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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood
Autoren: Paul C. Doherty
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audacieuse et insolente, s’abattit d’un arbre proche et se mit à picorer, de son cruel bec acéré, un gros morceau de viande enrobé de gras. Willoughby se leva et s’avança vers la lisière. En levant les yeux, il aperçut encore une tache de couleur. Cette fois-ci, il fixa son attention.
    — Oh, non !
    Un sanglot lui échappa.
    — Ô Christ, prends pitié !
    Il tomba à genoux et regarda autour de lui. D’autres taches de couleur dansèrent devant ses yeux.
    — Oh, démons ! murmura-t-il avant de s’effondrer en gémissant et en pleurant comme un enfant.
    Aux maîtresses branches des arbres entourant la clairière se balançaient les corps de tous les membres du convoi, dépouillés de leurs vêtements et de leurs bottes. Tous pendus, tous morts.

CHAPITRE PREMIER
    — Un crime, Sir Peter ! Voilà la raison pour laquelle notre souverain m’a envoyé ici !
    Sir Hugh Corbett, garde du Sceau privé, scrutait son interlocuteur assis en face de lui. Sir Peter Branwood, assistant shérif de Nottingham, agissait à présent en qualité de shérif après le mystérieux assassinat de Sir Eustace Vechey. Coudes sur la table, Corbett énuméra les différents points :
    — Le hors-la-loi Robin des Bois s’est parjuré, puisque, après avoir accepté l’amnistie royale, il a reformé sa bande de pendards et de coupe-jarrets. De son refuge dans la forêt de Sherwood, il a lancé des attaques contre des marchands, des pèlerins et finalement des collecteurs d’impôts. Il a commis vols et pillages. Et voilà qu’il vient d’occire le représentant du roi ! C’est la raison de ma présence ici, Sir Peter !
    Branwood ne broncha pas. Son visage glabre appuyé sur sa main, il gratta ses cheveux bruns, coupés ras.
    — Et vous, Sir Hugh, énonça-t-il lentement, vous devez comprendre que j’aurai grande satisfaction à capturer ce malandrin. Il a tué mon ami Sir Eustace, blessé et massacré des serviteurs et des officiers de ce château. Il met des bâtons dans les roues de notre administration. Il a même attaqué et pillé mon manoir près de Newark on Trent, incendiant mes granges et abattant mon bétail.
    Ses lèvres se pincèrent.
    — À cause de lui, mon nom est devenu la risée de tous et il n’a de cesse de traîner ma fonction et la Couronne dans la boue.
    Il se leva et jeta un coup d’oeil par l’une des archères.
    — Regardez là-bas, Sir Hugh !
    Corbett le rejoignit.
    — Que voyez-vous derrière l’enceinte du château et les murs de la ville ?
    — La forêt.
    — Exactement ! soupira Branwood. La forêt ! Allez-vous souvent à la chasse, Corbett ?
    Il n’attendit pas la réponse.
    — Si vous pénétrez sous le couvert des arbres, comme je l’ai fait avec mes cavaliers, vous serez plongé dans une obscurité que le soleil le plus ardent ne peut percer, et ce à moins d’une portée de flèche du sentier. Si vous poursuivez un cerf, vous devrez faire appel à toutes vos ressources et si vous pourchassez un hors-la-loi, c’est la mort elle-même que vous finirez par pourchasser.
    Branwood s’éloigna de la croisée.
    — Dans la forêt de Sherwood, Messire, le chasseur devient facilement la proie.
    Il se frotta les mains sur son habit vert foncé et réajusta le baudrier autour de sa taille mince.
    — On n’ose guère se fier aux hommes qu’on emmène, enchaîna-t-il. Certains sont probablement à la solde de Robin des Bois.
    L’expression d’incrédulité de Corbett ne lui échappa pas.
    — Eh oui ! Il a des partisans même ici. Comment Robin des Bois aurait-il pu s’introduire céans pour assassiner Sir Eustace ? Cette ville et ce château de malheur sont bâtis sur un éperon rocheux truffé de souterrains et de passages secrets : une vraie garenne ! Plusieurs débouchent dans la forêt.
    Il s’arrêta, puis reprit :
    — Bon ! Admettons que vous ayez confiance en vos soldats. Une fois dans Sherwood, leur état d’esprit change. Ils sont superstitieux et redoutent cet endroit. Ils croient encore à l’existence de lutins qui pourraient leur jeter des sorts et les emporter au Pays des Fées. Il y a trois jours...
    Il se retourna et désigna un sergent corpulent, assis à la table.
    — Racontez-lui, Naylor !
    Celui-ci sortit de son immobilité. Il remua les bras, ce qui fit crisser son justaucorps de cuir noir orné de pointes d’acier. Son visage taillé à coups de serpe et sa calvitie naissante évoquaient un caillou qu’auraient,
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