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L’armée du roi de France

Titel: L’armée du roi de France
Autoren: Xavier Hélary
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royales. Le désastre de Courtrai, la difficile victoire de Mons-en-Pévèle ont montré un visage de la guerre différent des opérations en Aquitaine, indécises, certes, mais brèves et peu meurtrières. Son prestige rétabli,Philippe le Bel ne songe plus qu’à conclure la paix avec les Flamands. C’est chose faite avec le traité d’Athis, scellé en juin 1305. En apparence, le traité est un triomphe pour leroi. En réalité, les conditions en sont si dures pour les Flamands qu’elles ne peuvent que susciter de nouveaux troubles. Les rois de France n’en ont pas fini avec la Flandre. Presque chaque année, de 1312 à 1319, puis de nouveau en 1325, Philippele Bel et ses filsLouis X,Philippe V etCharles IV lèvent leur ost contre la Flandre. Quand la convocation n’est pas annulée, l’armée royale se garde bien d’engager le combat. Les souvenirs de Courtrai sont restés vifs. Sacré le 29 mai 1328,Philippe VI de Valois, neveu de Philippele Bel, joue sa légitimité en livrant bataille, à Cassel, aux paysans flamands révoltés contre leur comte. C’est, par chance, une victoire écrasante 14 . Dans l’avenir, le nouveau roi sera moins heureux sur le champ de bataille.

    Un bilan
    Nécessairement trop rapide, cette énumération des campagnes conduites par les Capétiens, de SaintLouis aux fils de Philippele Bel, amène à une conclusion évidente. Tous les rois ont été des chevaliers. Tous ont pris la tête de leur armée. Tous ont personnellement combattu. Mais chacun d’entre eux a eu sa propre vision de la guerre, dans ses modalités comme dans ses finalités.
    Une fois apaisés les troubles de sa minorité, une fois réglé le conflit avec les Plantagenêts, SaintLouis n’a jamais cessé de rechercher la paix en Europe occidentale, dans l’espoir de conduire sereinement le grand effort de reconquête des Lieux saints. Ses deux échecs, coûteux en hommes et en argent, n’ont pas amoindri son prestige dans l’esprit de ses contemporains qui, immédiatement après sa mort et peut-être déjà de son vivant, le considèrent comme un saint.
    Sans doute sincèrement désireux de reprendre à son compte l’obsession de son père,Philippe III se prépare longtemps à repartir pour la croisade. Les circonstances en décident autrement. Il doit d’abord présider à l’absorption des domaines de son oncle, Alphonse dePoitiers, y compris par une simple démonstration militaire, l’ost de Foix, en 1272. Il lui faut ensuite traiter les conséquences de la politique matrimoniale de SaintLouis. Conçus pour tisser des liens indissolubles entre les différentes familles régnantes d’Europe occidentale, les mariages négociés par SaintLouis débouchent tout au contraire sur une guerre ouverte (ost de Sauveterre, 1276), puis sur des années d’affrontements latents. La fin du règne est tout entière consacrée à la situation nouvelle créée par la révolte de la Sicile et l’intervention de Pierre d’Aragon.Philippe III n’a d’autre choix que d’appuyer son oncle Charles d’Anjou, non seulement par l’envoi d’une expédition de secours, mais aussi par le projet de conquête du royaume d’Aragon (croisade d’Aragon, 1285). Comme l’a noté l’historien américain William Jordan,Philippe III a aimé le « théâtre de la guerre ». Ce prince chevalier, amateur contrarié de tournois, s’est plu dans les préparatifs militaires, l’atmosphère des camps, les solennités chevaleresques – peu lettré, on l’imagine pourtant amateur de romans de chevalerie 15 .
    Philippele Bel rompt totalement avec la politique de son père, sans pour autant revenir à celle de son grand-père. La chute d’Acre, en mai 1291, et la fin des États croisés semblent ne l’avoir guère atteint. Son ambition est tout autre. Chez lui, la force prime le droit, la force crée le droit.Philippe mène une politique qui broie délibérément, implacablement, les adversaires désignés de la construction royale.Édouard I er etGui de Dampierre ne nourrissent pas plus d’intentions contrePhilippe queBoniface VIII ou les Templiers. Mais leur existence même gêne ce « dévot de la religion royale », pour reprendre l’expression de Robert Fawtier. Victorieuses et peu coûteuses au départ, les opérations militaires se révèlent rapidement incertaines et dispendieuses. Après Mons-en-Pévèle, il n’est plus question pour Philippele Bel de faire la guerre, sinon contraint et forcé, comme
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