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Le Brasier de Justice

Le Brasier de Justice

Titel: Le Brasier de Justice
Autoren: Andrea H. Japp
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vêtement, marque infamante destinée à les signaler aux autres. Non-citoyens, il fallut attendre 1789 et l’intervention de M. le comte de Clermont-Tonnerre pour qu’on commence à les considérer comme partie prenante de la société. Cette intervention avait pour objet l’éligibilité des juifs, des protestants et des comédiens. M. de Clermont-Tonnerre souhaitait qu’on y ajoute les exécuteurs.
    Au Moyen Âge, il s’agit de la seule charge non honorifique. En dépit du fait qu’il n’existait pas de véritable encadrement de leur profession, et les candidats étant très rares, les bourreaux bénéficiaient de passe-droits qui permirent à certains d’entre eux de considérablement s’enrichir alors que leurs « interventions » étaient maigrement rémunérées. C’est également en raison de leur rareté que l’on recruta souvent des condamnés à mort, en échange de leur grâce. Puisqu’ils ne pouvaient se marier qu’entre eux, leur charge, de fait, devint héréditaire, aucun membre de la famille ne pouvant sortir du cercle vicieux. On devint donc bourreau de père en fils. Se créèrent de véritables dynasties d’exécuteurs, comme les Jouënne en Normandie. Il est intéressant de noter qu’alors qu’ils étaient exclus de partout la plupart d’entre eux savaient parfaitement lire et écrire, fait peu courant dans la population générale.
    De vraies bourelles ont existé, ainsi que l’atteste une ordonnance de Saint Louis, même si le nom était également attribué à la femme du bourreau. Elles avaient pour tâche de battre et fustiger les femmes condamnées. Au milieu du XVIII e siècle, il y eut un Monsieur Henri, bourreau de Lyon, qui se révéla être une femme – Marguerite le Pestour. Elle fut emprisonnée après avoir exercé plus de deux ans dans la ville. Libérée assez rapidement, elle se maria. Elle confia qu’« elle exécutait avec plaisir les personnes de son sexe mais avec beaucoup de peine celles qui ne l’étaient pas ».
     
    C HARLES DE V ALOIS ( 1270-1325) : seul frère germain de Philippe le Bel*. Le roi lui montra toute sa vie une affection un peu aveugle et lui confia des missions au-dessus des possibilités politiques et diplomatiques de cet excellent chef de guerre. Charles de Valois, père, fils, frère, beau-frère, oncle et gendre de rois et de reines, rêva toute sa vie d’une couronne qu’il n’obtint jamais. En 1303, il reçut de son frère les comtés d’Alençon et du Perche en apanage et devint donc Charles I er d’Alençon. Bien que percevant énormément d’argent de seigneurs, du roi, de ses terres et s’endettant auprès de l’ordre du Temple, Charles de Valois courut toujours après l’argent, dépensant sans compter, jusqu’à se tailler une réputation de pilleur en Sicile. Lorsque l’ordre du Temple fut supprimé, il semble qu’il ait affirmé que ce dernier lui devait de l’argent et que Philippe le Bel lui ait concédé un neuvième des biens des templiers, une somme colossale. Cependant, Charles de Valois fut sans doute celui qui parvint à convaincre le roi son frère d’abandonner son désir de procès posthume contre la mémoire du pape Boniface VIII.
    Il semble que Charles I er de Valois ne se soit pas du tout impliqué dans les affaires de ses terres du Perche, laissant œuvrer le grand bailli entouré de ses lieutenants et de hauts fonctionnaires de justice ou de finance, par l’intermédiaire d’une assemblée où siégeaient également le vicomte du Perche, représentant la châtellenie de Mortagne, et le vicomte de Bellême, représentant celles de Bellême, de La Perrière et de Ceton – qui n’avaient que des fonctions de faible importance –, sans oublier des dignitaires ecclésiastiques. La châtellenie de Nogent-le-Rotrou ne faisait pas partie de cet apanage, ayant été donnée en dédommagement à l’un des descendants du comte de Rotrou lorsque la lignée directe fut éteinte.
     
    C LÉMENT V - B ERNARD DE G OT (vers 1270-1314). Il fut d’abord chanoine et conseiller du roi d’Angleterre. Ses réelles qualités de diplomate lui permirent de ne pas se fâcher avec Philippe le Bel* durant la guerre franco-anglaise. Il devint archevêque de Bordeaux en 1299, puis succéda à Benoît XI* en 1305 en prenant le nom de Clément V. Il semble acquis que Philippe le Bel ait beaucoup œuvré pour l’élection de Clément au Saint-Siège. Redoutant d’être confronté à la situation italienne
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