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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage
Autoren: J. M. Auel
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les Mamutoï l’avaient acceptée ?
    — Si seulement le vent tombait ! soupira-t-elle.
    — Oui, moi aussi j’en ai assez de croquer du sable,
approuva Jondalar. Allons donc rendre visite à nos voisins et voir si nous ne
trouvons pas quelque chose de mieux à manger.
    Ils se rendirent au Camp des Fougères, accompagnés de Loup qu’Ayla
surveillait de près. Là, ils se joignirent à un groupe rassemblé autour d’un
feu. Un gros gigot cuisait sur une broche. La conversation fut longue à
démarrer, mais bientôt la curiosité céda la place à un intérêt chaleureux et
une discussion animée balaya les dernières réserves. Les rares habitants de ces
steppes préglaciaires n’avaient pas souvent la chance de croiser des inconnus,
et cette rencontre inattendue alimenterait les conversations futures et
pourvoirait en anecdotes le Camp du Faucon pour d’innombrables lunes. Ayla se
lia d’amitié avec plusieurs personnes, notamment une jeune mère et sa petite
fille, assez grande pour s’asseoir seule. Le bébé jouait et riait aux éclats,
charmant tout le monde, Loup le premier.
    Au début, la jeune mère vit d’un œil anxieux l’animal s’intéresser
de près à son enfant, mais elle s’aperçut que la petite gazouillait de plaisir
aux coups de langue amicaux du loup. En outre, Loup fit preuve d’une patience
angélique lorsque l’enfant s’agrippa à sa fourrure et lui tira de pleines
poignées de poils. Tous en furent très étonnés.
    Les autres enfants mouraient d’envie de caresser Loup et bientôt
il joua avec eux aussi. Ayla expliqua qu’il avait grandi parmi les enfants du
Camp du Lion, et qu’il s’ennuyait probablement d’eux. Il avait toujours été
particulièrement attentif aux plus jeunes ou aux plus faibles, et savait faire
la différence entre l’étreinte trop fougueuse d’un bambin et les tiraillements
de queue ou d’oreille malintentionnés des plus grands. Sa patience avec les
premiers était admirable, et il gratifiait les autres d’un grognement d’avertissement,
ou d’un coup de dent, qui, sans blesser, signalait qu’il valait mieux arrêter
le jeu.
    Jondalar raconta qu’ils venaient de quitter la Réunion d’Été.
Rutan expliqua qu’eux-mêmes avaient été retardés par des réparations, sinon ils
s’y seraient déjà rendus aussi. Il questionna Jondalar sur ses voyages, sur
Rapide. Un cercle attentif les écoutait. On posait moins facilement des
questions à Ayla, qui d’ailleurs ne les devançait pas. Le mamut aurait bien
aimé la prendre à part, pour discuter avec elle de sujets plus ésotériques,
mais Ayla préféra rester au Camp avec les autres. Même Celle Qui Ordonne était
plus à l’aise, et lorsqu’Ayla regagna sa tente, elle demanda à Thurie de
rappeler à ceux du Camp du Lion combien elle pensait à eux, quand elle
arriverait à la Réunion.
    Cette nuit-là, Ayla, songeuse, tarda à s’endormir. Elle était
contente d’avoir surmonté l’impression causée par l’accueil inamical, et d’avoir
rejoint le Camp. Une fois dépassée la peur de l’inconnu ou de l’étrange, ces
gens avaient montré de la curiosité et une soif d’apprendre. Elle-même avait
compris qu’en voyageant avec des compagnons aussi inhabituels, ils s’exposaient
à des réactions violentes de ceux qu’ils croiseraient sur leur route. Elle
ignorait ce qui l’attendait, mais sans aucun doute, ce Voyage serait plus
aventureux qu’elle ne l’avait d’abord imaginé.
2
    Le lendemain matin, Jondalar avait hâte de partir mais Ayla
voulut revoir ses amis au Camp des Fougères et malgré l’impatience de son
compagnon, les adieux s’éternisèrent. Il était près de midi quand ils
quittèrent enfin le Camp.
    Les collines verdoyantes à travers lesquelles ils avaient
chevauché depuis leur départ de la Réunion d’Été prirent de l’altitude. L’affluent
qui descendait des hauteurs coulait avec davantage de vigueur que le fleuve
sinueux et creusait dans le sol de lœss déposé par le vent un lit profond entre
deux rives escarpées. Ils durent suivre l’affluent vers l’ouest, puis vers le
nord-ouest, avant de trouver un gué.
    Plus ils s’écartaient de leur direction, plus Jondalar devenait
irascible et impatient. Il se demandait s’il ne devrait pas tout de même
choisir la route du sud, plus longue, plutôt que celle du nord-ouest qu’on leur
avait recommandée – à plusieurs reprises, il est vrai – et
où la rivière semblait les
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