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L’armée du roi de France

Titel: L’armée du roi de France
Autoren: Xavier Hélary
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la bataille de Bénévent, victoire triomphale de Charles d’Anjou et de la chevalerie française qui le suit. Mais, deux ans plus tard, le dernier des Hohenstaufen,Conradin, petit-fils deFrédéric II, réunit des troupes en Allemagne, traverse l’Italie et défie Charles d’Anjou. Ce dernier se montre de nouveau le plus fort à la bataille de Tagliacozzo (août 1268). Vainqueur dans deux batailles rangées à deux ans de distance, Charles d’Anjou est désormais auréolé d’un immense prestige. Son ambition paraît insatiable. En 1277, il acquiert le titre de roi de Jérusalem et envoie des troupes à Acre qui se lient à celles qu’y entretientPhilippe III. Au début de l’année 1282, il s’apprête à marcher sur Constantinople pour s’emparer de la dignité impériale quand éclatent les Vêpres siciliennes. D’abord à Palerme, le 30 mars 1282, puis dans toute l’île de Sicile, les Français sont massacrés. Appelé à la rescousse par les Siciliens, le roi d’AragonPierre III débarque dans l’île et se fait proclamer roi de Sicile. Abandonnant ses projets contre Constantinople, Charles d’Anjou est contraint de faire la guerre à ses propres sujets siciliens et à leurs alliés, alors que la loyauté du reste de son royaume est sujette à caution.Charles n’a d’autre choix que de se tourner vers son neveuPhilippe III, qui mobilise la noblesse française en sa faveur. Sous le commandement du comte d’Artois et du comte d’Alençon, ses deux autres neveux, plusieurs centaines d’hommes d’armes rejoignent l’armée de Charles d’Anjou. Pierre d’Alençon succombe à la maladie en avril 1283, mais Robert d’Artois joue un rôle fondamental dans la défense et le gouvernement du royaume angevin jusqu’à son départ pour la France en 1291 9 .

    La croisade d’Aragon (1285)
    Ni lepape ni leroi de France ne peuvent laisser Pierre d’Aragon apporter impunément son soutien aux rebelles siciliens. La voie diplomatique est longtemps privilégiée, dans des formes propres au temps : il est ainsi sérieusement question qu’un duel en champ clos, à Bordeaux, permette aux deux compétiteurs, Charles d’Anjou et Pierre d’Aragon, de vider leur querelle, sous l’arbitrage duroi d’Angleterre, duc d’Aquitaine. Au dernier moment, le roi d’Aragon préfère se dérober. Sans doute ne peut-on lui donner tout à fait tort, car le roi de France a accompagné son oncle avec une véritable armée, connue dans les sources comme « l’ost de Bordeaux » (juin 1283). L’autre allié résolu de Charles d’Anjou, le papeMartin IV, prononce bientôt la déposition du roi d’Aragon et offre sa couronne àCharles, un des fils dePhilippe III. L’essentiel, bien sûr, reste à faire : conquérir les États de la couronne d’Aragon, formés principalement de l’ancien royaume d’Aragon et du comté de Barcelone, c’est-à-dire de la Catalogne. La guerre qui s’annonce, bénie par le pape et financée par une décime prélevée sur les revenus du clergé, est une croisade. Ce n’est pas la première fois que le principe de la croisade est détourné pour servir les intérêts de la papauté dans une guerre entre chrétiens. Mais, somme toute, lepape et leroi de France peuvent considérer légitimement que les entreprises de Pierre d’Aragon ruinent la défense des établissements chrétiens en Terre sainte, dont Charles d’Anjou, roi de Jérusalem depuis 1277, est un pilier. Quand l’île de Sicile aura retrouvé son maître, quand le royaume d’Aragon aura pour roi un Capétien, une grande croisade unissant les principales puissances méditerranéennes pourra reconquérir Jérusalem. Le 5 mars 1285, leroi de France lève l’oriflamme à Saint-Denis. Les moines lui remettent également le bâton et la besace du pèlerin – c’est bien en croisé qu’il prend la route du Midi. Le 30 avril, l’armée est à Toulouse où les contingents levés dans les sénéchaussées sont déjà rassemblés. Les croisés gagnent ensuite Narbonne puis entrent dans le comté de Roussillon, qui appartient au roi de Majorque,Jacques I er . Ce dernier est le frère de Pierre d’Aragon, mais les deux hommes entretiennent des relations exécrables, et Jacques laisse le champ libre àPhilippe III. La prise d’Elne, le 25 mai, ouvre le passage des Pyrénées, franchies au début du mois de juin. Le nord de la Catalogne est conquis en quelques semaines. Ce n’est que devant Gérone, à la
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