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L’armée du roi de France

Titel: L’armée du roi de France
Autoren: Xavier Hélary
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fin du mois de juin, que l’armée croisée arrête sa progression fulgurante. Le siège de Gérone, au plus fort de l’été, se révèle aussi désastreux que celui de Tunis, quinze ans plus tôt. La ville résiste vaillamment. La maladie se déclare dans l’armée. Le 4 septembre, la flotte qui ravitaillait les croisés est détruite par les marins catalans. Malgré la capitulation de Gérone, le 7 septembre, il est désormais impossible aux Français de se maintenir. Le 12, il faut repartir vers le nord. La retraite est difficile. La pluie a succédé à la chaleur. Aragonais et Catalans harcèlent l’armée. On fabrique une litière pourPhilippe III, gravement malade. Le 30 septembre, les croisés repassent les Pyrénées. Leroi de France meurt à Perpignan le 5 octobre. Comme en 1250, comme en 1270, d’immenses préparatifs et une bonne entrée en campagne n’empêchent pas l’expédition de s’achever en catastrophe 10 .

    Philippele Bel : le choix de la guerre 11
    Le nouveau roi de France est né en 1269. Les chroniqueurs affirment qu’il s’est illustré pendant la campagne de Catalogne. Le voilà, à seize ans, à la tête d’une armée défaite. Par chance, blessé ou malade, Pierre d’Aragon est lui-même au plus mal : il mourra en novembre. Nul risque, par conséquent, d’une contre-offensive aragonaise dans le midi du royaume. De son côté, Philippele Bel se moque bien de la couronne d’Aragon promise à sonfrère. Pendant dix ans, une fragile « paix armée » n’empêche pas quelques escarmouches locales. Mais, à l’évidence, les intérêts du nouveau roi sont ailleurs. Dès les premières années, Philippele Bel engage une politique qu’il poursuivra tout au long de son règne, indépendamment des changements de conseillers : renforcer son autorité dans tout le royaume et, dans cette perspective, abattre les pouvoirs susceptibles de rivaliser avec le sien. Dans les moyens quePhilippe met au service de ses ambitions, la rupture est totale avec la ligne suivie par sonpère. S’il faut proposer un point de comparaison, c’est plutôt du côté de PhilippeAuguste qu’il faut chercher, mais en un siècle le contexte a changé du tout au tout. La France capétienne est devenue la principale puissance européenne.
    Le premier adversaire que Philippe décide d’affronter est le roi d’Angleterre,Édouard I er . Contrairement à ce qu’ont souvent pensé les historiens, l’enjeu n’est pas l’hégémonie en Europe. Ce qui préoccupe Philippele Bel, c’est qu’Édouard tient, dans le royaume de France, le duché d’Aquitaine. À ce titre,Édouard est le vassal de Philippe, mais un vassal bien puissant. Le traité de Paris, en 1258, a certes apaisé les relations entre Capétiens et Plantagenêts. Mais qu’un roi soit vassal d’un autre roi perpétue une situation fausse, difficilement compatible avec le développement des États, en France comme en Angleterre. Au cours de l’année 1293, des rixes opposent marins normands et bayonnais. Tous sont des sujets duroi de France, mais les Bayonnais dépendent au premier chef duroi d’Angleterre, en tant que duc d’Aquitaine. Ce n’est sans doute pas la première fois qu’éclatent de tels problèmes. Cette fois, Philippele Bel se saisit de l’affaire et convoque le duc d’Aquitaine devant sa cour. Au fil des négociations, Philippe obtient d’Edmond deLancastre, le frère d’Édouard I er , la remise temporaire du duché, jusqu’au règlement définitif des litiges en suspens. Le connétable de France, Raoul deClermont, est chargé de recevoir le duché. Il est convenu qu’il place un ou deux hommes dans chaque ville. Mais c’est en fait à la tête d’une véritable armée que Raoul deClermont saisit le duché d’Aquitaine au printemps 1294. Le 19 mai, contrevenant aux engagements pris auprès d’Edmond deLancastre, Philippele Bel prononce la confiscation du duché.Édouard I er désavoue aussitôt l’hommage qu’il a prêté, quelques années plus tôt, àPhilippe. C’est la guerre. Les vassaux du duc et un petit contingent anglais débarqué quelques mois plus tard entreprennent la reconquête du duché, non sans succès. Au début de l’année suivante, il faut que Charles deValois joigne ses forces à celles du connétable pour mettre en échec l’offensive anglo-gasconne. En janvier 1296, une seconde armée anglaise débarque en Aquitaine. Cette fois, c’est Robert d’Artois que Philippele
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