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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage
Autoren: J. M. Auel
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compréhension. S’initiant au Zelandonii  avec
Jondalar, et à mesure qu’elle progressait en mamutoï, Ayla s’était rendu compte
qu’elle percevait les signaux involontaires contenus dans chaque mimique et
dans chaque geste, et ce, même chez les gens censés n’avoir recours qu’au
langage verbal.
    Elle découvrit qu’elle comprenait au-delà du contenu des mots et
cette découverte lui causa d’abord un véritable désarroi. Les mots et les
gestes qui les accompagnaient étaient parfois contradictoires, or elle ignorait
l’existence du mensonge. Elle ne connaissait qu’une façon de ne pas dire la
vérité : se taire.
    Elle finit par saisir que certains mensonges n’étaient proférés
que par pure courtoisie, mais ce ne fut qu’en acquérant le sens de l’humour
dont l’un des ressorts est de dire une chose en sous-entendant une autre, qu’elle
saisit soudain la nature du langage oral, et par là, celle du peuple qui l’utilisait.
Sa capacité d’interpréter les signes inconscients lui procura alors une
dimension inattendue dans sa compréhension de la langue : la faculté
presque inquiétante de percevoir ce que les gens voulaient vraiment dire. Elle
en retirait un avantage considérable. Quoiqu’elle ne pût mentir elle-même, elle
savait presque toujours si on lui disait la vérité.
    — Lorsque j’étais au Camp du Lion, je n’ai rencontré
personne du nom de Lutie, déclara Ayla qui avait décidé d’être directe. Ceux
Qui Ordonnent se nomment Talut et Tulie, sa sœur.
    La femme approuva d’un imperceptible signe de tête.
    — Je sais qu’il n’est pas dans les usages d’être adopté par
le Foyer du Mammouth, d’habitude, on y est destiné, poursuivit Ayla. Talut et
Nezzie voulaient m’adopter, Talut avait même agrandi le foyer afin de
construire un abri pour les chevaux, mais le vieux Mamut a surpris tout le
monde. C’est pendant la cérémonie qu’il m’a adoptée. Il a dit que j’appartenais
au Foyer du Mammouth, que j’avais été élue dès ma naissance.
    — Si tu avais amené ces chevaux au Camp du Lion, je
comprends que le vieux Mamut ait pu dire une chose pareille, déclara l’homme.
La femme lui jeta un regard courroucé et marmonna quelques mots.
    Il y eut un nouveau conciliabule à trois. L’homme avait décidé
que les étrangers étaient des humains et non des esprits leur jouant un tour ou
s’ils étaient des esprits, qu’ils n’étaient pas dangereux. Toutefois, il ne
croyait pas qu’ils étaient ce qu’ils prétendaient. L’explication de l’homme à
la haute stature sur le comportement étrange des animaux ne l’avait pas
convaincu, il la jugeait trop simpliste, mais il était intéressé. Les chevaux
et le loup l’intriguaient. La femme trouvait que les étrangers parlaient sans
retenue et qu’ils se montraient trop amicaux. Elle était persuadée qu’ils leur
cachaient quelque chose. Elle refusait de leur accorder sa confiance et ne
voulait pas se compromettre avec eux.
    Pour le mamut, la nature humaine des voyageurs s’imposa après qu’il
eut trouvé une explication plausible, pour un initié, à l’extraordinaire
comportement des animaux. Il était sûr que la femme blonde était une Visiteuse
aux grands pouvoirs, et que le vieux Mamut savait sans doute qu’elle avait reçu
le don mystérieux de commander aux animaux. Peut-être l’homme avait-il aussi
des pouvoirs particuliers. Quand leur Camp rejoindrait la Réunion d’Été, il serait
passionnant de discuter avec ceux du Camp du Lion et d’avoir l’opinion des
mamuti. Il était plus simple de croire à la magie qu’à cette idée grotesque qu’on
puisse dresser les animaux.
    Leur délibération ne déboucha sur aucun accord. La femme était mal
à l’aise, les étrangers la troublaient. Elle aurait volontiers admis qu’elle
avait peur si cette pensée l’avait effleurée. L’étalage de tels pouvoirs
occultes la gênait mais son avis était minoritaire.
    — Cet endroit où les rivières se rejoignent offre un bon
emplacement pour dresser un campement, déclara l’homme. Notre chasse a été
bonne, et un troupeau de cerfs géants vient dans notre direction. Il devrait
arriver dans quelques jours. Si vous décidez de camper à côté de nous, vous
pourrez participer à cette chasse.
    — Nous te remercions de ton invitation, répondit Jondalar.
Nous camperons ici pour la nuit, mais nous devons repartir demain matin.
    L’invitation était prudente, loin de
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