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La Papesse Jeanne

La Papesse Jeanne

Titel: La Papesse Jeanne
Autoren: Donna Cross
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basilique Saint-Pierre, les
processions pontificales allaient fréquemment de l’un à l’autre. Un rapide coup
d’œil à n’importe quel plan de Rome montre que la Via Sacra (aujourd’hui
rebaptisée Via San Giovanni) est de loin la route la plus directe entre ces
deux points, et c’est d’ailleurs pourquoi elle fut empruntée pendant des
siècles  – d’où son nom de « voie sacrée ». Or, c’est dans cette
rue que Jeanne aurait mis au monde son enfant mort-né. Peu après cet événement,
en tout cas, les processions pontificales changèrent leur itinéraire et
évitèrent la Via Sacra « en signe d’abhorration ».
    L’Église prétend
que ce détour fut uniquement adopté parce que la rue était trop étroite  –
jusqu’à ce que SixteV la fît élargir au seizième siècle. Cette
explication est manifestement inexacte. En 1486, Jean Burcardt, évêque d’Horta
et maître de cérémonies de cinq papes  – position qui lui conférait une
science privilégiée des rouages de la cour pontificale  –, décrivit dans
son journal personnel ce qui s’était passé après qu’une procession solennelle,
rompant la coutume, eut emprunté la Via Sacra :
     
    À l’aller
comme au retour, [le pape\ passa par le Colisée et cette rue toute droite où
[...] Jean Anglicus avait mis au monde un enfant [...]. Pour cette raison [...]
les papes, dans leurs cavalcades, ne l’empruntent jamais ; le pontife fut
donc blâmé par l’archevêque de Florence, l’évêque de Massano, et par Hugo de
BenciiI, le sous-diacre apostolique...
     
    Donc, cent ans
avant l’élargissement de la rue en question, une procession pontificale au
moins avait emprunté la Via Sacra sans difficulté. Le témoignage de Burcardt
prouve aussi avec clarté que le règne de Jeanne était à l’époque considéré
comme authentique par les plus hauts dignitaires de la cour romaine.
    Étant donné la
confusion et l’obscurantisme qui régnaient à l’époque, il nous est impossible
de déterminer avec certitude si la papesse Jeanne a existé ou non. Ce qui s’est
passé en 855 ne sera peut-être jamais connu. C’est pourquoi j’ai choisi d’écrire
un roman plutôt qu’un essai historique. Bien que fondé sur les grands faits de
la vie de Jeanne tels qu’ils ont été rapportés, ce livre est une œuvre de
fiction. On sait peu de chose sur les jeunes années de Jeanne, si ce n’est qu’elle
naquit à Ingelheim d’un père anglais, et qu’elle fut un temps moine à Fulda. J’ai
donc été contrainte de combler les nombreux pans qui manquent à son histoire.
    Toutefois, les
principaux événements qui ponctuent sa vie adulte telle que je l’ai décrite
sont authentiques. La bataille de Fontenoy a bien été livrée le 25 juin 841.
Les Sarrasins ont pillé Saint-Pierre en 847, avant d’être vaincus sur mer en
849. Il y eut bien un incendie dans le Borgo en 848, et une crue du Tibre en
854. L’intinction comme méthode de communion se répandit en terre franque au
cours du neuvième siècle. Anastase fut effectivement excommunié par le pape
Léon IV ; par la suite, après sa réhabilitation et sa nomination au poste
de bibliothécaire pontifical par le pape Nicolas, il semble bien qu’il ait été
l’auteur des vies de papes de son temps citées dans le Liber pontificalis. Les meurtres de Théodore et de Léon dans les murs du palais ont eu lieu, de
même que le procès opposant le magister militum Daniel au superista. La
gloutonnerie et la goutte du pape Serge sont attestées, ainsi que sa décision
de reconstruire l’Orphanotrophium. Anastase, Arsène, Gottschalk, Raban Maur,
Lothaire, Benoît, et les papes Grégoire, Serge et Léon sont des personnages
historiques. Les détails du décor du neuvième siècle ont fait l’objet d’une
recherche minutieuse. Toutes les informations concernant les vêtements, la
nourriture et les traitements médicaux sont exactes.
    J’ai cependant dû
me livrer à quelques ajustements pour assurer la cohérence du récit. J’avais
besoin d’une attaque normande sur Dorstadt en l’an 828, alors qu’elle n’eut
lieu qu’en 834. De même, j’ai fait descendre l’empereur Lothaire sur Rome à
deux reprises ; en réalité, la première fois, il se contenta d’y envoyer
son fils Louis, roi d’Italie. Les sépultures de saint Marcellin et de saint
Pierre ont été profanées en 827, et non en 855. Jean l’Antipape, prédécesseur
de Serge, ne fut pas décapité après
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