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Les conquérants de l'île verte

Les conquérants de l'île verte

Titel: Les conquérants de l'île verte
Autoren: Jean Markale
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d’atteindre
l’île des Fées.
    [117] En raisonnant logiquement, l’épisode peut contenir
une allusion à quelque terre arctique et, dans ce cas, le pont est recouvert
d’une couche de glace. Mais nous sommes dans le domaine du mythe, et la logique
y est tout autre. En fait, comme dans la légende arthurienne, ce pont de verre
est une frontière entre les deux mondes, et il est analogue au célèbre
« Pont de l’Épée » que doit franchir Lancelot pour délivrer la reine
Guenièvre de la forteresse de Gone, c’est-à-dire de Verre, où la retient
prisonnière Méléagant, sorte de dieu des enfers. On remarquera que, dans
l’épisode ici présenté, Bran et ses compagnons ne pénétreront jamais dans la
forteresse, signe évident qu’elle n’est pas l’ Émain Ablach où
ils doivent aller. Voir J. Markale, Le Cycle du Graal ,
troisième époque : « Lancelot du Lac ».
    [118] Il s’agit de Brandon Creek, dans la baie de Brandon,
au nord de la péninsule de Dingle. C’est de cet endroit que la tradition fait
partir saint Brendan pour sa navigation à la recherche du Paradis, preuve que
le mythe de Bran et la pieuse légende de saint Brendan sont étroitement liés.
    [119] Synthèse entre deux récits : Imramm
Brain (Navigation de Bran), contenu dans divers manuscrits, édité par
K. Meyer et A. Nutt, avec traduction anglaise dans The
Voyage of Bran ; Imramm Mailduin , édité par K. Meyer dans Zetschrift für Celtische Philologie , vol. XIII,
traduction française de D’Arbois de Jubainville dans L’Épopée
celtique en Irlande , vol. V de son « Cours de littérature
celtique ».
    [120] Dans le droit celtique, l’homme peut avoir une ou plusieurs
concubines, même s’il est marié, à condition que l’épouse légitime accepte la
personne que lui présente le mari. Ce concubinage est en quelque sorte légal,
car il est soumis à un véritable contrat qui protège la concubine : ce
contrat est valable un an jour pour jour et peut être renouvelé. Tel est ici le
cas.
    [121] Mentionnée dans d’autres récits irlandais, ainsi que
dans le texte français de la Folie Tristan , cette
« Chambre de Soleil » évoque un antique rituel de regénération par le
soleil. Or, la scène se passe à Brug-na-Boyne, c’est-à-dire dans le cairn
mégalithique de New-grange, et ce n’est pas un hasard. En effet, au solstice
d’hiver, les premiers rayons du soleil levant pénètrent dans le tertre de
Newgrange par une ouverture pratiquée au-dessus de l’entrée, remontent le long
du couloir et parviennent dans la chambre funéraire qu’ils illuminent d’une
étonnante clarté pendant quelques minutes. Or, dans cette chambre, se
trouvaient des vasques de pierre sur lesquelles avaient été placés des ossements
et des cendres. Il est indéniable qu’il s’agissait d’un rite symbolique de
renaissance. Ce qui est remarquable, ici, c’est que le mythe et la réalité
archéologique concordent parfaitement. Voir J. Markale, Dolmens
et Menhirs, la civilisation mégalithique , Paris, Payot, 1994.
    [122] C’est évidemment là où voulait en venir Mider. En
perdant de nombreuses parties, alors qu’il est un habile magicien, et en
s’acquittant d’enjeux exorbitants, il a endormi la méfiance d’Éochaid et accru
sa rapacité, pour mieux le prendre au piège. Dans tous ces récits, les Fils de
Milé, c’est-à-dire les Gaëls, sont présentés comme très inférieurs aux
personnages des tribus de Dana, ceux-ci étant les anciens dieux druidiques
devenus par la suite, et jusqu’à nos jours, les bonnes gens, c’est-à-dire les
Fées, de la tradition populaire orale de l’Irlande et de l’Écosse.
    [123] La conclusion de cette histoire, qui serait en
réalité « immorale », se voit justifiée par le comportement du roi
qui renie sa parole, une première fois en faisant espionner les travaux
entrepris par Mider, une seconde fois en tentant de ne pas acquitter l’enjeu.
    [124] Il faut remarquer que le nom gaélique Airem signifie « celui qui laboure », « celui
qui creuse le sol ». Ce n’est certainement pas un hasard, et l’on sait que
de nombreux cairns mégalithiques ont été détruits et rasés par des générations
d’agriculteurs. D’autre part, une des versions de la légende prétend qu’Éochaid
Airem fut le premier en Irlande à mettre des bœufs sous le joug pour leur faire
tirer la charrue.
    [125] Synthèse de quatre récits, tous intitulés Tochmarc Étaine
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