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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis
Autoren: John Flanagan
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gens qui bavardaient. Ils formaient une belle équipe, pensait-il. À l’instar de celle qu’il avait formée avec Crowley, à l’époque où il avait fallu relancer l’Ordre des Rôdeurs, lequel traversait une mauvaise passe. Halt était heureux que Will ait un ami tel qu’Horace. Il avait le vague souvenir d’avoir, pendant son délire, déclaré à un Crowley imaginaire que l’avenir du royaume dépendrait sans doute de Will et d’Horace. Il n’était pas certain d’avoir affirmé une chose pareille, mais si tel était le cas, il ne s’était pas trompé.
    Chaque soir, l’atmosphère autour du feu de camp était égayée par la petite chienne. Celle-ci semblait s’être attachée à Folâtre, qu’elle ne cessait de provoquer : campée devant lui, la tête posée entre ses pattes avant, elle poussait des grondements féroces en remuant la queue. Si le cheval faisait mine d’approcher, Ébène s’écartait comme une flèche, se tortillait et se mettait à tourner en rond, puis revenait se tapir devant lui, son œil bleu un peu fou rivé sur l’animal qui la dominait de toute sa hauteur.
    Folâtre, de son côté, tolérait le chiot avec bonne humeur. À une occasion, Horace crut apercevoir le cheval hausser un sourcil en regardant la chienne. Le chevalier, certain de sa bonne foi, ne parvint néanmoins pas à convaincre ses compagnons.
    De temps à autre, Ébène répétait son petit manège devant Abelard. En revanche, jamais elle ne s’en prenait à Caracole. Elle était peut-être pugnace, mais les chiens de berger étaient futés, or Ébène devait percevoir que le destrier, à la différence de ses congénères, était susceptible de réagir avec brusquerie et de lui décocher un coup de sabot.
    Une autre fois, alors que la petite chienne taquinait Folâtre en feignant de se précipiter vers lui, celui-ci, qui l’observait d’un air amusé, baissa lentement la tête jusqu’à ce que son nez se retrouve à quelques centimètres seulement du minuscule museau d’Ébène. Soudain,le cheval s’ébroua et le chiot, surpris, bascula vers l’arrière avant de se redresser vivement.
    Cesse de m’ennuyer , avait semblé lui dire Folâtre. Je connais ta mère.
    Ce même soir, un peu plus tard, alors qu’il patrouillait les alentours, Will découvrit son cheval couché sous un arbre, les jambes repliées sous lui. Entre ses antérieurs était nichée une petite boule noir et blanc qui dormait paisiblement. Folâtre leva la tête et regarda son maître. Celui-ci eut l’impression que le cheval lui disait : Elle a eu une longue journée. Elle est épuisée .
    Trop vite à leur goût, les trois voyageurs atteignirent le croisement où Horace était censé partir vers le château d’Araluen. Ils campèrent à cet endroit et les deux jeunes gens bavardèrent jusque tard dans la nuit. Alors qu’ils étaient sur le point d’aller se coucher, Will posa la main sur l’épaule musclée de son ami.
    — J’aimerais tant que tu puisses être posté à Montrouge. Je suis certain que Crowley pourrait arranger ça.
    — Je viendrai te rendre visite. Mais tu sais, certaines choses font que j’apprécie la vie à la cour.
    Le Rôdeur le dévisagea en inclinant la tête sur le côté.
    — Cassandra ?
    — Peut-être, se contenta de répondre le chevalier d’une voix qu’il voulut désinvolte.
    Malgré tout, il ne put s’empêcher d’arborer un large sourire, que Will lui rendit. Ce dernier avait longtemps soupçonné qu’un lien privilégié se resserrait entre Horace et la princesse.
    — Je suis content pour toi, ajouta Will.
    Au matin, ils se séparèrent et, pour une fois, le jeune Rôdeur se retourna lorsque Halt et lui atteignirent le sommet d’une colline – chose que, d’ordinaire, il ne faisait jamais après des adieux. Il vit Horace jeter un coup d’œil par-dessus son épaule. Les deux Rôdeurs lui firent un signe de la main avant de se remettre en route.

    ****

    Les deux voyageurs furent repérés bien avant qu’ils n’arrivent au château de Montrouge et, lorsqu’ils passèrent sous la herse, une foule considérable s’était déjà rassemblée dans la cour pour les accueillir.
    Au premier rang se trouvait bien entendu la silhouette massive du Baron Arald, souriant. Cependant, dès que Will et Halt eurent mis pied à terre, le baron s’écarta et, avec une petite révérence, laissa passer deux femmes. Belles. Élégantes. Chacune vêtue de la robe blanche indiquant leur statut de
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