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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)
Autoren: Walter Scott
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cette arme, il sauta légèrement par-dessus l’épée de Smith, tira son dirk, et se trouvant corps à corps avec Henry, lui porta un coup du poignard qu’il en avait reçu sur le côté du cou, en le faisant descendre vers la poitrine, et s’écriant en même temps : – Tu m’as appris toi-même comment il faut frapper.
    Mais Henry portait son excellent haubert, doublement défendu par une doublure d’acier parfaitement trempé. Si son armure eût été moins bonne, cet instant eût terminé la carrière de ses combats ; elle ne put même le préserver d’une légère blessure.
    – Fou répliqua-t-il en portant à Norman un coup du pommeau de son épée, qui le repoussa en arrière, je t’ai appris à frapper, mais non à parer ; et levant en même temps son épée, il la fit tomber avec une telle force sur la tête de son adversaire qu’il lui fendit le crâne, malgré la toque d’acier dont il était couvert. Sautant alors par-dessus le corps inanimé de son ennemi, il courut vers le jeune chef, qui était en face de lui.
    Mais la voix de Torquil, forte comme le tonnerre, s’écria : – Far eil air son Eachin ! c’est-à-dire, qu’un autre meure pour Hector ! et les deux frères placés de chaque côté de leur chef, s’élançant en avant et attaquant Henry en même temps, obligèrent celui-ci à se tenir sur la défensive.
    – En avant, enfans du Chat-Tigre ! s’écria Mac Gillie Chattanach ; en avant ! au secours du brave Saxon ! que ces éperviers sentent vos griffes !
    Quoique ayant déjà reçu plusieurs blessures, le chef courut lui-même à l’aide de Henry, et il terrassa un des Leichtachs qui l’attaquaient, tandis que la bonne épée de Henry le débarrassait de l’autre.
    –  Reist air son Eachin , qu’on meure encore pour Hector ! cria le fidèle père nourricier.
    –  Bas air son Eachin , mourons pour Hector ! répétèrent deux de ses fils partageant le même dévouement ; et ils soutinrent l’attaque de l’armurier et de ceux qui étaient venus à son aide ; tandis qu’Eachin se portant vers l’aile gauche, y chercha des adversaires moins formidables, et par quelques étincelles de valeur ranima l’espoir chancelant de ses compagnons. Les deux enfans du Chêne qui avaient couvert ce mouvement eurent le même destin que leurs frères, car le cri du chef du clan de Chattan avait attiré de ce côté quelques-uns de ses plus braves guerriers. Les fils de Torquil ne moururent pourtant pas sans vengeance, les vivans comme les morts conservant des marques terribles de leurs claymores. Mais la nécessité de retenir autour de la personne du jeune chef les soldats les plus distingués fut une circonstance qui influa désavantageusement pour le clan de Quhele sur le résultat du combat. Les rangs des combattans étaient alors tellement éclaircis, qu’il était facile de voir que le clan de Chattan n’en comptait plus que quinze dont plusieurs étaient blessés, et qu’il n’en restait à celui de Quhele que dix dont faisaient encore partie quatre des gardes-du-corps d’Eachin, en y comprenant Torquil.
    On continua pourtant à combattre avec acharnement, et la fureur semblait redoubler à mesure que les forces physiques manquaient aux combattans. Henry Smith, quoique couvert de plusieurs blessures, ne songeait qu’à exterminer les braves qui continuaient à couvrir l’objet de son animosité, ou à s’ouvrir un chemin jusqu’à lui ; mais le brave Torquil répétait le cri : – Far eil air son Eachin ! Les mots – Bas air son Eachin ! y répondaient avec enthousiasme, et quoique le clan de Quhele eut alors l’infériorité du nombre, l’événement du combat paraissait encore douteux. Une lassitude absolue força les deux partis à une autre pause.
    On vit alors qu’il ne restait que douze hommes du clan de Chattan, mais deux ou trois pouvaient à peine se soutenir sans s’appuyer sur leurs claymores. Le clan de Quhele n’en comptait plus que cinq : Torquil et le plus jeune de ses fils, tous deux légèrement blessés, faisaient partie de ce nombre. Eachin seul, d’après le soin qu’on avait pris de parer tous les coups dirigés contre lui, n’avait reçu aucune blessure. L’épuisement avait changé la rage des deux partis en un sombre désespoir. Ceux qui vivaient encore marchaient en chancelant comme des somnambules au milieu des corps inanimés étendus par terre, qu’ils regardaient comme pour ranimer leur haine contre ceux de
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