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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann
Autoren: Juliette Benzoni
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professeur Hubert de Combeau-Roquelaure que le directeur semblait connaître et Cornélius B. Wishbone, le client texan de Morosini. Adalbert s’y joignit :
    — Avec votre permission, monsieur le directeur, je vais m’en occuper !
    — Qui êtes-vous vous-même ?
    — Le plus proche ami du blessé. Je l’accompagnais dans l’ambulance. Mrs. Belmont et Mr. Wishbone sont aussi des amis intimes mais américains et ils étaient prisonniers à la Croix-Haute. Quant au professeur…
    — Nous nous connaissons ! Bon ! Emmenez-les dans la salle d’attente mais jusqu’à plus ample informé, je ne veux personne d’autre… et surtout pas de journalistes ! Cette affaire semble faire le tour du pays à la vitesse d’un courant d’air !
    — Un château en flammes, des truands en fuite et une cantatrice célèbre convaincue d’un crime, vous trouvez qu’il n’y a pas de quoi ? s’indigna le professeur.
    — Si, mais ici c’est un hôpital et, par définition, ceux que l’on y reçoit ont avant tout besoin de tranquillité ! Emmenez cette dame, elle a besoin de réconfort !
    Pauline, en effet, sanglotait sans retenue dans les bras d’Adalbert qui l’entraîna avec sollicitude vers le bureau de l’infirmière en chef, qui aussitôt s’en occupa, la fit asseoir, entreprit de lui rafraîchir le visage et chercha un cordial :
    — Ne vous tourmentez pas trop, madame, votre blessé est entre de bonnes mains ! C’est sa femme, je suppose ?, ajouta-t-elle plus bas à l’intention d’Adalbert qui faillit bien être pris de court.
    — Non c’est… sa cousine !
    Il se voyait mal annoncer à cette brave femme que Pauline était la maîtresse de son patient.
    — Il n’est tout de même pas célibataire ? Sur pied, il doit être plutôt séduisant ?
    — Rassurez-vous, il est marié, grogna le professeur. Il a aussi des enfants mais tout ce monde-là est à Venise !
    — Je vois ! Cette dame aurait surtout besoin d’un lit et d’un somnifère ! Mais je ne peux pas vous proposer de la garder : nous manquons de place !
    — Elle a surtout besoin d’une bonne nouvelle ! intervint Adalbert. Tout comme nous autres, et elle refusera de bouger tant qu’on ne saura pas…
    Il n’acheva pas sa phrase. Ce fut le professeur qui s’en chargea :
    — Pour la suite je m’en occupe ainsi que de Mr. Wishbone. Ce sont mes amis, que diable !
    — Jusque-là, reprit Adalbert, vous avez bien voulu, madame, évoquer l’idée d’un café ? Je crois qu’aucun de nous ne refuserait !
    — Bien sûr, voyons ! Je vais vous chercher ça !
    L’attente commença. Peu à peu Pauline s’était calmée, suffisamment tout au moins pour réaliser son changement de situation dans l’entourage du blessé. Simplement, elle s’était rapprochée d’Adalbert et avait glissé son bras sous le sien. Il le ressentit comme une sorte d’appel au secours et y appuya sa main compréhensive :
    — Vos doigts sont glacés ! murmura-t-il. Vous n’êtes pas bien…
    — N’y faites pas attention ! Ce sont mes nerfs !
    — Vous, toujours si solide ? fit-il en s’emparant des deux mains pour les réchauffer.
    — C’est que je m’en veux tellement, Adalbert ! Tout ce drame par ma faute !
    — Allons donc ! Qu’avez-vous à vous reprocher d’autre qu’un mouvement d’amour plus fort que vous et auquel on a répondu… avec un certain enthousiasme, il me semble ? Pour tout le reste de ce désastre, vous n’y êtes vraiment pour rien. Ce n’est pas vous qui avez coulé le Titanic , assassiné la marquise d’Anguisola, votre tante, ni dirigé la joyeuse collection de crapules qui nous est tombée dessus… À ce train-là, j’ai quelques reproches à me faire moi aussi !
    — C’est tout de même moi qui, en venant en France, ai fait la connaissance de ce Fanchetti… Je ne sais plus très bien comment l’appeler maintenant. Catannei, Borgia ou le diable sait quoi !
    — Là est votre erreur. Je suis persuadé qu’il s’est donné un mal de chien pour entrer dans le cercle de vos amis…
    — Mais c’est peut-être lui qui a tiré sur Aldo. J’en jurerais presque.
    — Et vous auriez tort ! La bande était déjà loin sans doute à ce moment-là.
    — Qui alors ?
    — Je ne sais pas… mais il faudra bien que je l’apprenne un jour…
    — Une chose est certaine, en tout cas : j’ai brisé son couple. Irrémédiablement !
    — Qu’en savez-vous ?
    — Si vous aviez vu sa femme quand elle a apporté la rançon… notre rançon à
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