Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Dieux S'amusent

Les Dieux S'amusent

Titel: Les Dieux S'amusent
Autoren: Denis Lindon
Vom Netzwerk:
bon prince, propose
à Midas, en guise de dédommagement, de lui accorder une faveur de son choix. Midas,
qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, lequel, malheureusement
pour lui, était moins long que ses oreilles, demande à Apollon « le
pouvoir de changer en or tous les objets qu’il touchera ».
    — C’est d’accord, lui répond Apollon, riant déjà sous
cape.
    Midas n’en croyait pas ses nouvelles oreilles. Pour s’assurer
qu’il n’était pas victime d’une supercherie, il tente une première expérience
en prenant entre ses doigts quelques sous de bronze qu’il avait dans sa poche ;
ils deviennent aussitôt des pièces d’or fin. Il descend alors dans ses écuries,
ramasse quelques crottins de cheval que les palefreniers n’avaient pas encore
enlevés, et constate avec ravissement qu’ils se transforment aussi en lingots. La
perspective de devenir, quand il le voudrait, l’homme le plus riche du monde
met Midas en appétit. Il demande à son cuisinier de lui préparer son plat
préféré, des choux à la crème. Mais, dans ce temps-là, on mangeait avec les
doigts, même chez les rois. Midas n’a pas plus tôt saisi un chou, pour le
porter à sa bouche, que la pâte onctueuse, la crème pâtissière et le caramel
croustillant se transforment eux aussi en or, métal assurément précieux et
inaltérable, mais éminemment incomestible. Voici donc le pauvre Midas condamné,
par sa propre avidité, à mourir de faim sur un tas d’or.
    Une fois de plus, il lui fallut implorer le pardon d’Apollon,
qui voulut bien le lui accorder en lui conseillant d’aller se laver dans un
fleuve magique, appelé le Pactole. Il paraît que, depuis que Midas s’y est baigné,
le Pactole charrie toujours dans ses eaux des paillettes d’or.

Coronis et Esculape
    Apollon, comme son père Jupiter, était un grand séducteur. Peu
de femmes résistaient à sa légendaire beauté. Mais, si la beauté suffit souvent
à faire la conquête d’une femme, elle suffit rarement à conserver son amour. Comme
la plupart des jolis garçons, Apollon obtenait des succès nombreux et faciles, mais
généralement éphémères. C’est ce qui lui arriva en particulier avec une jeune
fille nommée Coronis. Celle-ci, après avoir cédé rapidement aux avances d’Apollon,
n’avait pas tardé à le trouver ennuyeux et à le tromper avec un simple mortel. Comme
elle redoutait la jalousie du dieu du soleil, elle s’efforça de lui cacher son
infidélité et y parvint quelque temps. Elle rencontrait son autre amant dans un
jardin entouré de hauts murs, à l’abri, pensait-elle, de tous les regards. Malheureusement
pour elle, un corbeau, volant au-dessus du jardin secret, l’aperçut un jour en
compagnie du jeune homme. Les corbeaux étaient les oiseaux favoris d’Apollon. Leur
plumage, à cette époque, était d’une blancheur éclatante. Celui qui avait
surpris Coronis s’empressa d’aller la dénoncer à Apollon.
    Saisi d’une jalousie meurtrière, Apollon châtia Coronis en
la perçant mortellement d’une de ses flèches. Au moment d’expirer, Coronis mit
au monde un petit garçon, et eut encore la force de demander à Apollon d’en
prendre soin.
    Apollon, pris de remords, recueillit l’enfant, qu’il appela
Esculape, et décida de faire de lui un guérisseur des souffrances humaines, le
premier et le meilleur de tous les médecins. Quant au corbeau, il ne fut guère
récompensé de sa dénonciation : Apollon décréta que son plumage serait
désormais aussi noir que la vilaine action qu’il avait commise.

La chaste Diane
    Autant Apollon était coureur, autant sa sœur Diane était
chaste. Amoureuse, sans vouloir se l’avouer, de son propre frère, elle ne s’intéressait
guère aux autres dieux ni aux hommes. En compagnie de quelques nymphes qui
partageaient ses goûts, elle consacrait toutes ses journées et toute son
énergie à la chasse, qu’elle aimait plus que tout. Alors qu’Apollon était le
dieu ardent du soleil, elle était la déesse froide de la lune. C’est elle qui, pendant
la nuit, éclairait les forêts et les champs de ses rayons sans chaleur.

Actéon
    À sa froideur et à sa chasteté Diane ajoutait parfois, comme
tous les membres de la famille de Jupiter, une impitoyable dureté. Au cours d’une
de ses parties de chasse, elle s’arrêta un jour, avec sa troupe, près d’une
fontaine. S’étant dépouillées de leur tunique, Diane et ses compagnes
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher