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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté
Autoren: Ken Follett
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J'ai demandé qu'on me selle un cheval.
    - Nous ferions mieux de nous mettre en route.ª Robert se tourna vers l'écurie et éleva la voix. ´ Dépêchez-vous là-dedans !
    - Tout est prêt, monsieurª, répondit de l'intérieur un palefrenier.
    quelques instants plus tard, on faisait sortir trois chevaux: un robuste petit cheval noir, une jument baie et un hongre gris.
    Jay déclara : ´ Je suppose qu'on a loué ces bêtes à quelque maquignon d'Edimbourg.ª Il avait un ton critique, mais il s'approcha du hongre et lui flatta l'encolure, le laissant fourrer son museau sur l'épaule de sa veste bleue. Lizzie comprit qu'il était à l'aise avec les chevaux et qu'il les aimait bien.
    Elle monta le cheval noir, s'installant en amazone, et sortit de la cour au petit trot. Les frères suivirent, Jay sur le hongre et Robert sur la jument. Le vent soufflait une pluie glacée dans les yeux de Lizzie. La neige sur le sol rendait le chemin traître. ´Passons par les bois, dit Lizzie. Nous serons abrités et le sol n'est pas si accidenté.ª Sans attendre leur accord, elle fit quitter la route à son cheval et s'enfonça dans la vieille forêt.
    Sous les grands pins, le sol de la forêt était assez uni. Des ruisseaux et des plaques marécageuses
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    étaient gelés et le sol était saupoudré de blanc. Lizzie poussa sa monture au petit galop. Au bout d'un moment, le cheval gris la dépassa. Levant les yeux, elle vit un sourire de défi sur le visage de Jay : il voulait faire la course. Elle poussa un cri et talonna le poney qui s'empressa de bondir en avant.
    Ils foncèrent sous le couvert des arbres, baissant la tête pour éviter des branches basses, sautant par-dessus des troncs abattus et plongeant avec insouciance dans les cours d'eau. Le cheval de Jay était plus grand et il aurait été plus rapide au galop, mais les courtes pattes du poney et son ossature plus légère s'adaptaient mieux à ce genre de terrain et peu à peu Lizzie se détacha. quand elle n'entendit plus le cheval de Jay, elle ralentit l'allure et fit s'arrêter Jock dans une clairière.
    Jay l'eut bientôt rattrapée, mais pas trace de Robert. Lizzie devina qu'il était trop raisonnable pour risquer de se rompre le cou dans une course inutile. Elle et Jay avançaient côte à côte, en reprenant leur souffle. La chaleur qui montait des bêtes réchauffait les cavaliers. ´J'aimerais faire une course contre vous, fit Jay, essoufflé.
    - ¿ califourchon, je vous battrais ª, dit-elle.
    Il eut l'air un peu choqué. Toutes les femmes bien élevées montaient en amazone. Il estimait vulgaire pour une femme de monter à califourchon.
    Lizzie trouvait cela stupide et, quand elle était seule, elle montait comme un homme.
    Elle examina Jay du coin de l'úil. La mère de celui-ci, Alicia, la seconde femme de Sir George, était une blonde coquette et Jay tenait d'elle ses yeux bleus et son sourire engageant ´que faites-vous à Londres? lui demanda Lizzie.
    - Je suis au troisième régiment des Gardes à pied. ª Une note d'orgueil perça dans sa voix et il ajouta: ´Je viens d'être promu capitaine.
    - Eh bien, capitaine Jamisson, qu'ont donc à faire de braves soldats ?
    demanda-t-elle d'un ton railleur.
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    Y a-t-il une guerre à Londres en ce moment? Des ennemis à tuer ?
    - Il y a beaucoup à faire pour maintenir l'ordre parmi la racaille. ª
    Lizzie se souvint soudain de Jay : c'était un enfant méchant et brutal.
    Elle se demanda s'il aimait son travail.
    Ét comment maintenez-vous l'ordre? demanda-t-elle.
    - Par exemple, en escortant les criminels à la potence et en s'assurant qu'ils ne sont pas délivrés par leurs copains avant que le bourreau ait fait son úuvre.
    - Alors, vous passez votre temps à tuer des Anglais, comme un vrai héros écossais. ª
    II semblait supporter la taquinerie. Ún jour, j'aimerais donner ma démission et m'en aller à l'étranger, dit-il.
    - Oh... pourquoi?
    - Personne ne s'occupe d'un fils cadet dans ce pays, dit-il. Même les domestiques y réfléchissent à deux fois quand vous leur donnez un ordre.
    - Vous croyez que ce sera différent ailleurs ?
    - Aux colonies, tout est différent. J'ai lu des livres là-dessus. Les gens sont plus libres, plus faciles à vivre. On vous prend pour ce que vous êtes.
    - que feriez-vous ?
    - Ma famille a une plantation de canne à sucre à la Barbade. J'espère que mon père me l'offrira pour mon vingt et unième anniversaire, comme ma part d'héritage, en quelque sorte. ª
    Lizzie
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