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Les héritiers

Les héritiers

Titel: Les héritiers
Autoren: Jean-Pierre Charland
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se regardèrent, puis le plus hargneux des deux s’exclama :
    — Non mais tu l’entends ? Il est allé l{-bas de son propre chef. Un vaillant petit combattant du roi !
    En se tournant { demi, l’homme demanda encore :
    — Porter un seul gant, comme toi, c’est une décoration ?

    Ou alors un signe secret, comme celui des francs-maçons entre eux.
    Mathieu regarda sa main droite, le gant en cuir noir très fin. Ensuite, il chercha un serveur des yeux, ou le portier.
    Personne ne se trouvait suffisamment près pour lui venir en aide. Ses interlocuteurs portaient de mauvais vêtements. Ils pouvaient gagner leur vie dans les usines environnantes, ou encore compter parmi la faune des petits truands encombrant toutes les villes du monde. Dans cette seconde éventualité, ils cachaient sans doute une arme dans leur poche.
    — Ce gant, répondit-il en déplaçant ses pieds de façon
    { pouvoir se lever très vite, c’est mon arme secrète. . pour me protéger des infections.
    — . . Il n’y a pas eu de nouveau cas de grippe depuis des semaines.
    — Quand je tape sur la gueule des trous du cul, je ne me salis pas.
    Au moment où son interlocuteur allait se lever, Mathieu se dressa, saisit de sa main gauche le dossier de sa chaise pour la lancer dans les jambes de l’homme le plus loin de lui. Son poing droit s’abattit sur le visage de l’autre sans qu’il puisse y mettre une bien grande force, mais cela suffit tout de même à faire tomber le malfrat sur le sol.
    L’ancien militaire chercha un moment dans sa veste, sortit sa main solidement fermée sur un objet. Pendant ce temps, l’autre adversaire avait enjambé la chaise projetée dans sa direction tout en saisissant une garcette dans la poche de son pantalon, un court instrument couvert de cuir et terminé par une petite masse de plomb, pour donner un grand coup circulaire.
    Mathieu se recula juste assez, l’arme toucha sa lèvre inférieure avec une force suffisante pour fendre la peau.

    Il s’avança, décocha son point droit avec un « han ! » de bûcheron jetant sa cognée, atteignant de plein fouet la base du nez. L’autre s’étala de tout son long, tenta un moment de se relever, mais ses jambes se dérobèrent sous lui.
    Le premier adversaire, lui, s’était remis sans mal sur ses pieds. Le sort de son ami le rendait toutefois un peu hésitant.
    Mathieu fonça sur lui, encaissa un coup de poing dans l’estomac, réussit { esquiver le second lancé vers son visage, plaça le sien avec plus de succès. La rencontre avec le menton mal rasé lui donna l’impression d’une explosion contre ses jointures.
    Ses deux adversaires au sol, le vétéran se tourna juste à temps pour voir arriver le portier, un bâton de baseball à la main. Ce sport devait connaître une recrudescence de popularité, car deux serveurs s’approchaient d’un autre côté, eux aussi équipés de la même façon.
    — Oh ! Du calme. Ces gars m’ont cherché querelle sans raison.
    Sa main repassa par la poche de sa veste. Il les présenta toutes les deux ensuite grandes ouvertes aux employés de la maison.
    Le portier jeta un regard aux deux clients maintenant dressés sur leurs genoux, toujours incertains de leur équilibre.
    — Je les connais.
    Cela ne semblait pas le réjouir beaucoup. Il continua :
    — Tu sors calmement. Au moindre mouvement. .
    L’homme agita son bâton de baseball de façon menaçante.
    — D’accord, donnez-moi une seconde.
    Mathieu se retourna pour prendre son verre sur la table et le vider d’un trait. Puis il se dirigea vers la porte d’un pas assuré, escorté par un trio d’employés prêts { l’assommer au moindre mouvement suspect. Au moment où il mettait le pied dehors, le portier conseilla :
    — Ne reviens pas ici. Ces gars sont de bons clients. S’ils te reconnaissent. .
    — Ou si je les reconnais. .
    Ayant assez joué au fanfaron, il s’éloigna sans demander son reste.

    *****
Finalement, revenir en douce se révéla aussi difficile que sortir. Alors qu’il mettait la main sur la poignée de la porte, celle-ci s’ouvrit tout de suite sur une silhouette blanche, un peu fantomatique.
    — Tu ne m’as pas attendu, tout de même ?
    — Tu n’es pas le seul { faire des insomnies. . Grand Dieu !
    La lumière électrique de la cuisine venait d’éclairer le devant de sa chemise. Sans gravité, la blessure à la bouche avait saigné beaucoup. Une tramée rouge descendait sur son menton, s’étendait sur le vêtement.
    —
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