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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann
Autoren: Juliette Benzoni
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garda la main qu’il tenait, la glissa sous son bras et la recouvrit d’une paume chaleureuse :
    — Il vit toujours et j’espère fermement qu’il va continuer…
    — On va à l’hôpital tout de suite ! décréta Plan-Crépin.
    — Non. Demain. Il est encore en salle de réveil. Il a ouvert les yeux une fois mais les a refermés et on ne saura que demain si…
    — … s’il aura des séquelles ? compléta la marquise. Voyez-vous, Adalbert, je crois que je les redoute pour lui plus que la mort. Elle nous crucifierait mais je préférerais cette issue plutôt que de le voir devenu l’ombre de lui-même, un corps sans âme, une sorte de…
    — … de plante verte ! ragea la vieille fille qui reprit aussitôt : Sait-on au moins qui a tiré sur lui ?
    — Non. Il semblerait que toute la clique ait réussi à s’échapper. Je ne vois pas comment d’ailleurs…
    — Un de ces bons vieux souterrains, voyons ! Tous ces châteaux en sont truffés !
    — Un : le vieux château n’existe plus, et deux : le professeur et moi avions erré pendant toute la soirée. En outre, renseignée par lui, la gendarmerie gardait les issues…
    — Faut croire qu’il en manquait une et…
    — La paix, Plan-Crépin ! intima la marquise. On parlera de tout cela à l’hôtel. Je vous avoue, Adalbert, que j’ai une furieuse envie d’un…
    — … verre de champagne ?
    — Pas ce soir ! Plutôt un bon café – à condition qu’il soit vraiment bon ! – et d’un petit quelque chose dedans ! Comme de toute façon je ne dormirai pas de la nuit…
    Une demi-heure plus tard, elle était exaucée et pouvait se détendre dans le cadre paisible d’une des « suites » de l’Univers qu’Adalbert avait retenues pour elles… et celui-ci commençait son récit.
    Elles l’écoutèrent sans l’interrompre, ce qui représentait une sorte d’exploit quand Marie-Angéline faisait partie de l’auditoire. Ce fut seulement au moment où il en vint à l’état actuel du drame qu’elle explosa :
    — Vous dites que Pauline Belmont est ici ?
    — Seigneur ! gémit M me de Sommières, la voilà repartie !
    — Naturellement, répondit l’orateur sans se laisser démonter. Après ce qu’elle a subi nous estimions qu’elle aurait peut-être besoin de soins hospitaliers mais elle les a refusés. Ils ne s’imposaient pas et en outre la police doit l’entendre.
    — Oh ! Elle est de bon bois ! Ça on ne le sait que trop ! En revanche, vous feriez mieux de nous dire où est Lisa.
    Adalbert n’en avait parlé qu’au moment où ils s’étaient retrouvés dehors. Intentionnellement d’ailleurs, dans l’espoir que le sort dramatique d’Aldo lui permettrait de passer sous silence l’étrange conduite de la jeune femme. Son regard implorant alla chercher celui de la vieille dame mais, cette fois, elle avait changé de camp :
    — Désolée, Adalbert ! Moi aussi j’ai besoin de savoir. Je sens que quelque chose vous tourmente et j’aimerais bien le partager. La logique aurait voulu qu’après le coup de feu elle soit restée auprès de son époux même si son attitude quand elle avait remis la rançon ne laissait guère de doutes sur la colère qu’elle ressentait. Alors je demande à mon tour : où est-elle ?
    — Je ne sais pas !
    — C’est difficile à croire ! Vous ne savez rien ou vous ne voulez rien dire ?
    — Je vous jure que je l’ignore. Quant à ce qui s’est passé exactement, je n’arrive pas à trouver une réponse… satisfaisante !
    — Pour qui ?
    — Pour moi… et plus encore pour vous je le crains ! Je vais donc boucher le trou… mais, pour l’amour du ciel, Angelina, évitez de me sauter à la figure ! Ce sera vite fait d’ailleurs. Lorsque nous nous sommes échappés du château en nous bousculant plus ou moins, Lisa est sortie la première et elle a couru vers l’orée du bois où, sur le chemin, attendait une voiture… et un homme dans les bras duquel elle s’est jetée, après quoi ils ont démarré. Aldo courait derrière elle et moi à une vingtaine de mètres derrière lui. Je l’ai entendu appeler « Lisa ! » mais presque simultanément on a tiré et il s’est écroulé.
    — D’où a-t-on tiré ? demanda la marquise dont le visage se figeait.
    — De la lisière du bois… un peu à gauche de l’endroit où la voiture se trouvait…
    — Mais enfin, il faisait nuit. Comment avez-vous pu voir ?
    — Presque comme en plein jour ! Les autorités qui avaient entrepris d’assiéger le château
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