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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage
Autoren: J. M. Auel
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poursuivit-il sans attendre la réponse, je suis Celui Qui Ordonne du
Camp du Faucon. Au nom de Mut, soyez les bienvenus.
    La femme n’avait plus le choix. Elle ne pouvait pas embarrasser
son frère en refusant de se joindre à l’accueil des étrangers, mais elle avait
l’intention de lui exposer sa façon de penser plus tard, quand ils seraient
seuls.
    — Je suis Thurie, Celle Qui Ordonne du Camp du Faucon. Au
nom de la Mère, soyez les bienvenus ici. En été, nous devenons le Camp des Fougères.
    Jondalar avait déjà reçu des accueils plus chaleureux. Il trouva
celui-ci réservé et contraint. Thurie les recevait « ici », autrement
dit, dans un campement temporaire. Il savait que le Camp des Fougères était le
nom d’un camp de chasse estivale. L’hiver les Mamutoï étaient sédentaires, et
ce groupe, comme tous les autres, vivait dans une grande habitation
semi-souterraine, ou dans plusieurs, moins spacieuses. C’était ce qu’ils
appelaient le Camp du Faucon, et Celle Qui Ordonne s’était bien gardée de le
mentionner.
    — Moi, Jondalar des Zelandonii, au nom de la Grande Terre
Mère, que nous nommons Doni, je vous salue.
    — Nous avons de la place dans la tente du mamut, déclara
Thurie, mais pour les animaux... heu... je ne sais pas...
    — Si ça ne vous ennuie pas, il nous serait plus facile de
dresser notre camp à proximité plutôt que de nous installer avec vous, répondit
Jondalar par politesse. Nous sommes très sensibles à votre hospitalité, mais
les chevaux ont besoin de paître où ils veulent, ils connaissent notre tente et
y retourneront plus facilement. Ils seraient inquiets dans votre Camp.
    — C’est bien naturel, approuva Thurie, soulagée. (Elle
aurait été inquiète, elle aussi.)
    Ayla se rendit compte qu’elle devait les saluer à son tour. Loup
n’était plus sur le qui-vive, et elle relâcha son étreinte. Je ne peux tout de
même pas passer ma vie à genoux pour retenir Loup, se dit-elle. Lorsqu’elle se
releva, le louveteau sauta après elle, mais elle le calma.
    Rutan lui souhaita la bienvenue de loin, sans lui tendre les
mains. Elle lui renvoya son salut.
    — Moi, Ayla des Mamutoï, du Foyer du Mammouth, je vous
salue au nom de Mut.
    Puis ce fut le tour de Thurie qui limita son invitation au Camp
des Fougères, comme pour Jondalar. Ayla lui répondit avec cérémonie. Elle
aurait souhaité de leur part un accueil plus chaleureux, mais comment leur en
vouloir ? Elle comprenait que des animaux voyageant de leur plein gré avec
des humains puissent être source d’inquiétude. Il était difficile de demander à
tout le monde d’être aussi ouvert à la nouveauté que Talut, pensa-t-elle en
éprouvant une certaine nostalgie au souvenir des gens du Camp du Lion qu’elle
avait tant aimés.
    Elle s’adressa à Jondalar en Zelandonii :
    — Loup s’est détendu maintenant. Je sais qu’il n’aimera pas
cela, mais je préférerais ne pas le lâcher tant qu’il est dans ce Camp, et
aussi au cas où nous rencontrerions d’autres gens. (Elle aurait voulu parler
librement, mais elle ne se sentait pas à l’aise dans ce Camp de Mamutoï.) Il me
faudrait une corde comme celle que tu as fabriquée pour guider Rapide,
Jondalar. J’ai encore des cordes et des lanières au fond d’un de mes paniers.
Je vais apprendre à Loup à ne pas courir après les étrangers et à rester où je
le lui ordonne.
    Ayla ne pouvait pas reprocher à Loup, qui avait compris la
menace que représentaient les sagaies pointées vers eux, de se précipiter au
secours des humains et des chevaux de sa bande. Son attitude s’expliquait, mais
elle n’en était pas moins inacceptable. Il devait cesser de prendre les êtres humains
qu’ils allaient être amenés à rencontrer pendant le Voyage pour des loups
étrangers. Il faudrait qu’elle lui apprenne à modifier son comportement, et à
accueillir les inconnus avec plus de retenue. Elle se demanda alors s’il
existait d’autres peuples qui comprenaient qu’un loup obéisse à une femme, ou
que des chevaux laissent des humains grimper sur leur dos.
    — Reste avec lui, dit Jondalar, je vais chercher une corde.
    Tenant toujours Rapide par sa longe, bien que le jeune étalon se
fût calmé, il fouilla dans les paniers chargés sur le dos de Whinney. L’hostilité
du Camp s’était atténuée, les Mamutoï n’étaient pas plus sur la défensive qu’avec
des étrangers ordinaires. A en juger par les regards, la curiosité
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