Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

J’arrive, On n’est pas aux pièces !
     
    À quelque distance de là, sur le quai, derrière les pieds d’une énorme grue, un homme observe Adèle. Il est de dos et discute avec trois types aux têtes assez patibulaires, malgré leurs beaux costumes de voyage.
    — C’est elle, là-bas, avec le chapeau, dit l’homme, avec une voix très enrouée, comme si on lui avait râpé le larynx.
    — Vu, répond celui qui semble être le chef des trois voyageurs patibulaires.
    — Vous savez ce qu’il vous reste à faire ? demande l’homme à la voix cassée.
    Le meneur des malfrats fait oui de la tête et il se dirige, à la hâte, avec ses hommes vers la passerelle d’embarquement.
     

     
    Des porteurs ont pris en main les valises d’Adèle. Ils avancent maintenant sur le pont supérieur. Soudain, une des malles d’Adèle, beaucoup trop remplie, explose et ses froufrous jonchent le parquet du pont.
    — Ah ! Ça commence bien les vacances ! dit Adèle d’un ton énervé.
    Elle se baisse pour ramasser ses affaires, et on aperçoit alors, derrière elle, une bouée accrochée au bastingage. Et sur le blanc de cette bouée, on peut lire le nom du magnifique navire sur lequel elle vient d’embarquer :
    TITANIC .
     

     
    Sur le quai, le mystérieux bonhomme qui observait Adèle nous montre enfin son visage. Il s’agit du professeur Dieuleveut, le sinistre professeur. Son cou et son visage, déjà assez moches de naissance, portent d’horribles traces de brûlure.
    — Bon voyage, Mademoiselle Adèle Blanc-Sec, ricane-t-il tandis qu’on largue les dernières énormes amarres du Titanic.
    Et le fleuron de la White Star Line quitte lentement le quai dans un concert de sirènes de tous les navires du port.
     
    Et c’est ainsi que le 10 avril 1912, notre chère Adèle embarqua dans le port de Cherbourg pour cette inoubliable traversée d’inauguration du premier paquebot géant et insubmersible, mettant un terme, et de fort belle manière à ses extraordinaires aventures…
    … Qui ne faisaient, en réalité, que commencer !
     
    FIN