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Les lions diffamés

Les lions diffamés

Titel: Les lions diffamés
Autoren: Pierre Naudin
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(peut-être non sans raison). Peut-être quelque chose de plus tardif que la guerre de Cent Ans s’est-il produit sur ce domaine. Un simple assassinat. Pourquoi non ? Il y en avait tant…

ANNEXE IV QU’EST-CE QU’UN VAVASSEUR ?
    L’opinion du comte F. Rigaud de Vaudreuil dans son Tableau des mœurs françaises au temps de la chevalerie d’après le Roman de Sire Raoul et de la belle Ermeline, 1825.
    On lit dans cet ouvrage au mot vavasseurs : « Il y avait deux espèces de vavasseurs. Les grands (majores), les petits (minores). Les premiers relevaient des empereurs, rois, très grands souverains. Ils étaient nommés avant les chevaliers et après les ducs, comtes, vicomtes, barons. Dans une constitution de Catalogne publiée par Raimon Béranger et Almodie, sa femme, il est dit que celui qui aura tué un vavasseur qui ait 5 chevaliers paiera 60 onces d’or. Et si le vavasseur a plus de 5 chevaliers, l’amende croîtra en proportion du nombre de chevaliers. Celui qui aura tué un chevalier paiera 12 onces d’or.
    Les petits vavasseurs, au contraire, n’étaient estimés que le un cinquième d’un chevalier à fief de haubert. Dans une charte d’Odon, abbé de Saint-Denis, on voit : “Quinque vavassores aequentur mili [262] habenti feudum hauberticum.” On trouve également dans un registre de Philippe-Auguste : “Propter hoc, debet tenere unum militem, ant quinque vavassores, quando submonetur.”
    C’est de petits vavasseurs que parlent les statuts de Saint Louis : “Ne nus (nuls) vavasseurs n’a le meurdre, ne le rapt, ne la trahison, ne le trésor trouvé [263] .” On voit ailleurs que les vavasseurs étaient aussi appelés bas sires.
    Pour comprendre comment le même nom était donné à un seigneur qui valait 5 chevaliers et à un autre qui ne valait que le un cinquième d’un chevalier, il faut se rappeler que, dans le principe, les rois et grands souverains ne donnaient le titre de vassaux (vassallos) qu’aux grands feudataires, depuis les ducs jusqu’aux barons. Après cela, le reste était pour eux de petits vassaux, bas vassaux (vavasseurs) et encore ne donnaient-ils ce titre de vavasseurs ou bas vassaux qu’aux nobles qui avaient dans leur seigneurie au moins 5 fiefs de chevalerie ou de haubert. Au-dessous de cela, c’était la multitude de la noblesse, l’arrière-ban. Mais comme les formes adoptées par les grands ne manquaient guère d’être imitées par ceux qui sont au-dessous d’eux, les barons ou sires de baronnies, qui étaient derrière les vassaux titrés dans la hiérarchie féodale héréditaire, relevant immédiatement des rois et souverains, ne voulurent eux-mêmes appeler vassaux que les seigneurs relevant de leur baronnie, qui avaient des fiefs de haubert, desquels mouvaient au moins 5 manoirs nobles ; et ils appelaient petits vassaux, bas vassaux, vavasseurs tous les gentilshommes de leur baronnie qui n’avaient pas 5 petits fiefs relevant de leur girouette. Il fallait donc 5 de ces petits gentilshommes pour représenter le chevalier dont ils étaient les vavasseurs, comme il avait fallu 5 chevaliers à fief de haubert pour représenter un vassal immédiat d’un souverain.
    Toutefois, dans la suite, on donna par courtoisie le nom de vassaux à tous les possesseurs de fief qu’on avait sous sa mouvance, et le mot vavasseur se perdit peu à peu.
    Plus tard, la noblesse se nivelant par l’ascension de la puissance royale et l’affranchissement des communes, les nobles ne voulurent plus même le titre de vassal. Il fut transporté aux roturiers qui possédaient des propriétés relevant des terres nobles, et même aux colons qui faisaient valoir ces mêmes terres, et qui remplaçaient les anciens serfs, gens de poesté, vilains, etc. »
    À vrai dire, il semblerait qu’au moins à l’origine et jusqu’assez tardivement le vavasseur aurait pu être un homme libre, propriétaire d’une terre ne relevant de personne, mais devenant vavasseur sitôt qu’il obtenait un fief quelconque. En somme, l’équivalent du Freiherr allemand qui pouvait être aussi Markgraf en plus. D’ailleurs, ces hommes libres, héritiers directs du droit germanique des invasions (où tous étaient des hommes libres), représentaient une classe bien gênante pour la hiérarchie féodale, car ne devant rien à personne et n’étant soumis à aucune obligation. Aussi, le meilleur moyen de les faire disparaître fut de leur affecter libéralement un fief ou l’autre par
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