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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood
Autoren: Paul C. Doherty
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seuls, animé des yeux perçants et sans cesse en mouvement.
    — Comme l’a dit Sir Peter, nous sommes entrés dans la forêt.
    Il dévisagea froidement Corbett :
    — En moins d’un quart d’heure, le temps qu’il faut pour avaler un pâté et un quignon de pain, deux de mes gars avaient disparu. On ne les a jamais revus, ni eux ni leurs chevaux. Le lendemain, Robin des Bois en personne parvint à se glisser dans Nottingham et eut l’audace de clouer sur l’une des poternes une ballade rimée proclamant que Sir Eustace méritait bien son nom, puisqu’il était aussi impuissant comme shérif que comme homme. Ses yeux se fixèrent sur Corbett, puis sur les serviteurs de ce dernier, Ranulf-atte-Newgate et Maltote le courrier, qui étaient restés silencieux en bout de table.
    — Et comment notre gracieux souverain pense-t-il qu’un clerc et ses deux valets vont résoudre cette affaire ? ricana Naylor.
    — Je l’ignore, reconnut posément Corbett. Dieu sait que l’attention du roi est accaparée par la menace française en Flandre, mais il ne peut tolérer pour autant que ses soldats et ses collecteurs d’impôts soient branchés comme vulgaires canailles, ni que son shérif soit victime d’un crime non élucidé.
    Corbett s’adressa à Branwood :
    — Quand ces attaques ont-elles commencé ?
    — Il y a environ six mois.
    — Et quand l’embuscade contre les collecteurs d’impôts et le pillage du convoi ont-ils eu lieu ?
    — Il y a trois semaines. Un paysan a retrouvé Willoughby errant dans la forêt et nous l’a ramené. Il avait perdu l’esprit.
    Corbett acquiesça en détournant le regard. Il avait vu Willoughby à Londres et n’oublierait jamais cette rencontre. Le clerc de l’Échiquier, si fier d’allure autrefois, n’était plus qu’une épave pitoyable. Sale, dépenaillé, les cheveux en broussaille, il répétait inlassablement le récit de la mort de ses compagnons, les yeux rivés sur sa main mutilée. A cette vue, le monarque était sorti de ses gonds et Corbett avait été le témoin forcé de son accès de rage : le roi Édouard avait renversé les meubles, frappé les murs jusqu’à s’en meurtrir les poignets, fait voler les parchemins de sa table et arraché les tentures. Même ses lévriers avaient eu le bon sens de se mettre à l’abri et de se cacher. Corbett s’était tenu coi en attendant que son souverain eût recouvré son calme.
    — Ne suis-je pas le roi ? avait rugi Édouard. Peut-on ainsi me bafouer dans mon propre royaume ? Vous irez dans ce comté du Nord, Corbett, vous m’entendez ! Vous vous rendrez dans cette maudite ville de Nottingham et y ferez pendre Robin des Bois !
    Et c’est ainsi que Corbett s’était retrouvé à Nottingham, porteur d’un message où le roi exprimait son courroux et son mécontentement au shérif Sir Eustace Vechey. A son arrivée, le clerc avait appris que celui-ci venait d’être victime d’un empoisonnement dans sa chambre.
    — Rappelez-moi donc comment Sir Eustace a trouvé la mort, demanda Corbett en sortant de sa méditation.
    — Sir Eustace, commença lentement Branwood, était comme une âme en peine. Mercredi soir, il a dîné ici, dans la grand-salle, et n’a pas prononcé deux mots. Il a mangé du bout des dents, mais a bien bu, en revanche. A la fin, il s’est levé en annonçant qu’il voulait se coucher tôt, puis, suivi de Lecroix, son valet, il est monté dans sa chambre, un gobelet de vin à la main. Sir Eustace a dormi dans son lit à baldaquin et Lecroix sur son lit de camp, dans un coin de la pièce.
    — Y avait-il un en-cas dans sa chambre ?
    Branwood grimaça :
    — Oui. Un plat de friandises et bien sûr le clairet. Mais lorsqu’on a découvert le corps de Sir Eustace, Maigret, notre médecin, a goûté les friandises et le reste du vin. Sans effet indésirable.
    — Quelqu’un lui a-t-il rendu visite pendant la nuit ?
    — Non. Sir Eustace avait fermé sa porte en laissant la clé dans la serrure. Deux soldats de sa suite personnelle montaient la garde à l’extérieur et personne ne s’est approché de la chambre.
    — Vous avez mentionné des passages secrets ?
    — Sous le château, peut-être, mais les appartements tic Sir Eustace se trouvent à l’étage. Même un rat ne pourrait s’y faufiler.
    — Et les fenêtres ?
    — De simples meurtrières, comme ici.
    — Ainsi, s’étonna Corbett à voix haute, un homme est empoisonné dans sa chambre
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