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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté
Autoren: Ken Follett
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de te punirª, dit-elle d'un air soucieux.
    Il chercha à la rassurer. ´Je serai aussi humble et poli que possible, dit-il. Tu verras, tu auras du mal à me reconnaître. ª
    Ils franchirent une crête et descendirent l'autre versant, pour gagner Coalpit Glen. ¿ mesure qu'ils descendaient, l'air devenait un peu moins froid. quelques instants plus tard, la petite église de pierre apparut, auprès d'un pont qui enjambait les eaux sales de la rivière.
    Autour de l'église s'entassaient quelques masures de fermiers : des cabanes rondes, un feu au milieu du sol en terre battue, avec un trou dans le toit pour laisser passer la fumée. Une pièce unique que partageaient tout l'hiver gens et bestiaux. Les maisons des mineurs, plus haut sur le Glen à
    proximité des puits, étaient un peu mieux : elles aussi avaient un sol en terre battue et un toit en mottes de gazon, mais chacune avait une cheminée avec un vrai conduit et une vitre sur la petite fenêtre auprès de la porte.
    Les mineurs n'étaient pas obligés de partager l'espace 18
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    avec les vaches. Cela n'empêchait pas les fermiers de se considérer comme libres et indépendants et de regarder de haut les mineurs.
    Ce n'étaient toutefois pas les cabanes des paysans qui retinrent soudain l'attention de Mack et d'Esther et les firent s'arrêter net. Une voiture fermée, attelée d'une belle paire de chevaux gris, stationnait devant le porche de l'église. Plusieurs dames en robes à crinoline et cols de fourrure en descendaient, aidées par le pasteur.
    Esther prit Mack par le bras et lui désigna le pont. Monté sur un grand cheval alezan, courbant la tête sous le vent glacial, s'avançait le propriétaire de la mine, le seigneur du Glen, Sir George Jamisson.
    Cela faisait cinq ans qu'on n'avait pas vu Jamisson ici. Il habitait Londres, à une semaine de voyage par bateau, deux semaines par la diligence. Autrefois, racontait-on, à Edimbourg, il n'était qu'un marchand de fournitures pour bateaux près de ses sous, qui vendait des chandelles et du gin dans une petite échoppe, et pas plus honnête qu'il ne fallait. Là-dessus, un de ses parents était mort jeune et sans enfants : George avait hérité du ch‚teau et des mines. Il avait b‚ti sur cette base un empire commercial qui s'étendait jusqu'à des endroits aussi incroyablement lointains que la Barbade et la Virginie. Et aujourd'hui il était guindé
    dans sa respectabilité : baronnet, magistrat et conseiller municipal de Wapping, responsable de l'ordre public sur les docks de Londres.
    De toute évidence, il rendait visite à son domaine écossais, accompagné de sa famille et de quelques invités.
    Éh bien, voilà, dit Esther, soulagée.
    - qu'est-ce que tu veux dire? fit Mack, qui avait déjà deviné.
    - Maintenant, tu ne vas pas pouvoir lire ta lettre tout haut.
    - Pourquoi pas ?
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    - Malachi McAsh, ne sois pas stupide ! s'exclama-t-elle. Pas devant le seigneur lui-même!
    - Au contraire, dit-il avec entêtement. «a n'en sera que mieux. ª
    Lizzie Hallim refusa d'aller à l'église en voiture. Cela lui semblait une idée stupide. La route depuis Jamisson Castle était un chemin plein d'ornières et de nids-de-poule. Le trajet allait être épouvantablement cahoteux, la voiture devrait avancer au pas, et les passagers arriveraient transis, meurtris et sans doute en retard. Elle insista pour aller à
    l'église à cheval.
    Une attitude aussi peu digne d'une dame réduisit sa mère au désespoir. Ćomment vas-tu jamais trouver un mari si tu te comportes toujours comme un homme ? fit Lady Hallim.
    - Je pourrai trouver un mari quand ça me chanteraª, répliqua Lizzie.
    C'était vrai: les hommes ne cessaient de tomber amoureux d'elle. ´Le problème est d'en trouver un que je puisse supporter plus d'une demi-heure.
    - Le problème est d'en trouver un qui sera assez courageuxª, marmonna sa mère.
    Lizzie éclata de rire. Elles avaient toutes les deux raison. Les hommes avaient le coup de foudre en la voyant, puis ils découvraient quel caractère elle avait et s'empressaient de battre en retraite. Ses commentaires scandalisaient depuis des années la société d'Edimbourg. ¿ son premier bal, s'adressant à un trio de vieilles douairières, elle avait fait observer que le juge avait un gros derrière : sa réputation ne s'en était jamais remise. L'année dernière, Mère l'avait emmenée à Londres au printemps pour faire
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    ses débuts dans la société anglaise. C'avait été un désastre.
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