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Le cadavre Anglais

Le cadavre Anglais

Titel: Le cadavre Anglais
Autoren: Jean-François Parot
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parade ni aux différentes écoles des régiments de la garnison et que ses promenades à cheval sont rares et peu longues. La saison, il est vrai, est encore assés mauvaise pour avoir déterminé Sa Majesté prussienne à prolonger un peu davantage les précautions, mais elles lui sont habituellement si étrangères qu'on doit juger que ce prince croit en avoir besoin pour se préparer d'avance aux fatigues des revues.
    Ce n'est pas sans nécessité que le roy de Prusse s'écarte de la règle de ses habitudes militaires dont il s'étoit toujours fait un principe invariable et c'est à cela qu'on peut s'apercevoir plus sûrement que le dépérissement de ses forces ne lui permet plus aujourd'huy une fatigue suivie. Le travail même du cabinet commence à devenir pour ce prince une chose pénible. Je sais de bonne part qu'il lui est échapé de se plaindre dernièrement dans un moment d'humeur d'être surchargé de travail, en ajoutant qu'il étoit bien fâcheux pour lui de n'avoir dans sa vieillesse personne sur qui pouvoir s'en remettre avec confiance de la moindre partie de ses affaires. C'est un malheur à la vérité qu'il doit sentir tous les jours de plus en plus ; mais que ce prince s'est préparé par la forme d'administration que son caractère défiant lui a fait introduire.
    J'avais naguère signalé l'étrange évanouissement des cabinets intérieurs de Sa Majesté prussienne d'un objet rare auquel ce souverain tenoit fort. Dans les mêmes et identiques conditions, l'objet en question a réapparu. Cette affaire occupe et fait plus de bruit encore qu'elle n'en devroit faire par elle-même parce que c'est le roy lui-même qui, tout en jubilation et ricanements, a proclamé la chose devant la cour assemblée.
    Lundi 31 du mois dernier, la cour a pris le deuil pour un mois à l'occasion de la mort du roi de Portugal et de la princesse Frédérique-Charlotte de Hesse-Cassel, mère de madame la princesse Henri de Prusse.
    M. Elliot est arrivé ici pour résider en cette cour en qualité de ministre d'Angleterre. M. de Stutterheim, ministre de Saxe, a reçu son rappel, il sera remplacé ici par M. De Zinzendorff, ministre de la cour de Dresde à celle de Copenhague.
    Plusieurs Français sont ici de passage. Le comte de Merens de retour de Russie m'a rapporté de curieuses anecdotes sur l'impératrice. Sur votre recommandation, j'ai prié à souper le marquis de Ranreuil, accompagné du docteur Semacgus, original des plus disert, qui court les jardins et les cabinets de curiosités.
    Je suis avec respect, monsieur le comte, votre très humble et très obéissant serviteur, le marquis de Pons.
    Le comte de Creutz, ministre à Paris de Sa Majesté Gustave III, roi de Suède.

    Très humble apostille du 10 mars 1977
    … Si la Reine s'était conduite avec sagesse et avec dignité elle aurait sûrement pris le dessus et se seroit emparée de l'esprit du Roy. Mais elle est inconséquente, légère et donne sans cesse prise sur elle par ses étourderies. L'affaire de Mme Cahouet luy a fait un tort infini. Cette femme qui a manqué d'être la maîtresse de Louis quinze lorsque ce Prince prit Mme du Barry a trouvé moyen d'entrer dans la confidence de la Reine. Elle est galante, intrigante et folle. Elle a fait au nom de la Reine pour quatre cent mille livres de dettes. On l'a découvert et elle a été mise au château de Vincennes ; on a saisi tous ses papiers, heureusement on n'y a rien contre la Reine, mais cette affaire a fait un bruit scandaleux et depuys ce temps le Roy a boudé cette princesse, mais cela passera comme les autres orages qui se sont élevés entre eux.
    Je suis avec le plus profond respect
    Sire
    De Votre Majesté
    Le très humble très obéissant et très
    Soumis serviteur et sujet
    Gustave Creutz

    Nouvelles à la main, Versailles le 5 octobre 1777
    La dame de Villers, dont je vous ai parlé il y a quelque temps, est sortie de la Bastille, avec ordre verbal de se retirer au couvent des Filles de Saint-Thomas, rue de Seine. Cette nouvelle existence ne convient pas à ce qu'on dit à son humeur enjouée. Il est à prévoir qu'elle y languira et ne tardera pas à dépérir.
    Ivry – La Bretesche – Glane – Bissao
    Janvier 2006 – Mai 2007

Remerciements
    Mon affectueuse gratitude va tout d'abord à Isabelle Tujague qui, avec un soin exceptionnel et prenant sur ses loisirs, continue à procéder à la mise au point de mon texte.
    À Monique Constant, conservateur général du
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