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L’armée du roi de France

Titel: L’armée du roi de France
Autoren: Xavier Hélary
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occasionnées par le séjour qu’y a fait leroi, au printemps 1301. Par sa verve et par son charisme, un simple tisserand, PieterDe Coninc, s’impose comme le chef d’un mouvement qui se veut d’abord hostile au patriciat. Le gouverneur, Jacques deChâtillon, s’efforce de louvoyer entre les deux camps. En mai 1302, l’apaisement paraît à portée de main.De Coninc est chassé de Bruges et les Gantois se montrent eux aussi prêts à se soumettre. Le 17 mai, Jacques deChâtillon fait son entrée dans Bruges. La situation lui paraît suffisamment sûre pour que les quelques centaines de combattants qui l’accompagnent soient logés chez l’habitant. Mal leur en prend. Dispersés dans toute la ville, ils sont une proie facile quand les partisans de PieterDe Coninc rentrent subrepticement dans Bruges, au petit matin. Plusieurs dizaines de Français sont massacrés au cours de ces « Matines de Bruges ».

    Courtrai (11 juillet 1302)
    Pendant l’hiver 1301-1302,Jean etGui de Namur, deux des fils deGui de Dampierre, et Guillaume deJuliers, un des petits-fils du comte, ont tenté de profiter des troubles de Bruges pour fragiliser la mainmise royale sur la Flandre. Contraints de prendre la fuite au début du mois de mai, ils ne reviennent à Bruges qu’après les Matines. Pour l’instant, en effet, seules Bruges et une partie de la Flandre néerlandophone se sont soulevées. Gand, la ville la plus peuplée, demeure à l’écart du mouvement.
    Averti de la rébellion des Brugeois, Philippele Bel ordonne la réunion de son ost. La mobilisation de la noblesse prend du temps, et il ne sera pas possible d’entrer en campagne avant l’été. Pour parer au plus pressé, le roi confie à son cousin, Robert, comte d’Artois, la mission de réunir quelques troupes et de se rendre en Flandre. Peut-être cette avant-garde suffira-t-elle à rétablir l’ordre ?
    Dans le courant du mois de juin, Robert d’Artois met sur pied sa petite armée. À la toute fin du mois, il quitte Arras pour entrer dans le comté de Flandre. Lille et la moitié francophone du comté (en gros, l’actuel département du Nord) demeurent fidèles au roi. Dans la zone néerlandophone, en revanche, les garnisons royales sont en mauvaise posture. À Courtrai, les Français ont dû abandonner la ville pour se retrancher dans le château, dans lequel ils sont assiégés. C’est par la reprise de Courtrai que Robert d’Artois entend commencer sa campagne. Le 8 juillet, l’armée qu’il commande arrive devant la ville. Les assauts ne donnent rien. Le 11 juillet, au matin, les deux armées se mettent en ordre de bataille, dans la plaine, sous les murs de Courtrai.
    La composition des deux armées est fortement dissemblable. Le comte d’Artois est à la tête d’une armée de cavaliers lourdement équipés, chevaliers, écuyers et hommes d’armes : sans doute sont-ils entre 2 000 et 3 000. Quelques milliers de fantassins (4 000 ou 5 000) les accompagnent, mais, dans l’organisation tactique de l’armée royale, ils n’ont qu’un rôle secondaire. En face, l’armée flamande est toute différente. Gui deNamur et Guillaume deJuliers sont certes accompagnés de quelques centaines de cavaliers, mais tous ont mis pied à terre pour combattre avec les milices brugeoises. C’est Bruges, en effet, qui a fourni l’essentiel des troupes, peut-être 4 000 artisans bien équipés et armés du redoutable goedendag , un long bâton muni à une extrémité d’une pointe de fer. Du reste de la Flandre sont venus environ 4 000 autres combattants. Au total, en dépit de leurs différences, les deux armées semblent aligner des effectifs équivalents, environ 8 000 hommes de part et d’autre. Des deux côtés se trouvent des combattants aguerris. Aux professionnels de la guerre que sont les chevaliers et les hommes d’armes du comte d’Artois, s’opposent les artisans habitués à s’entraîner et à combattre ensemble dans le cadre des milices urbaines. Rien ne permet de déterminer le tour que va prendre la bataille.
    Les Brugeois et leurs alliés se sont installés derrière des canaux qui traversent cette plaine humide. Les éclaireurs français ont pourtant reconnu comme viable le champ de bataille. Dans les récits qui nous sont parvenus, le comte d’Artois ordonne à son infanterie d’engager le combat. Les fantassins français semblent prendre l’avantage, mais il revient à la cavalerie de porter l’effort principal.
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