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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang
Autoren: Jacqueline Monsigny
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Il veut aller en Flandres, chez lui, et nous envoie un messager extraordinaire
pour obtenir la permission de passer sur le sol de France, ce que nous iui
accorderons peut-être comme pour un simple particulier.
    «
Voilà pourquoi François était de méchante humeur ! »
    —       Tous ces Etats sont trop
grands... ! s'exclama Zéphyrine, oubliant qu'elle coupait la parole au roi. «
Charles qui triche » ne peut tout surveiller !
    François
rit de bon cœur au sobriquet dont elle avait affublé le roi d'Espagne. Il
reprit :
    —       Tu as raison, ma fille...
« Charles qui triche » sera obligé de s'assagir. Mais l'Italie nous séparera
toujours. Rentrez dans vos Etats, prince Farnello. Il ne nous déplaît pas de
voir à vos côtés une princesse née française... Nous vous proposons traité d'alliance
et loyauté...
    Fulvio
s'inclina, une main sur le cœur.
    —       Traité de paix et charte
d'amitié, Sire ! proposa-t-il.
    —       Comme c'est bien dit ! s'exclama François I er .
    Fulvio
et Zéphyrine échangèrent un regard de connivence. A croire que tous les rois en
Europe s'étaient donné le mot.
    Depuis
la boucherie de Pavie et l'horreur du sac de Rome [166] ,
tout le monde avait changé.
    Henry
VIII avait mis de l'eau dans sa bière, François I er dans son vin,
quant à l'orgueilleux Léopard, il était prêt à négocier...
    Ce
fut dans cet état d'esprit que Zéphyrine, heureuse d'avoir réconcilié François
I er et son mari, sortit avec ce dernier de la salle d'audience
royale.
    Parmi
les courtisans, elle se laissa aller à sa joie. S'appuyant sur le bras de son
mari, elle chuchota :
    —       Rien ne nous retient plus
ici, mon amour... Il faut partir chez nous, avoir notre enfant en Italie...
    Les
mots moururent sur ses lèvres.
    Un
huissier annonçait :
    —       Son Excellence, l'envoyé
extraordinaire de Sa Majesté le roi d'Espagne !
    Vêtu
de noir, hautain, la mine sombre, don Ramon de Calzada s'avançait vers
Zéphyrine.

Chapitre XLIII
LE TRIOMPHE DE LA SALAMANDRE
     
     
    Don
Ramon ! L'enfer joue de ces tours !
    C'était
bien la dernière personne que Zéphyrine se fût attendue à rencontrer à la cour
de France et le seul homme qu'elle n'eût jamais voulu revoir.
    Zéphyrine
avait du mal à cacher son trouble. Le regard perspicace de Fulvio allait de don
Ramon à sa femme. Zéphyrine devait à tout prix éloigner son époux.
    —       Madame, je suis heureux de
vous retrouver en vie et en pleine gloire...
    Don
Ramon, glacé, s'inclinait. Pourtant, Zéphyrine le sentait bien, ses yeux
brillaient sous ses sourcils noirs. Il devait lui en vouloir mortellement de la
façon dont elle l'avait quitté.
    Dans
un cauchemar, elle présenta les deux hommes avec effort.
    —       Le prince Fulvio Farnello,
mon époux..., don Ramon de Calzada...
    —       Monseigneur !
    —       Excellence !
    Le
moins qu'on puisse dire est qu'il n'y avait pas de chaleur entre les deux
gentilshommes. Si, de son côté, don Ramon connaissait Fulvio, le prince reconnaissait-il
en lui le mystérieux envoyé de Charles Quint dans sa prison ?
    —       Savez-vous, Madame, que Sa
Majesté Charles Quint a été fort déçue de votre brusque disparition? lança don
Ramon.
    —       Aaaah !
    —       Sa Majesté attendait votre
venue à Tolède, insista don Ramon.
    —       Oooh ! Dieu du ciel, cette
chaleur... Je ne me sens pas bien,
    Fulvio.
Pouvez-vous faire avancer le carroche ? supplia Zéphyrine.
    Elle
s'éventait nerveusement. Obéissant à sa femme, Fulvio salua froidement don
Ramon et s'éloigna à larges enjambées parmi les courtisans.
    —       Pou... pourquoi êtes-vous
venu ici, Ramon? interrogea Zéphyrine, toujours fébrile.
    Don
Ramon jeta un regard autour de lui. Il attira Zéphyrine dans le retrait d'une
fenêtre.
    —       Le roi d'Espagne m'envoie
négocier son passage en France, par la Bourgogne, pour aller chez lui en
Flandres. Un comble ! ricana don Ramon. Vous êtes toujours aussi belle, non,
plus belle. Vous attendez un enfant, constata-t-il amèrement.
    —       Oui, Ramon... Oh ! vous
m'en voulez toujours ! Il faut me comprendre, j'ai dû... Je vous assure, je
voulais venir vous rejoindre à Tolède, mais...
    —       Rien, pas un mot, pas un
signe. Vous vous êtes moquée de moi... Vous m'avez menti et vous avez dû bien
rire !
    —       Non, ne dites pas cela !
Ecoutez, nous ne
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