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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang
Autoren: Jacqueline Monsigny
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Silvius pour la princesse Farnello,
Marguerite lui souffla quelques mots à l'oreille. Silvius ressortit aussitôt.
    —       Madame..., murmura
Zéphyrine. Je suis prête à entendre toute la vérité, fût-elle la plus horrible
!
    Dans
son émoi, Zéphyrine se jeta aux pieds de Marguerite. Sanglotante, elle baisait
le bas de la robe royale.
    —       Là... Quelle nervosité,
dit Marguerite en tapotant la chevelure rousse de Zéphyrine. Calme-toi, amie.
Sont-ce des façons pour accueillir son enfant ?
    A
ces mots, Zéphyrine releva la tête d'un air égaré, les larmes ruisselaient sur
ses joues.
    Madame
Marguerite, souriante, lui désigna du doigt une portière en tapisserie. Silvius
venait de la soulever pour faire apparaître une petite fille aux grands yeux
verts, aux longs cheveux dorés. Vraie poupée trottinant dans sa longue robe à
vertugadin, elle avançait vers sa mère.
    —       Corisande ! gémit Zéphyrine en lui tendant les bras.
     
    —       Elle est tout votre
portrait, cara mia, constata Fulvio en découvrant sa fille.
    Emilia
en avait pris grand soin. Zéphyrine ne se lassait pas de se faire raconter par
cette fidèle servante la vie de Corisande à la cour de Navarre. Marguerite
avait été parfaite, tenant sa parole et s'occupant de l'enfant comme de sa
propre fille. Silvius avait été le plus charitable des majordomes pour 1' «
orpheline », car personne ne doutait, devant cette longue absence, que
Zéphyrine ne fût morte.
    Le
bonheur comme le malheur n'arrivant jamais seul, le roi François, généreux, fit
rendre à Zéphyrine par lettres patentes, les terres, domaines, châteaux de
Bagatelle et de Saint-Savin qui avaient été saisis, dispersés, disséminés au
moment de Pavie, puis de la mort du marquis Roger, père de Zéphyrine.
    —       J'étais bien malheureuse
alors, dit Zéphyrine en regardant les grosses tours de Saint-Savin.
    Elle
venait prendre possession de ses domaines et s'appuyait sur son mari.
    —       Tu venais me rejoindre !
ironisa Fulvio.
    —       C'est pour ça que j'étais
si malheureuse ! dit Zéphyrine en souriant.
    —       Ma rançon ! murmura
Fulvio.
    —       C'est ici que ma mère est
morte empoisonnée par doña Hermina...
    —       Tu ne dois plus penser à
tout cela, tesoro mio.
    Fulvio
avait raison, on s'installa au château de Bagatelle, plus gai.
    Les
jumeaux Luigi et Corisande s'étaient retrouvés comme s'ils ne s'étaient jamais
quittés. Ils jouaient et se chamaillaient dans les allées du parc, sous le
regard indulgent de demoiselle Pluche et les croassements de Gros Léon.
    Toutes
les femmes de la terre en avaient assez de la guerre. Grâce à la « paix des
Dames », Madame Louise, mère de François I er et Marguerite
d'Autriche, tante de Charles Quint, s'étaient alliées pour concilier leurs
enfants terribles. Par le traité de Cambrai, la paix était enfin signée.
    La
reine Eléonore, sœur de Charles Quint, venait rejoindre son mari François I er et les enfants de France rentraient de captivité au bercail.
    Au
milieu de toute cette activité, le roi François reçut en audience privée les
princes Farnello. L'entrevue commença mal.
    François
I er paraissait de mauvaise humeur. Zéphyrine le connaissait bien. Il
avait ce jour-là le nez allongé.
    —       Alors, prince Farnello,
les galères de mon « frère » Charles vous ont-elles assagi ?
    —       Votre Majesté a-t-elle
bien supporté sa détention ? rétorqua Fulvio.
    —       Où en sont vos petits
Etats d'Italie ?
    —       Probablement où les ont
laissés les armées de Votre Majesté...
    François
I er se racla la gorge.
    —       Vous étiez à Pavie, prince
Farnello?
    —       Oui, Votre Majesté.
    —       Pour Charles d'Espagne ?
    —       Pour moi-même, Votre
Majesté.
    —       Et qu'y avez-vous gagné ?
    —       Ma femme, Sire !
    La
réponse plut au roi. Il éclata de rire et fit signe à Zéphyrine et à Fluvio de
prendre place en face de lui sur un tabouret. D'un geste qui lui était machinal,
il caressa sa barbe châtain.
    —       Charles Quint se croit victorieux, commença
le roi à mi- voix. En Allemagne, il est empereur, en Espagne roi. Son frère
Ferdinand règne en Hongrie, sa sœur Marie sur les Pays-Bas, sa tante
gouvernante en Milanais. Il a la Styrie [164] ,
la Carinthie [165] et le Tyrol... Mais, il n'a
pas la Bourgogne.
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