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La vengeance d'isabeau

La vengeance d'isabeau

Titel: La vengeance d'isabeau
Autoren: Mireille Calmel
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l’alkaheist, l’Art Notoire le révélerait. Car l’un et l’autre ramenaient à l’Akasba, au cinquième élément. Au commencement comme à la fin. À la vie comme à la mort. Tous deux désormais le savaient.
    Ils redescendirent dans la salle à manger, s’installèrent en silence dans deux fauteuils et attendirent. Un grand moment passa encore, puis la porte s’ouvrit et Lévi parut en s’étirant, les yeux pétillants.
    —  Rejoignez-moi, dit-il simplement.
    Des feuilles de papier couvertes d’autres signes et de dessins, de ratures et de notes couvraient la table, sous la lumière tremblante de la chandelle. L’encrier était presque vide et la plume froissée.
    —  Salomon explique plusieurs choses dans ces textes, commença l’homme. La première est consacrée à l’Arche d’Alliance. Or le Temple est détruit et nul ne sait où ses ruines se trouvent.
    —  Vos prêtres le savent sûrement, se moqua Philippus. Je vous laisse son secret. Continuez.
    —  La deuxième conduit au trésor du Temple et donne le moyen d’éviter ou de déjouer les pièges dont il est protégé.
    N’obtenant aucun commentaire, il poursuivit :
    —  La troisième, celle qui vous intéresse, concerne le secret de la transmutation. Appliqué aux solides, il les transforme en or pur, utilisé en liqueur, il conduit à la vie éternelle, en empêchant la nécrose. Incomplet ou mal utilisé, il provoque la mort dans d’atroces souffrances.
    Marie et Philippus sentirent leur cœur bondir dans leur poitrine.
    —  Cette liqueur peut-elle modifier l’apparence ? Transformer un homme en animal par exemple ? Ou son contraire ? interrogea Marie fébrile, en évitant de regarder Ma pour ne rien trahir.
    Les yeux de l’homme se rétrécirent et elle courba la tête, agacée d’imaginer qu’il pourrait lire ses pensées, trop excitée pourtant pour dissimuler son impatience.
    —  La nature ne l’a pas voulu, dit-il. Pourquoi le désires-tu ?
    —  Dieu ne nous a pas non plus offert la vie éternelle, intervint Philippus, et cependant Salomon a découvert le moyen de l’atteindre.
    —  Cette liqueur peut transmuer si elle est couplée à un autre ingrédient, avoua-t-il.
    —  Le soufre ?
    —  C’est un des composants en effet, mais pas suffisant, le Médicus. Il faut aussi du sang. Le sang de l’être dont on veut l’apparence.
    —  Donne-nous la formule.
    —  La voici. En latin puisque tu dois la lire, dit l’homme en désignant deux vélins sur la table. Je l’ai recopiée pour toi, femme, jeta-t-il à Marie.
    Tous deux s’en emparèrent avec fébrilité sous le rictus narquois de l’Hébreu. Ils déchiffrèrent les ingrédients et hochèrent la tête de concert.
    —  Cette fleur du sommeil dont tu parles, c’est bien le pavot, n’est-ce pas ? demanda encore Philippus.
    —  On en tire l’opium en Asie, approuva l’homme. Elle a de nombreuses propriétés.
    —  Tu as rempli ta mission. Le livre est à toi.
    L’homme ramena les pans de cuir sur les tablettes et se leva. Il les fourra dans un sac de peau puis s’inclina devant Philippus et Marie, une étrange lueur dans le regard.
    —  Adieu, dit-il laconiquement.
    —  Peut-être nos chemins se croiseront-ils encore !
    —  J’en doute, le Médicus. J’en doute.
    Il les quitta sur ces mots. Ils attendirent que la porte se fût refermée sur lui pour s’étreindre avec enthousiasme.
    —  Cela me semble si évident soudain ! s’exclama Philippus.
    —  Crois-tu qu’il nous ait trompés à quelque endroit ?
    —  Non, j’en serais étonné. Rien ne me semble suspect ou mal venu. Toutes ces substances, Isabeau les possédait, jusqu’au sang du loup. De plus, cela concorde avec mes propres intuitions. Viens, ajouta-t-il, il ne faut plus attendre. Je me suis livré à une expérience hier soir. L’idée m’est venue en admirant le firmament. J’ai tracé une carte. Je ne voulais pas t’en parler avant que l’Art Notoire nous soit révélé car je pouvais me tromper.
    Il entraîna Marie à l’étage et déroula le thème astral de Nostradamus. Par-dessus, il posa un papier huilé sur lequel il avait reporté des points. Ils concordaient parfaitement avec les planètes que Michel de Nostre-Dame avait reliées entre elles pour former le profil de la louve, à l’exception d’une à peine décalée.
    —  Isabeau a mis au monde Loraline un soir de pleine lune, dit-il. Le 24 septembre de l’an 1501,
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