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Les lions diffamés

Les lions diffamés

Titel: Les lions diffamés
Autoren: Pierre Naudin
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commandement de ses navires le 23 juin, dans le port d’Orswell, et cingla en direction du Zwin, avec 300 vaisseaux, ce qui semble moins excessif. Vers 3 heures, la côte flamande était en vue.
    Trois éclaireurs à cheval furent nuitamment débarqués près de Blankenberghe, à l’insu des Français. Ils rendirent compte au roi d’Angleterre et à ses capitaines de ce qu’ils avaient observé, dissimulés dans de hautes dunes. Ils évaluèrent l’armée de Philippe VI à environ 35 000 hommes – ce qui était exact.
    La bataille commença comme elle est décrite au début de cet ouvrage. Joie des « Français » en voyant manœuvrer les Anglais, insultes, etc. Puis une attaque vivement menée. Les Flamands, alertés, envoyèrent des renforts aux Anglais par des bateaux en provenance de Bruges, sous le commandement de Jan van Heille. Ce fut un tel carnage que le Zwin fut rouge pendant trois jours.
    Au soir du 24 juin, le roi d’Angleterre fit jouer ses fanfares ; les Flamands et les Goddons dansèrent ; on dépêcha des messagers à Artevelde. Le lendemain, Édouard III se rendit à pied à l’église de Onze-Lieve-Vrouwe (Notre-Dame) à Aardenburg pour une messe d’action de grâces, puis il partit pour Gand où il retrouva la reine.
    Tandis que l’armée anglaise débarquait à Cadzand, un corps d’arbalétriers génois l’attaqua. Cet acte d’héroïsme inutile n’est jamais mentionné. 20 000 Anglais tentèrent de conquérir Doornik. La ville fortement défendue et bien ravitaillée résista.
    M. P. E. de Brock écrivit son étude en se référant à des textes d’érudits et de chercheurs locaux ; il signale également, parmi les auteurs qu’il a consultés : Froissart, W. Churchill ( Histoire d’Angleterre), Histoire de Middelburg en Flandre, de Karel Verschelde, Histoire de Blankenberghe, etc.
    LE DÉCALOGUE DE LA VICTOIRE
    Comme pour la stratégie des guerres sur terre, il existait un décalogue de la bataille en mer, tiré des écrits de Végèce. Le voici – et l’on constatera que si les Français en avaient observé les commandements, la bataille de l’Écluse eût été gagnée :
    Sur l’ennemi, lancez de la poix, de la résine, du soufre, de l’huile, « tout ce confit et enveloppé en étoupes » enflammées.
    Par vos espies en mer, sachez quand l’adversaire sera « dépourvu ».
    Poussez-le à la côte et tenez le large.
    Suspendez au mât une poutre ferrée aux deux bouts, qu’un engin manœuvrera comme un bélier.
    Avec de larges flèches, trouez les voiles de l’ennemi.
    Coupez-lui les cordages avec une faucille emmanchée.
    S’il est le plus faible, accrochez-le avec des grappins.
    Aveuglez-le en brisant devant lui des vases pleins de chaux et de poussière.
    Sous ses pas, jetez des pots remplis de mol savon qui le feront glisser.
    Que vos plongeurs, avec des tarières, percent les flancs du navire. Pour hâter le naufrage, vous lancerez de grosses pierres du côté de la voie d’eau.
    Comme il est indiqué dans la scène de l’embarquement à Honfleur, les vaisseaux nouvellement sortis du Clos des Galées commençaient à avoir plusieurs mâts. Contre le mât central, l ’arbre, on liait l’antenne par une drosse garnie de paillets de vieux cordages appelés mantelets et de morceaux de bois nommés bigots, de façon à former un racage. Pour serrer la drosse, on tirait sur un anqui. L’aman hissait ou baissait l’antenne. Au car de l’antenne, c’est-à-dire à la pièce dirigée vers l’avant, étaient attachés deux petits palans, la pogue pour la porter à droite, l’orze pour la porter à gauche. À son autre extrémité, à sa penne, l’antenne était munie de deux autres cordages, les ostes, capelées sur elle au moyen d’un bragot dont la fonction était de maintenir la voilure (grande voile et tersarols) contre l’effort du vent. Des breuils et cargues détendaient la voile et la rapportaient contre l’antenne.
    Des manœuvres dormantes, passées en couronne à la tête du mât et appelées de ce fait couronnes, servaient d’appui à de forts palans dits carnals qui soulevaient les lourds fardeaux, supportaient la tente, hissaient l’antenne. Des groupis levaient l’ancre par son anneau ou organeau. Le mot gomènes désignait tous les gros câbles, caps les filins et tailles les poulies. On donnait plus particulièrement le nom de prœse ou podron à l’amarre de proue. La sagoule était la corde qui hissait le sachet
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