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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand
Autoren: Valerio Manfredi
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condamnés au supplice. Toutes les informations d’Eumolpos de Soles se
révélèrent exactes.
    Une fois ces opérations conclues, le
roi décida d’organiser des jeux et des spectacles en profitant de la présence
de trois mille athlètes, acteurs et imprésarios venus de Grèce. Il s’établit
avec Roxane dans le palais royal. Stateira et sa sœur aînée s’étaient
installées, quant à elles, dans le palais de Suse. Par cette décision,
Alexandre ménageait la reine, dont la jalousie ne cessait de croître, d’autant
plus qu’elle s’était rendu compte du pouvoir qu’elle exerçait sur le cœur de
son époux, qui ne lui refusait rien. Un soir, après l’amour, elle posa la tête
sur la poitrine d’Alexandre et lui dit : « Maintenant, je suis
vraiment heureuse, Alexandre. »
    Le roi la serra dans ses bras.
« Moi aussi, je suis heureux, dit-il. Ma flotte est rentrée saine et
sauve, j’ai achevé toutes les opérations militaires, je me suis réconcilié avec
mes soldats, j’ai réuni deux maisons par le mariage et je vais bientôt avoir un
fils.
    — Attends ! répliqua
Roxane dans un éclat de rire. Ce sera peut-être une fille.
    — Oh, non, rétorqua Alexandre.
Je suis sûr que ce sera un garçon : Alexandre IV ! Tu seras la mère
de mon héritier, Roxane. Et pour célébrer sa naissance, j’organiserai de grandes
fêtes : des courses et des représentations théâtrales à la grecque. Tu ne
connais pas ces choses-là, mais je suis certain que tu apprendras bien vite à
les apprécier. Imagine des centaines de chars tirés par quatre chevaux qui
galopent sur une piste à toute allure, imagine des histoires représentées sur
des scènes artificielles, où de véritables hommes feignent d’être des héros,
imagine des athlètes qui s’affrontent à la course, à la lutte, au saut, au
lancer du javelot. Et des danses, de la musique, des chants… »
    La jeune femme le regardait d’un air
fasciné. Depuis qu’elle avait quitté ses montagnes peuplées de bergers, elle
avait pu admirer toutes sortes de merveilles. Sa vie auprès d’Alexandre, qui
était tout-puissant à ses yeux, avait des allures de rêve sans fin.
    Les fêtes et les banquets
commencèrent. C’est au cours de cette période qu’Héphestion tomba malade. Le
roi accourut à son chevet dès qu’Eumène l’en eut informé.
    « Qu’a-t-il donc ?
demanda-t-il.
    — Une forte fièvre et des
nausées, répondit Eumène.
    — Appelle Philippe.
    — As-tu oublié que tu l’as
laissé à Suse ? J’ai fait venir Glaucos : c’est un excellent
médecin. »
    Bien que fiévreux, Héphestion était
d’humeur à plaisanter. « Je ne veux pas de médecins. Envoie-moi plutôt une
amphore de vin de Chypre, je me soignerai tout seul.
    — Ne fais pas l’idiot, répliqua
Alexandre. Tu obéiras à ton médecin. »
    Glaucos survint alors. Il dénuda la
poitrine du malade et l’ausculta. « Je me demande pourquoi les oreilles
des médecins sont toujours gelées ! s’exclama Héphestion.
    — Si tu veux un médecin aux
oreilles chaudes, tu n’as qu’à le demander, plaisanta Eumène. Ton ami est le
maître du monde, il peut donc se procurer tout ce dont il a envie. »
    Glaucos entreprit de palper
l’abdomen du patient, qu’il trouva enflé et tendu. « Il a sans doute
ingéré un aliment qui lui a fait mal. Je vais donc lui prescrire une purge. Il
devra ensuite rester à jeun et se contenter de boire de l’eau pendant trois
jours au moins.
    — Es-tu certain qu’il s’agit
d’un bon traitement ? demanda Alexandre.
    — Je pense que Philippe lui
prescrirait la même cure. Si nous n’étions pas si loin, je lui enverrais un
courrier pour le consulter, mais je crois que cela n’en vaut pas la peine. Le
général Héphestion devrait guérir en moins de temps qu’il ne faut à un courrier
pour atteindre Suse.
    — Tant mieux, mais ne relâche
pas ta surveillance. Héphestion est mon meilleur ami. Nous nous connaissons
depuis l’enfance. »
    Le regard d’Alexandre fut attiré par
le petit pendentif en or que son ami portait autour du cou. Une de ses dents de
lait y était enchâssée. Il arborait lui-même une dent d’Héphestion : le
premier gage d’amitié qu’ils s’étaient échangé.
    « N’aie aucune crainte, sire,
répliqua le médecin. Le général Héphestion guérira au plus vite. »
    Alexandre sortit tandis que le
médecin administrait une purge à son patient et lui
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