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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage
Autoren: J. M. Auel
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à Ayla, et elle comprit soudain
pourquoi. Les paroles appartenaient à la langue sacrée connue des seuls mamuti.
Ayla ne saisissait pas tous les mots, Mamut ayant juste commencé à les lui
apprendre avant qu’elle ne parte. Mais elle devinait que les incantations, bien
que destinées à amadouer, exprimaient en réalité la même intention que les
invectives en mamutoï prononcées plus tôt. Il s’agissait d’exhorter l’étrange
loup et les esprits des hommes-chevaux à les laisser en paix et à s’en retourner
dans le monde des esprits.
    Pour que le peuple du Camp ne la comprît pas, Ayla expliqua en Zelandonii 
les paroles du mamut.
    — Alors, ils nous prennent pour des esprits ! s’exclama
Jondalar. Ah, je comprends, maintenant. J’aurais dû le deviner. Ils nous menacent
avec leurs sagaies parce qu’ils ont peur de nous. Et cela risque de se
reproduire chaque fois que nous rencontrerons des êtres humains sur fourrure.
    — Au début, à la Réunion d’Été, les Mamutoï n’étaient pas
rassurés, eux non plus, rappela Ayla. Ils ont mis du temps avant d’accepter que
des chevaux et Loup se promènent en liberté parmi eux.
    — Dans la grotte de ta vallée, le jour où, en ouvrant les
yeux, je t’ai vue aider Whinney à mettre bas Rapide, j’ai moi-même cru que le
lion m’avait tué et que je me retrouvais dans le monde des esprits, renchérit
Jondalar. Peut-être devrais-je descendre de cheval moi aussi, et leur montrer
que je suis un simple mortel, et non pas un esprit d’homme-cheval.
    Jondalar s’exécuta, mais il garda dans ses mains la corde, attachée
au licol qu’il avait fabriqué. Rapide secouait la tête, piaffant et reculant
devant le mamut qui chantait toujours en agitant son bâton. De sa tête baissée,
Whinney frôlait le dos d’Ayla, agenouillée devant elle. Ayla n’utilisait ni
corde ni licol, elle menait son cheval à l’aide de simples pressions des jambes
et de mouvements du corps.
    Saisissant des bribes du langage étrange que parlaient les
esprits, et voyant Jondalar descendre de sa monture, le chaman psalmodia encore
plus fort, suppliant les esprits de se retirer, essayant de les amadouer avec
des promesses de cérémonies en leur honneur et de cadeaux.
    — Tu devrais leur dire qui nous sommes, proposa Ayla. Ce
mamut a l’air bien effrayé.
    Jondalar raccourcit sa longe. Affolé, Rapide tentait de se
cabrer, et les cris du mamut, son bâton menaçant, n’arrangeaient rien. Même
Whinney cédait à la panique, bien qu’elle fût d’une nature plus calme que son
fougueux rejeton.
    — Écoutez-moi, nous ne sommes pas des esprits, déclara
Jondalar, profitant d’une pause du mamut. Je suis un visiteur, j’entreprends le
Voyage. Et elle, ajouta-t-il en désignant Ayla, c’est une Mamutoï. Elle
appartient au Foyer du Mammouth.
    Les autres se regardèrent, surpris. Le mamut cessa ses
incantations, agitant cependant son bâton de temps à autre pendant qu’il
étudiait les voyageurs de plus près. Peut-être avait-il affaire à des esprits
qui tentaient de l’abuser, mais du moins parlaient-ils une langue intelligible.
Finalement, le mamut prit la parole.
    — Pourquoi devrions-nous vous croire ? Comment savoir
si vous n’essayez pas de nous tromper ? Vous prétendez qu’elle est du
Foyer du Mammouth, mais où est sa marque ? Son visage n’est pas tatoué.
    — Il n’a pas dit que j’étais une mamut. Il a dit que j’appartenais
au Foyer du Mammouth. Le vieux Mamut, du Camp du Lion, avait commencé à m’enseigner
son savoir avant mon départ, mais je ne suis pas entièrement initiée.
    Le mamut parlementa avec un homme et une femme.
    — Celui-là, déclara-t-il ensuite en désignant Jondalar, est
bien un visiteur, comme il l’affirme. Il parle avec un accent étranger. Mais
toi, tu prétends être une Mamutoï, pourtant, tu ne parles pas comme eux.
    Jondalar retint son souffle. Il est vrai qu’Ayla avait un accent
prononciation n’était pas désagréable – en fait, il la trouvait
mélodieuse – mais elle était bizarre. Ce n’était pas un accent
étranger, c’était comme un langage presque inconnu. Ayla avait conservé l’accent
guttural du langage oral limité qu’utilisait le peuple qui l’avait recueillie,
jeune orpheline, et élevée.
    — Je ne suis pas née mamutoï, avoua Ayla, retenant toujours
Loup. J’ai été adoptée par le Foyer du Mammouth, par Mamut lui-même. Cette
déclaration provoqua un brouhaha,
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