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Les Dieux S'amusent

Les Dieux S'amusent

Titel: Les Dieux S'amusent
Autoren: Denis Lindon
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faisait sans inquiétude, car il savait sa femme d’une fidélité exemplaire.
    Jupiter le savait aussi. C’est pourquoi, profitant d’une
absence d’Amphitryon, c’est sous les propres traits de celui-ci que Jupiter se
présenta à Alcmène. Elle fut un peu surprise de voir celui qu’elle prenait (ou
qu’elle affectait de prendre) pour son mari rentrer plus tôt que prévu, et elle
lui fit un accueil d’une particulière tendresse. Quelques mois plus tard, elle
accouchait de deux garçons. L’un d’eux était le fils du vrai Amphitryon, et fut
prénommé Iphiclès. L’autre était le fils de Jupiter et allait bientôt remplir
le monde du bruit de ses exploits. On l’appela Hercule.

4. Apollon et Diane, les archers divins
    Apollon et diane étaient les deux enfants jumeaux nés d’une brève liaison de Jupiter avec une
déesse de second ordre, Latone.
    Au moment d’accoucher, celle-ci, craignant la colère de
Junon, était allée se cacher dans la minuscule île grecque de Délos, où Apollon
et Diane virent le jour. Ils grandirent ensemble, unis par une tendre affection
qui ne devait jamais se démentir, et par leur goût commun pour le tir à l’arc, où
ils excellaient tous les deux. Ils étaient pourtant fort différents l’un de l’autre.

Le dieu du soleil
    Apollon, aux traits purs et à la chevelure dorée, était le
plus beau des dieux grecs. Il était le patron de la poésie, de la musique et
des arts, ainsi que de la médecine qui, à l’époque,était considérée
comme un art plutôt que comme une science, ce qui ne l’empêchait pas de tuer
les malades aussi sûrement qu’aujourd’hui. Mais il était surtout le dieu du
soleil. Tous les matins, ponctuellement, il attelait le char du soleil à quatre
chevaux divins et fougueux et lui faisait parcourir dans le ciel sa trajectoire
quotidienne. Tous les matins, dis-je, sauf une fois, où il commit une coupable
imprudence qui mérite d’être racontée pour l’édification des pères trop faibles
et des enfants trop téméraires.

Phaéton
    Apollon avait plusieurs fils. L’un d’entre eux, nommé
Phaéton, était ce que l’on appelle un « fils à papa ». Très fier de
ses origines, il ne cessait de s’en vanter auprès de ses camarades et de faire
étalage des trop nombreux cadeaux que lui faisait constamment son père. Surtout,
il parlait du char du soleil avec autant de fatuité que le fils d’un
millionnaire pourrait parler de la Rolls Royce de son papa.
    — Tu serais bien incapable de le conduire, lui dirent
un jour ses amis.
    Piqué au vif, Phaéton alla trouver son père, le cajola, lui
servit une coupe de nectar bien frais et lui dit enfin :
    — Papa, je voudrais te demander une petite faveur.
    — Par le fleuve sacré du Styx, répondit Apollon, je te
l’accorde d’avance.
    Les serments prononcés au nom de Styx étaient, pour les
dieux grecs, absolument sacrés. Celui qui les violait s’exposait à être banni
de l’Olympe et condamné à une peine de trois à six mois d’interdiction de
séjour assortie de privation de nectar et d’ambroisie, peine pouvant être
aggravée en cas de récidive. Phaéton le savait bien, et c’est donc en toute
tranquillité qu’il formula alors sa demande :
    — Prête-moi le char du soleil et laisse-moi le conduire
pendant une journée.
    Apollon tenta de dissuader son fils en lui faisant valoir
que les fougueux chevaux n’obéissaient qu’à lui-même, qu’il serait donc très
difficile à Phaéton de respecter scrupuleusement la trajectoire et l’horaire
que devait suivre le soleil, et qu’il y avait même des risques d’accidents
graves, pour lesquels il n’était pas assuré. Rien n’y fit, Apollon dut s’exécuter.
    Le lendemain, à l’aube, Phaéton prend les rênes, et l’attelage
s’élance. Dès qu’ils sentent que ce n’est pas leur maître habituel qui les
conduit, les chevaux s’emballent et, en quelques minutes, entraînent le char au
zénith, c’est-à-dire à l’endroit où il n’aurait dû arriver qu’à midi. Sur terre,
c’est la stupeur et le désordre. Alors que les ménagères s’apprêtaient à
préparer le petit déjeuner, leurs maris réclament déjà le repas de midi. Les
écoliers, qui venaient à peine d’entrer en classe, exigent d’en sortir. Quant
aux agriculteurs, ils s’étonnent de n’avoir même pas pu tracer un sillon
pendant toute la matinée. À ce moment, reprenant un peu le contrôle des chevaux,
Phaéton les
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