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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses
Autoren: Jean (d) Aillon
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l’argent dans votre
coffre.
    — C’est l’argent de la troupe, Excellence.
    — Vous êtes trois à l’avoir créée.
    — Oui, Excellence. Le contrat précise que
nous avons une double part dans les recettes.
    — L’arrestation d’Isabella augmente donc
la part des autres ?
    — Non, elle sera toujours membre de la
troupe quoi qu’il lui advienne.
    Le vice-podestat soupira. Ce n’était pas la
réponse qu’il aurait souhaitée. Il renvoya Flaminio Scala et fit venir Isabella.
    Elle arriva, la robe encore tachée du sang de
sa victime. Elle jura elle aussi sans hésitation, et donna les mêmes réponses
aux mêmes questions.
    — Où était l’arme avant la représentation ?
    — Avec les accessoires, dans un coffre de
bois.
    — Qui la rangeait ?
    — Moi… mon mari… tout le monde…
    — Auriez-vous pu en prendre une autre, vous
tromper ?
    — Non, elle était facilement
reconnaissable. Francesco l’avait fait faire pour cette comédie.
    — Avez-vous essayé la lame avant la
représentation ?
    — C’était inutile. C’est une pièce que
nous jouons depuis deux ans.
    — Quand l’avez-vous jouée pour la
dernière fois ?
    — Il y a un mois, à Milan, et avant, en
Espagne. Nous l’avons aussi répétée durant le voyage de Milan à Mantoue. Notre
nouveau comédien, qui jouait Dottore, devait apprendre son rôle.
    — Et vous avez utilisé cette arme ?
    Le vice-podestat montra le couteau fiché sur
la table.
    — Oui, à chaque fois.
    — Pourquoi avez-vous tué Gabriella
Chiabrera ?
    — Je ne l’ai pas tuée, elle était mon
amie…
    — Votre amie ? Elle était jalouse… Elle
aimait votre époux ?
    — Je vous interdis ! s’insurgea
fièrement Isabella.
    — Vous ferez moins la fière, demain, menaça
le vice-podestat.
    Il la fit raccompagner et appela
successivement tous les autres comédiens, sans rien obtenir de plus. Le dernier
fut celui qui jouait Dottore. C’était un jeune homme de quelque vingt-cinq ans
au visage décidé et avenant.
    — Quel est votre nom ?
    — Ludovic Armani.
    — Vous n’avez rejoint les Gelosi qu’à
Milan, il y a un mois ?
    — Oui, Excellence.
    — Que faisiez-vous avant ?
    — J’étais comédien dans la troupe des
Desiosi. J’y suis même né, puisque ma mère, Vincenza Armani, en faisait partie.
    — Pourquoi les avoir quittés ?
    — À la mort de ma mère, je suis allé à la
recherche de mon père, en France.
    — Vous l’avez retrouvé ?
    — Il était mort, et je suis rentré en
Italie. À Milan, j’ai appris que les Gelosi s’y trouvaient. Je suis allé
demander à Flavio s’il pouvait m’engager.
    — Et il l’a fait ?
    — Pas tout de suite, Excellence, mais un
des comédiens de la troupe a attrapé une fièvre quarte et Flavio a fait appel à
moi.
    — Vous avez joué la pièce durant votre
voyage entre Milan et Mantoue. La lame du couteau s’escamote-t-elle dans le
manche ?
    — Oui, Excellence. Je l’ai souvent
manipulé, c’est un très beau mécanisme.
    — C’est celui-ci ? demanda Crema en
désignant l’arme.
    — Oui, Excellence, je le reconnais.
    — Quelles étaient les relations entre
Gabriella Chiabrera et Isabella ?
    — Bonnes… Je pense…, hésita Dottore.
    — Vous pensez ? ironisa le policier.
Vous les avez vues se disputer ?
    — Non… enfin… une fois, balbutia le
comédien.
    — À quel sujet ?
    Le jeune comédien se passa la langue sur les
lèvres, ne sachant que répondre. Son regard glissa sur la corde et la poulie. Il
parut terrorisé.
    — Je vous ai posé une question !
    — Isabella trouvait que Gabriella s’intéressait
un peu trop à Francesco, son mari, lâcha-t-il à regret.
    — Et c’était vrai ?
    — Je… Je ne sais pas… Mais Gabriella
était souvent avec Francesco, c’est certain.
    Enfin Beltramino Crema tenait une piste !
Tout tournait bien autour d’une histoire de jalousie ! Il regarda l’arme, songeur.
Se pourrait-il qu’il y ait un mécanisme permettant d’empêcher la lame de s’enfoncer
totalement ? Il devait faire examiner ce couteau par un fourbisseur. S’il
y avait un mécanisme intérieur, cela signifierait qu’Isabella avait vraiment
voulu tuer Gabriella, puis tenté vainement de faire entrer la lame dans le
manche. Seulement le mécanisme n’avait pas dû fonctionner. S’il l’avait fait, elle
aurait alors juré qu’elle n’y était pour rien, que la lame n’avait pas glissé
assez
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