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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film
Autoren: Benjamin Legrand
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table de son modeste salon salle à manger où le couvert est dressé, avec une bonne bouteille de Bordeaux qui l’attend. Il met sa serviette autour de son cou. Il a le sourire d’un enfant qui va se goinfrer un sac de bonbons entier.
    — Mon cher Caponi, dit-il à voix haute pour lui-même avec un air réjoui qui fait plaisir à voir, je vous souhaite enfin un bon appétit !
    Caponi prend son couteau, affilé comme un rasoir, puis il plante sa fourchette dans la côte de bœuf qui saigne, un peu comme un bœuf d’ailleurs. Il pose la lame du couteau non loin de la fourchette et il tranche un morceau qu’il lève jusqu’à sa bouche. Il ferme les yeux de bonheur, puis les rouvre en même temps que sa bouche, prêt à mordre dans ce délice… Quand son téléphone se met à sonner, le faisant sursauter ! Il en reste la fourchette en l’air.
    Il râle, grommelant des choses incompréhensibles sur un ton énervé. Une nouvelle sonnerie. Excédé, il pose sa fourchette dans son assiette, se lève et se rend auprès de son téléphone, cet engin de malheur. Puis il se dit que c’est peut-être un appel de ses supérieurs pour lui annoncer sa promotion, voire de plus haut, là où il espère un jour grimper. Ragaillardi, il décroche le combiné…
    Il ne sait pas encore ce qui va lui tomber sur la tête, et là, il n’y aura pas Adèle Blanc-Sec pour régler les problèmes à sa place… Surtout que là, pour retrouver ces momies, il risque d’avoir du boulot…
    D’ailleurs, soit dit en passant, le mystère de la disparition des momies exposées au Louvre en 1912 n’a pas encore été résolu.
     

     
    15 heures. Caponi, après avoir compris qu’il jouait sa carrière en essuyant les aboiements de son supérieur direct, le commissaire Cheval, a oublié sa côte de bœuf pour retourner au turbin. Le jeune Andrej Zborowsky, qui a emprunté à un ami un costume trois pièces très « chic » comme l’on dit, est sur le palier d’Adèle Blanc-Sec, au 28 rue Dufour.
    Il a essuyé les regards soupçonneux d’une grosse concierge à l’air pas commode et il a escaladé les étages avec l’énergie des amoureux.
    Il tient un joli bouquet de fleurs à la main. Après tout ce qu’ils ont vécu, Adèle et lui, tout ce qui s’est passé, ces heures folles et inoubliables qui viennent à peine de s’achever, il s’est dit que le moment était bien choisi pour venir lui déclarer la flamme intense qui le consume, et qu’il lui avait exprimé dans les dizaines de lettres qu’il lui avait envoyées.
    Évidemment, il a bien l’impression qu’elle n’a lu que la dernière, mais grâce à celle-là, justement, il a eu une sorte d’avant-goût de ce qu’une relation amoureuse avec Adèle Blanc-Sec pourrait bien être… Sur son tapis, qui s’en souvient encore.
    Et ensuite, ils ont passé des heures inoubliables et terribles. Ce crétin de Saint-Hubert a tué un animal d’une valeur scientifique inestimable, et son patron, l’immense Professeur Ménard est devenu complètement fou, traumatisé par la mort du ptérodactyle. La police l’a arrêté alors qu’il voulait abattre le célèbre chasseur mandaté par le gouvernement pour abattre le ptérodactyle. Le dit chasseur a fini sa carrière dans la grande cage paysagère des gorilles, et a été probablement transporté à l’hôpital dans un état très grave. Mais Adèle est partie avec Espérandieu, dans l’espoir de réaliser une espèce de mission dont elle se sentait investie. Et depuis, plus de nouvelles.
    Les journaux n’ont pas encore parlé de la fin du ptérodactyle. Ils ne parlent que de la disparition des momies du Louvre ! Andrej l’a enterré là où la pauvre bête avait son nid, et le pauvre petit Nelson a hurlé à la mort longtemps.
    Mais Adèle, partie avec ce vieux fou d’Espérandieu, n’a pas réapparu. Andrej a attendu une heure assez tardive pour ne pas la déranger trop, imaginant que sa nuit avait dû être longue et difficile et qu’elle avait bien mérité une grasse matinée.
    Il est là sur le palier. Il respire un grand coup et appuie enfin sur la sonnette.
    Quelques secondes s’écoulent, puis il entend des pas qui viennent vers la porte. Il frémit. Va-t-il trouver les mots ? Ne va-t-elle pas…
    Il n’a pas le temps de se poser plus de questions, car la porte s’ouvre sur une jeune femme qui ressemble un peu à Adèle. Andrej Zborowsky reste interdit devant cette inconnue.
    C’est Agathe, visiblement
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