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L’armée du roi de France

Titel: L’armée du roi de France
Autoren: Xavier Hélary
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cette étude. La période choisie couvre un long XIII e  siècle qui va de l’avènement de SaintLouis, en 1226, à celui dePhilippe VI de Valois, avec une insistance particulière sur les règnes dePhilippe III (1270-1285) et de Philippele Bel (1285-1314). À bien des égards, entre les grandes conquêtes dePhilippe Auguste et les débuts de la guerre de Cent Ans, ce siècle est l’apogée de la dynastie capétienne. Ce qu’il s’agit de comprendre ici, c’est la part qui revient à la guerre dans l’avènement de cet âge d’or.

1
    Les guerres des rois capétiens
    De manière générale, les rois capétiens n’ont été ni de grands guerriers ni de grands stratèges. Il est vrai que, des premiers d’entre eux, nous ne savons que peu de chose.Robert le Pieux doit son surnom à un moine de l’abbaye de Fleury,Helgaud, qui ne voulut léguer à la postérité que l’éloge des vertus de son roi. « Quant au reste, c’est-à-dire ses combats dans le siècle, ses victoires sur ses ennemis, les honneurs que, par son courage et son talent, il a acquis, nous le laissons à écrire aux historiens. S’il s’en trouve et s’ils en font le long récit, ils y verront que le père et ses fils se sont illustrés dans les guerres et ont brillé d’une gloire insigne. » Que n’en a-t-il pas dit plus ! Une génération plus tard,André de Fleury appelleHenri I er le « châtelain », en raison de sa capacité à s’emparer des places fortes, mais son règne (1031-1060) ne se signale pas pour autant par de grandes conquêtes. Précocement empêché de faire campagne par son excès de poids,Philippe I er montre plus d’habileté manœuvrière que de génie militaire. L’abbéSuger chante les campagnes incessantes deLouis VI le Gros, mais le rayon d’action de son héros ne dépasse pas les limites de l’Île-de-France. Formé dans son enfance pour devenir clerc, le futurLouis VII ne devient l’héritier du trône qu’après la mort de son frère aîné : ses capacités militaires, rudement mises à l’épreuve pendant la deuxième croisade, semblent avoir été assez réduites.Philippe Auguste est davantage porté à la guerre, mais il doit attendre la mort de son rival,Richard Cœur de Lion, pour entreprendre le démantèlement de l’ensemble territorial édifié par les Plantagenêts : la Normandie, l’Anjou et le Maine, puis le Poitou entrent alors dans le domaine royal. Son triomphe à Bouvines, le 27 juillet 1214, marque fortement les contemporains. Mais c’est sans doute le soulagement qui domine, car la victoire était tout sauf assurée. De tous,Louis VIII est peut-être le plus belliqueux. À la Roche-au-Moine, en 1214, il met en fuiteJean sans Terre. En dehors deLouis VII et dePhilippe Auguste, tous deux partis en Terre sainte, c’est le premier Capétien à faire la guerre en dehors des frontières du royaume : en 1216-1217, il tente de se faire reconnaître comme roi d’Angleterre, tandis qu’en 1215 puis en 1219, deux campagnes le conduisent dans le midi du royaume pour y faire la guerre aux Albigeois. Son règne trop court (1223-1226) s’achève sur un succès chèrement acquis, la prise d’Avignon. C’est alors qu’il remonte vers le nord qu’il meurt, de maladie, en novembre 1226 1 .
    Quand les historiens évoquent la montée en puissance des Capétiens, ils mettent généralement en avant trois atouts : la continuité biologique qui, deHugues Capet àPhilippe le Bel, a permis au roi régnant de toujours disposer d’un héritier mâle ; la cohésion d’un domaine réduit mais relativement riche ; le prestige du sacre, enfin, qui lie indéfectiblement le roi et l’Église en assurant au Capétien le soutien des évêques. Il ne viendrait à aucun historien d’expliquer les succès de la dynastie par la puissance de ses armées ou la compétence militaire de ses rois. Nul « conquérant » parmi ceux-ci, mais plutôt des chrétiens fervents, ou présentés comme tels. À cet égard, comme à d’autres, les rois du XIII e  siècle sont bien leurs héritiers 2 .
    D’une croisade à l’autre
    Toute sa vie, SaintLouis a été amené à porter les armes 3 . Devenu roi à l’âge de douze ans, en 1226, immédiatement adoubé et sacré, il doit d’abord faire reconnaître son autorité aux grands barons avides de retrouver la place qui était la leur avant le règne dePhilippe Auguste. Des opérations nombreuses, mais limitées et confuses, tournent à
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