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La vengeance d'isabeau

La vengeance d'isabeau

Titel: La vengeance d'isabeau
Autoren: Mireille Calmel
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triplés et les serra sur son cœur, malgré la réticence des garçons qui avaient tant grandi qu’ils trouvaient cette familiarité inconvenante.
    —  Ce n’est pas grand-mère Isabeau, Gasparde. C’est grand-mère Loraline. Mais pour moi, pour nous, ajouta-t-elle à l’intention de Constant, elle sera toujours Ma.
     
    Ce soir-là, la veillée fut gaie au château de Vollore, malgré le chagrin de la perte de Philippus.
    —  Je ne partirai plus, Constant, plus jamais. Tu vas me donner des enfants, beaucoup. Et nous les élèverons sur ces terres. Mais, auparavant, il me reste quelque chose à accomplir, murmura Marie au coucher, tandis que son aimé la couvrait de tendres baisers.
    —  Demain, dit-il. Pour l’heure, j’ai besoin de ta peau, de ton souffle, du parfum de vie que tu m’as rapporté.
    La nuit leur fut courte mais, au petit jour, trois femmes s’éloignaient du château de Vollore vers Montguerlhe unies par la même volonté. Albérie avait refusé que la potion la délivre. Son habit de louve était son seul lien vivace avec Huc. Il ne l’effrayait plus. Avec elle, la race se mourrait, dès lors qu’elles se seraient assurées, à la puberté, que Gasparde ne serait pas tourmentée.
     
    La fiole d’alkaheist et les tablettes de Salomon furent ensevelies dans la tombe qui longtemps auparavant avait servi d’échappatoire à Isabeau, et la chambre mortuaire fut une nouvelle fois murée. Avec cet héritage, la Turleteuche retournait à la terre qui l’avait engendrée et la malédiction à son terrier.
    Quelques jours plus tard, Constant éboula l’entrée du souterrain qui depuis la montagne menait à la grotte, et le secret de Montguerlhe s’oublia dans les ruines de sa forteresse que le temps démantela sans regret, sous le regard paisible et serein de ces trois femmes-loups aux destins emmêlés.
     
    Nul n’aurait dû l’entendre frissonner.
    Deux siècles plus tard pourtant, des crimes odieux endeuillèrent les terres du marquis d’Apcher, un des derniers descendants de Gabriel de Chazeron. On les attribua à un homme issu du même sang auquel on prêtait le pouvoir de parler aux loups. Pour prouver son innocence, il dut capturer et tuer le monstre qui les avait perpétrés. Il le rapporta au roi dans un tel état de putréfaction que nul ne sut jamais si la rumeur disait vrai… Les tueries cessèrent comme elles avaient commencé et la légende les imputa à une étrangeté moitié homme, moitié loup que l’on appela la « bête du Gévaudan ».
    Mais tout cela est une autre histoire…

De vous à moi
     
     
    Cette fois encore, il m’a fallu fouiller, fouiner pour trouver dans les écrits, les légendes et les archives matière à cette étonnante histoire.
    Je ne citerai donc en bibliographie que les ouvrages les plus importants et les sites Internet sur lesquels, amis lecteurs, vous pourrez chercher plus avant et nourrir votre propre imagination.
    En ce qui concerne le parler de cette époque, je suggère aux curieux de lire ou de relire les œuvres truculentes de Rabelais. Outre le fait que vous y rirez beaucoup, vous pourrez, d’un œil plus averti, vous esbaudir d’une foule de détails qui agacèrent par leur véracité la noblesse en son temps.
     
    Je voudrais remercier ici M. Jacques Ytournel et M lle  Florence Grangeponte, archivistes de la ville de Thiers, pour leur précieuse collaboration. Merci aussi à M. Bernard Brugiere qui a eu la gentillesse de me faire parvenir une publication locale sur Montguerlhe. L’association Escotal qui l’édite tente de sauver les ruines de cette forteresse oubliée des hommes. Si vos pas vous promènent dans ce coin d’Auvergne, je vous conseille d’essayer d’en percer le mystère, après une visite au château de Vollore, modifié depuis le XVII e siècle mais toujours vivant grâce à son actuel propriétaire, M. Michel Aubert de La Fayette.
    Je tiens à remercier également M. Raphaël Bruni, propriétaire du château des Chazerons et passionné par leur histoire, qui a accepté de me faire partager ses connaissances, M. Jacques de Chabannes, propriétaire du château de La Palice, qui a bien voulu me transmettre des documents sur son illustre ancêtre. Ma gratitude va aussi à M me  Madore, conservateur des plans de la Bibliothèque historique de la ville de Paris, ainsi qu’à Henri Hours, directeur des Archives départementales du Puy-de-Dôme, et à M. Pierre Lanaret, archiviste au groupe de
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