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Les Dieux S'amusent

Les Dieux S'amusent

Titel: Les Dieux S'amusent
Autoren: Denis Lindon
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1. Jupiter prend le pouvoir
    Il y a un peu plus de trois mille ans, la Terre était peuplée d’une multitude de divinités qui ne
cessaient d’intervenir dans les affaires des hommes.
    À bien des égards, ces dieux ressemblaient fort à des hommes
ordinaires : ils étaient orgueilleux, avides, paresseux, gourmands, menteurs,
mesquins, rancuniers, jaloux, frivoles, capricieux et violents ; il leur
arrivait aussi quelquefois d’avoir de bons sentiments. Ils se mariaient, avaient
des enfants, se disputaient, se trompaient, se vengeaient et se pardonnaient, tout
comme le commun des mortels. Mais ils possédaient deux caractéristiques
originales.
    D’une part, ils ne mouraient jamais et ne vieillissaient pas :
c’est la raison pour laquelle on les appelait souvent « les Immortels » ;
cette propriété remarquable provenait de la consommation régulière de deux
aliments que les dieux seuls pouvaient se procurer : le nectar, une
liqueur fortement alcoolisée à base de plantes, et l’ambroisie, dont on ne
connaît pas avec certitude la composition et le goût, mais qui, d’après
certains experts, devait ressembler à du porridge bien sucré.
    D’autre part, ils pouvaient, quand ils le voulaient, modifier
leur apparence physique et se transformer en homme, en femme, en animal ou en
objet. Ils utilisaient généralement cette faculté pour tromper les humains et
leur jouer de mauvais tours. Heureusement, il existait trois moyens de
reconnaître des dieux lorsqu’ils se déguisaient en hommes :
    Premièrement, ils ne transpiraient jamais, même par grosse
chaleur.
    Deuxièmement, ils ne clignaient pas des yeux, même en
regardant le soleil.
    Troisièmement, leur corps ne projetait pas d’ombre sur le
sol et ne se reflétait ni dans l’eau ni dans les miroirs.
    Compte tenu du rôle important joué par les dieux dans les
affaires des hommes, il n’est pas possible de raconter les aventures des héros
sans consacrer d’abord quelques chapitres à l’histoire des dieux. Car, bien qu’ils
fussent immortels, ils avaient une histoire et même une histoire agitée.

Les Titans et les Géants
    Au commencement du monde, il n’y avait que le Ciel et la
Terre. De leur accouplement naquirent deux races puissantes : les Titans
et les Géants.
    Les Titans, au nombre de quelques dizaines, étaient, selon
les Grecs, « des êtres d’une taille immense et d’une force prodigieuse ».
Quant aux Géants, également au nombre de quelques dizaines, c’était, paraît-il,
« des êtres d’une taille immense et d’une force prodigieuse ». Mais
alors, me direz-vous, quelle différence y avait-il entre les Titans et les
Géants ? Un expert réputé, le docteur von Pruchtembuch, professeur de
mythologie comparée à l’université de Princeton (États-Unis), à qui j’ai posé
la question, m’a fait une réponse qui vous éclairera peut-être : « Les
Titans, m’a-t-il dit, se caractérisaient essentiellement par leur force
véritablement gigantesque cependant que les Géants étaient surtout
remarquables par leur stature absolument titanesque. »
    Quoi qu’il en soit de leurs différences physiques, il y
avait en tout cas entre les Titans et les Géants une grande différence mentale :
les premiers étaient intelligents, alors que les seconds étaient des brutes. C’est
ce qui explique que, très vite, les Titans prirent l’avantage sur les Géants et
les réduisirent à un état de subordination proche de l’esclavage.

Saturne
    Le chef de la tribu des Titans s’appelait Saturne et sa
femme s’appelait Cybèle. Saturne, à qui sa victoire sur les Géants avait donné
l’empire du monde, était d’un caractère pessimiste, méfiant et cruel. Il
craignait qu’un de ses fils ne cherchât un jour à le supplanter. Pour écarter
ce risque, il résolut de dévorer lui-même, dès leur naissance, tous les enfants
que lui donnerait sa femme. Il en avala ainsi successivement cinq, privant
chaque fois la pauvre Cybèle des joies légitimes de la maternité. De plus en
plus frustrée, Cybèle décida de sauver coûte que coûte son sixième enfant. Dès
qu’il fut né, elle le mit à l’abri dans l’île de Crète, sur le mont Ida, cependant
qu’elle offrait à son époux, à la place du nouveau-né, une pierre enveloppée de
langes. Telle était la voracité de Saturne qu’il ne s’aperçut de rien.

L’ascension de Jupiter
    Ce sixième enfant, sauvé par sa mère, s’appelait Jupiter. Il
fut
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