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Le Brasier de Justice

Le Brasier de Justice

Titel: Le Brasier de Justice
Autoren: Andrea H. Japp
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bas de sa monture et ne soit blessé. Il parvint à convaincre une poignée d’hommes, pour le moins rétifs, à l’excellente raison que l’ire du grand bailli d’épée risquait de rejaillir sur tout le village si on ne lui prêtait pas secours.
    Ils découvrirent la dépouille d’Adelin d’Estrevers, poignardé et égorgé, à un quart de lieue du village, allongé au beau milieu d’un chemin forestier. Sa bourse et ses bottes, ainsi que son épée et ses bagues, sans oublier son mantel doublé de zibeline 1 , avaient disparu. Il fut bien vite conclu qu’il avait fait regrettable rencontre avec des brigands de chemins.
    Au soulagement de tous, hormis peut-être le prêtre, qui, embêté, récita quelques prières en s’offusquant :
    — Oh, quelle malemort ! Oh, certes, il n’était guère plaisant, paix à son âme, mais mourir de la sorte…
    Après tout, il s’agissait d’un homme de Dieu !
    1 - Les fourrures marquaient l’appartenance sociale. La zibeline, le lynx et le vair étaient réservés aux nobles. Les autres se contentaient du lapin ou du mouton, voire de la loutre pour les bourgeois.

Brève annexe historique
    A BBAYE DE FEMMES DES C LAIRETS , Orne : située en bordure de la forêt des Clairets, sur le territoire de la paroisse de Masle, sa construction, décidée par charte en juillet 1204 par Geoffroy III, comte du Perche, et son épouse, Mathilde de Brunswick, sœur de l’empereur Othon IV, dura sept ans, pour se terminer en 1212. Sa dédicace fut cosignée par un commandeur templier, Guillaume d’Arville, dont on ne sait pas grand-chose. L’abbaye était réservée aux moniales de l’ordre de Cîteaux, les Bernardines, qui avaient droit de Haute, Moyenne et Basse Justices.
     
    B ONIFACE VIII (Benedetto Caetani) : vers 1235-1303. Cardinal et légat en France, il devint pape sous le nom de Boniface VIII. Il fut le virulent défenseur de la théocratie pontificale, laquelle s’opposait au droit moderne de l’État. Il fut également l’auteur de lois anti-femme et fut soupçonné, sans qu’il existe de preuve, de pratiquer la sorcellerie et l’alchimie afin de préserver son pouvoir. L’hostilité ouverte qui l’opposa à Philippe le Bel commença dès 1296. L’escalade ne faiblit pas, même après sa mort, la France tentant de faire ouvrir un procès contre sa mémoire.
     
    B OURREAU : Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les bourreaux de métier n’ont pas toujours existé. On « s’arrangeait » auparavant en désignant un individu qui devait exécuter les sentences (le seigneur, le juge ou, parfois même, le dernier marié ou le dernier arrivé en ville, etc.). Puisque chacun pouvait être mis à contribution, qu’il s’agissait d’une tâche occasionnelle, ceux qui en étaient chargés n’étaient pas frappés d’ostracisme, comme ce fut le cas plus tard. C’est au XIII e siècle, et peut-être même au XII e , qu’une seule personne fut chargée de l’application de toutes les sentences.
    Le moins que l’on puisse dire est qu’il règne un flou certain sur l’encadrement de ce métier, et ceci jusqu’à la Révolution, à peu près. D’ailleurs, ce flou règne également quant à l’origine du terme « bourreau ». Certains prétendent qu’il dérive du seigneur Richard Borel, qui avait obtenu son fief en 1261, à charge pour lui de pendre les voleurs du coin. Une autre étymologie fait remonter le terme à la profession de bourrelier, qu’exerçaient conjointement de nombreux bourreaux, ainsi que celle de boucher.
    Sans doute faut-il voir en partie dans ce manque de netteté le fait que cette profession était si honnie de tous que personne ne voulait en entendre parler. Ce qui, en revanche, est certain, c’est leur condition de paria, détestés par la société, alors même qu’ils étaient indispensables, notamment en raison du nombre considérable d’exécutions et de tortures insoutenables, mais aussi parce qu’ils évitaient aux bons chrétiens de souiller leurs mains de sang. On comprend donc difficilement pourquoi ils ont pu être traités avec cette dureté, ce mépris, au point qu’ils furent exclus des villes jusqu’au XVIII e siècle – hormis lorsqu’ils logeaient sur la place du pilori. Ils étaient interdits de spectacles, leurs enfants ne pouvaient côtoyer les autres, pas même à l’école, on refusait de les servir dans les auberges et ils durent le plus souvent porter une pièce de tissu sur leur
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