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L’armée du roi de France

Titel: L’armée du roi de France
Autoren: Xavier Hélary
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L’infanterie se replie et lui laisse le champ libre.
    Les chevaliers français s’ébranlent. Leur objectif est simple. En profitant de leur élan, il leur faut franchir les canaux pour briser la ligne de défense des miliciens flamands. Mais les Français ont probablement sous-estimé les qualités militaires de leurs adversaires. Une fois les fossés franchis, en effet, les chevaliers ne parviennent pas à faire céder les lignes flamandes, qui forment comme un mur. En de rares secteurs, la réserve flamande doit intervenir pour rétablir la ligne de front. Or, une fois leur élan épuisé, les chevaliers, pris au piège par les canaux qu’ils ne peuvent retraverser, n’ont plus la place pour manœuvrer. Les Flamands peuvent se contenter de repousser les Français vers les canaux. Le comte d’Artois, resté en arrière avec ses chevaliers, tente une dernière charge pour renverser le cours de la bataille. Franchissant à son tour les fossés, il pénètre profondément au milieu des Flamands. Mais c’est trop tard. Les pertes françaises sont déjà trop importantes. Cerné de toutes parts, le comte d’Artois est renversé de son cheval et mis à mort. L’arrière-garde de l’armée française préfère prendre la fuite. Sur les cadavres des Français, les Flamands ramassent par centaines les éperons d’or (ou plutôt dorés), dont le port est le signe d’appartenance à la chevalerie. Suspendus en ex-voto dans la principale église de la ville, les éperons donneront son nom à la journée du 11 juillet : la bataille des Éperons d’or.
    L’issue des combats et le sort de la noblesse française frappent les contemporains, qui exagèrent parfois la disproportion des forces des deux armées, plus apparente que réelle. Chez les chroniqueurs qui racontent la bataille, les Français sont non seulement à cheval, mais bien plus nombreux que les Flamands. Ceux-ci auraient été presque désarmés face à la cavalerie lourde du comte d’Artois. La réalité, comme on l’a vu, est toute différente. Il n’en reste pas moins que les chefs flamands ont montré un talent tactique supérieur à celui du comte d’Artois.

    Mons-en-Pévèle (18 août 1304)
    Leur victoire sur les Français cristallise un véritable sentiment d’appartenance commune chez les Flamands, surtout dans la partie néerlandophone du comté, à tel point que la langue flamande, dans les nombreux récits de la bataille qui circulent, devient un élément d’identification très fort face au français, la langue du roi et de la noblesse. De son côté, Philippele Bel est certainement stupéfait de la défaite de l’armée du comte d’Artois. Le potentiel militaire du royaume, toutefois, est loin d’être détruit. En septembre 1302, le roi peut même réunir l’armée la plus nombreuse de tout son règne. Malheureusement, tous les cadres et certains des hommes d’armes les plus expérimentés ont péri à Courtrai. Tout au long du mois de septembre, leroi hésite à engager le combat, avant de renoncer. La grande armée qu’il a sous ses ordres est dissoute. Les hostilités ne s’en poursuivent pas moins aux limites des deux dominations, de manière assez diffuse. Seuls quelques engagements limités sont signalés, qui tournent apparemment à l’avantage des Français : à Cassel, en octobre et en décembre 1302, puis à Arques, en avril 1303. Une longue trêve interrompt les combats entre l’automne 1303 et l’été 1304. Reporté à plusieurs reprises, le rassemblement d’une nouvelle armée est finalement fixé à la fin du mois de juillet 1304. De nouveau, Philippele Bel prend personnellement la tête de sa chevalerie, venue en grand nombre. Les 10 et 11 août, la flotte française détruit la flotte flamande. C’est un premier succès. Le 18 août 1304, c’est sur terre que l’armée royale livre bataille. Les combats sont rudes, confus, longtemps incertains. Philippele Bel lui-même se retrouve en première ligne, au contact de l’ennemi. Plusieurs des chevaliers qui entourent le roi sont tués, avant qu’une ultime contre-attaque ne renverse le cours des choses. Mais si son chef le plus charismatique, Guillaume deJuliers, est parmi les morts, l’armée flamande n’est pas détruite.
    Elle reste même dangereuse. Après Mons-en-Pévèle, au demeurant, Philippele Bel choisit de renoncer à la guerre. Les campagnes successives, l’occupation de l’Aquitaine puis de la Flandre, ont épuisé les finances
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