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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir
Autoren: Diane Gaston
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disais ? 
    – Je voudrais vous souhaiter bonne nuit ici. Michael, pouvez-vous raccompagner ces dames chez elle ? 
    – J’en serais honoré et ravi. Mais pourquoi nous abandonnez-vous si vite ? 
    Jack voulait avant tout retrouver Ariana, mais il n’allait certainement pas le leur dire. Il s’en tint à cette réponse partielle : 
    – J’ai pensé que je pourrais peindre les acteurs en train de jouer. Aussi vais-je essayer de trouver le directeur pour lui laisser ma carte. 
    – Peindre les acteurs ? s’écria Nancy. Excellente idée ! Leurs portraits sont ensuite reproduits partout. Et comme tu habites tout près du théâtre… 
    – Oui, n’est-ce pas ? Je peux leur proposer un prix raisonnable. 
    – Va, mon fils, approuva Mme Vernon. Nous rentrerons très bien sans toi. 
    C’était une femme qui récriminait peu. Même quand Tranville la laissait près d’un an sans lui rendre visite… 
    – Alors je vous souhaite une bonne nuit à tous. 
    Il se pencha pour embrasser sa mère sur la joue. 
    – Merci de nous avoir amenées, Jack, lui dit Nancy avec un sourire. 
    – Et ne craignez rien, dit Michael avec un air de matamore, ces dames sont en sécurité avec moi. Je pourfendrai tout ennemi qui osera se mettre en travers de notre route ! 
    Nancy pouffa. 
    – C’est stupide. Nous devrions prendre un fiacre, vous ne croyez pas ? 
    Michael lui passa un bras protecteur autour des épaules. 
    – C’est bien ce que nous allons faire… si vous me permettez de payer la course. 
    Ils gagnèrent la sortie, tandis que Jack retournait vers la scène. Il ignorait où se trouvait la Green Room, la salle où acteurs et actrices se rassemblaient après la représentation, bientôt rejoints par de riches admirateurs désireux d’obtenir un rendez-vous avec les jolies comédiennes ; mais il se doutait bien qu’il y trouverait Ariana. 
    Parvenu derrière les coulisses, il emboîta le pas à un groupe de messieurs bien mis, dont certains portaient des bouquets de fleurs. Jack les suivit un instant avant de s’arrêter net. Tranville se tenait près de la porte du foyer. 
    Bien qu’il fût en habit noir, culottes blanches et bas de soie, le général avait gardé son port militaire. Sa silhouette était toujours svelte et seuls ses cheveux argentés trahissaient son âge – l’homme avait dépassé la cinquantaine. 
    Malheureusement, Tranville l’aperçut à son tour et s’avança vers lui. 
    – Jack ! Que diable faites-vous là ? Ne devriez-vous pas être à Bath ? 
    L’interpellé se hérissa. Il n’avait jamais pu déguiser l’aversion qu’il éprouvait pour cet homme. Cette animosité était passée inaperçue quand il était enfant. Mais plus tard, quelques altercations avec Edwin, le fils du général, l’avaient rendue manifeste… et mutuelle. Jack n’était jamais l’initiateur des bagarres mais il les gagnait toujours, au grand dam de Tranville. 
    Il se raidit et toisa son interlocuteur. 
    – J’ai une affaire à traiter avec le directeur. 
    Tranville le dévisagea avec surprise. 
    – Vous ? Que pouvez-vous avoir à discuter avec M. Arnold ? 
    Jack venait au moins d’apprendre le nom de celui qu’il cherchait. C’était déjà cela ! 
    – Si c’est en rapport avec le théâtre, vous pouvez vous adresser à moi, ajouta Tranville. Je suis membre du comité. 
    – Le comité ? 
    – Oui. Sa tâche consiste à faire de ce théâtre un centre de culture nationale. 
    Jack se souvint alors que Richard Brinsley Sheridan, propriétaire surendetté de Drury Lane, avait perdu le contrôle du théâtre au profit d’un groupe de directeurs. Un sous-comité de notables lui avait été adjoint. Jack doutait qu’il détienne les cordons de la bourse. 
    Il ne baissa pas les yeux devant Tranville, à qui il lança un dédaigneux : 
    – Mes affaires ne vous regardent pas. 
    Il était prêt à parier qu’en fait d’intérêt pour le théâtre, celui de Tranville se résumait à rechercher les faveurs des actrices plutôt qu’à promouvoir l’art national. Comédiennes et danseuses encourageaient les attentions des lords fortunés qui se ménageaient leurs faveurs en les comblant de bijoux, de robes et d’attelages. 
    Il fronça les sourcils. Et lui, qu’avait-il à offrir à Ariana ? Tout ce qu’il voulait, c’était renouer connaissance avec elle. Il tenait à ce qu’elle apprenne enfin qu’il était l’artiste dont
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