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La vengeance d'isabeau

La vengeance d'isabeau

Titel: La vengeance d'isabeau
Autoren: Mireille Calmel
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dans son regard un éclair de convoitise.
    —  Les tablettes de Salomon ! constata-t-il en passant un doigt sur les caractères. Je savais depuis longtemps qu’elles étaient au sein de ta famille, le Médicus, ajouta-t-il en français ainsi que Philippus l’avait exigé.
    —  Comment le savais-tu ? interrogea Philippus, qui espérait par là vérifier ses suppositions.
    —  Celui que ton père soigna il y a fort longtemps était un prêtre, comme moi aujourd’hui. À sa mort, nul n’a su où il les avait cachées, et la Confrérie des Fils de Salomon n’a pu les retrouver. Nous sommes gardiens de génération en génération du savoir de Salomon. Ces tablettes n’auraient jamais dû être dérobées. La convoitise de notre frère était sans limites. Il se prétendait devin, dirigé par le Très-Haut lui-même pour que s’accomplisse la prophétie. De fait, l’idée du pouvoir l’avait rendu fou. Car de prophétie nous n’avons su que ses fantasmes et sa mort nous a précipités dans l’inquiétude. Nous pensions bien que ton père s’était approprié ce trésor. Nous te surveillons depuis longtemps. Il était évident que tu finirais par nous conduire à elles. La cupidité des hommes les rattrape toujours, acheva-t-il avec un rictus méprisant au coin des lèvres qui fit bondir Marie.
    —  Tu te trompes, l’étranger. Et pour te le prouver, ces tablettes elles-mêmes seront le prix de ta traduction.
    Il leva vers elle un œil soupçonneux.
    —  Elles sont inestimables. Des rois mettraient leur fortune à bas pour les posséder. Que cherches-tu en elles de plus précieux que la fortune, femme ?
    —  La vie. Pour les miens.
    L’homme plissa les yeux, amer.
    —  Le secret de l’éternelle jeunesse, l’immortalité, je vois. Tu as raison. Cela n’a pas de prix.
    —  Ce n’est pas ce que vous croyez… commença Marie.
    Philippus l’arrêta :
    —  Laisse-le croire ce qu’il veut, c’est égal. Traduis en ton âme et conscience, Lévi, et tu pourras emporter ce bien et le rendre à ses propriétaires, quels qu’ils soient.
    Lévi hocha la tête, l’air satisfait.
    —  Cela prendra du temps. Des heures peut-être, certains signes sont abîmés. Je ne peux les traduire qu’à l’aide des petites clés, qui sont un code créé par Salomon lui-même. Je ne le ferai que seul.
    —  Très bien. La louve restera auprès de toi. Tu n’as rien à craindre d’elle.
    Le prêtre s’en contenta et se pencha sur son ouvrage. Ma se coucha à ses pieds et feignit de dormir.
    —  Peut-on lui faire confiance ? S’inquiéta Marie sitôt la porte refermée.
    —  Sans doute pas mais nous n’avons pas le choix. Tu l’as dit toi-même, Marie, une partie de moi est liée à ce mystère.
    —  Pourquoi m’as-tu empêchée de lui avouer la vérité ? Je n’aime pas sa condescendance.
    —  Je ne veux pas mettre ta mère en danger. Son secret est tout aussi précieux que ces tablettes. Allons plutôt réunir les éléments que nous possédons. Il ne faudra pas tarder à utiliser les révélations de l’Art Notoire si elles s’avèrent correspondre à ce que nous cherchons.
    —  Pourquoi ?
    —  Cette nuit est de pleine lune, Marie. Souviens-toi de son influence. Tant de choses prennent un sens, désormais.
    —  Tu as raison.
    Elle l’embrassa furtivement sur la joue et le précéda dans l’escalier, sans inquiétude. Lévi ne s’enfuirait pas, Ma y veillerait.
     
    Trois heures plus tard, ils avaient relu et vérifié leurs notes. Ils étaient prêts.
    En 1510, Isabeau avait utilisé les substances tirées de la trépanation des gnomes moitié loup, moitié humain, les avait mêlées à cette eau riche en minéraux, le soufre, le vif-argent, l’aurum, avait ajouté le sang des loups, la décoction de mandragore, la verveine et la teinture de pavot. Cela, ils le savaient. Restait à connaître les proportions de chaque ingrédient. C’était cela qui leur manquait, avec les temps de chauffe, de distillation, de brassage, de stabilisation, les influences des astres. Ces données, Isabeau ne les avait pas consignées. Peut-être parce que, en son antre, le temps ne comptait plus, pas davantage que le jour ou la nuit. L’alkaheist était né d’une conjonction d’éléments hasardeux autant que d’une composition. C’est pour cette raison que comme Philippus elle n’était parvenue à recréer d’autre potion qu’un poison. Si la teinture d’Adam était
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