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La nef des damnes

La nef des damnes

Titel: La nef des damnes
Autoren: Viviane Moore
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et de son mariage, auquel nous avons assisté, mon père et moi. C’était grandiose.
    — Déjà ? Mais ce n’est pas possible, damoiselle Eleonor de Fierville vient à peine de nous quitter...
    — Qui parle de cette Eleonor de Fierville ? répliqua Renato, l’air interdit. Qui est cette damoiselle ?
    — Une des passagères du knörr, une noble venue de Normandie pour épouser le sire de Marsico.
    Le visage de Renato se ferma. En tant qu’hôte, il hésitait soudain sur la contenance à adopter.
    — Parlez, je ne comprends pas, insista Tancrède.
    — Avant de partir rejoindre l’armée du roi, le sire de Marsico a épousé, il y a un mois de cela, en grande pompe, une très riche veuve calabraise.
    Un silence lourd accueillit cette déclaration. Hugues, qui avait tout entendu, était devenu livide.
    — Mais une voiture aux armes du seigneur de Marsico est venue chercher la damoiselle sur le port, insista Tancrède. Pourquoi cela, s’il avait pris épouse ailleurs ?
    — Sans doute pour la conduire dans l’un de ses palais... où il ira la retrouver à son retour de la guerre. Je ne sais pas, chez vous en Normandie, mais ici, les barons et les seigneurs normands ont souvent recours au charme des harems et de leurs houris... Une femme de plus... Surtout si elle est jolie...
    Renato s’arrêta net. Les réactions de ses invités le déconcertaient. Son voisin avait repoussé son assiette d’un geste brusque. L’Oriental assis à la droite de son père, cet Hugues de Tarse que tous, même Corato, révéraient, le fixait comme s’il allait le provoquer en duel.
    Tancrède croisa le regard de son maître et songea que s’il s’était engagé à respecter la promesse d’Eleonor, s’il avait pris sur lui de ne pas l’enlever ainsi qu’il l’aurait pu, jamais, par contre, Hugues de Tarse n’abandonnerait celle qu’il aimait aux mains d’un homme qu’elle ne désirait pas.
    Jamais, alors, il ne renoncerait à elle.

 
    ANNEXES

 
    Note de l’auteur
    Entrées dans l’histoire sous le nom grec des îles Stœchades , les îles d’Hyères, au large de Toulon, deviendront au XIII e siècle les Insula Arearum , puis à la Renaissance : les îles d’Or. Coincé entre le mistral venu du golfe du Lion et de forts vents d’est en provenance du golfe de Gênes, l’archipel est pour les voiliers un lieu d’aiguade et d’abri. Malheureusement, ses côtes, dans l’Antiquité comme au XII e , sont harcelées par les pirates.
    En 1150, suite à la donation des seigneurs de Fos à l’abbaye du Thoronet de l’une d’entre elles, l’île de Cabo Ros (île du Levant), les cisterciens y bâtiront une abbaye. Les bâtiments conventuels et la chapelle sont construits sur un piton rocheux au nord-ouest de l’île, une position défensive pour un lieu de prières exposé à tous les dangers.
    Malgré cela, vers 1160, le monastère est détruit par les pirates barbaresques et les moines emmenés en captivité...

 
    À l’usage du lecteur
    Aiguade  : du provençal aiguada (lat. aqua  : eau), provision d’eau pour un navire. Faire aiguade, c’est faire provision d’eau douce.
    Alcazaba  : terme maure désignant une forteresse.
    Al-Meriya  : le « miroir de la mer » en arabe. Ancien nom de la ville d’Almería en Andalousie.
    Arc turquois  : arc court fait de bois contrecollé avec du tendon au dos et de la corne au ventre.
    Bersekir ou Berserkr  : terme Scandinave, guerrier fauve saisi de fureur meurtrière au combat.
    Betas  : vient de l’ancien Scandinave beitiass qui désignait sur les navires vikings une perche pour tendre la voile. Wace l’emploie dans Le Roman de Brut.
    Bois mort  : désigne les avirons dans les expressions « tirer sur » ou « souquer sur ».
    Brai  : résidu de distillation de résine servant à enduire le fond des coques.
    Braies  : caleçon plutôt long et collant au XII e siècle, retenu à la taille par une courroie.
    Broigne  : justaucorps de grosse toile ou de cuir, ancêtre de la cotte de mailles, recouvert de pièces de métal.
    Calengue  : vient de kerling , qui signifie « femme » en ancien Scandinave. Ce terme désigne par métaphore la pièce de bois où vient s’implanter le mât. Nommée « carlingue » en français actuel.
    Carreau  : trait d’arbalète dont le fer avait quatre faces.
    Chainse  : équivalent de la chemise, tunique en toile ou en lin à manches fermées.
    Couire  : sorte de carquois, permettant le
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