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Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Titel: Histoire de la Bretagne ancienne et moderne
Autoren: Charles Barthélémy (de Paris)
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Conobert par l’entremise de sa sœur
Caltée. Cette princesse fit promettre à son mari de sacrifier, s’il
le fallait, sa vie et ses États pour arracher son frère et sa
malheureuse famille au sort que leur préparait la fureur de
Clotaire. Conobert accueillit le fugitif à Nantes, avec les plus
grands égards. Quatre années s’écoulèrent en paix pour Chramne et
sa jeune famille, et l’on pouvait croire que le courroux de
Clotaire était apaisé, quand des hérauts vinrent réclamer en son
nom le fils rebelle. Conobert refusa avec la plus grande
énergie : à cette nouvelle, le roi franc, ivre de fureur,
accourt avec une armée en Bretagne, et bientôt Francs et Bretons se
trouvent en présence.
    Clotaire et Chramne se joignirent dans une
plaine, entre Saint-Malo et Châteauneuf, et l’action
commença ; mais la nuit qui survint suspendit les hostilités.
Pendant cet instant de repos, Conobert alla trouver Chramne et lui
dit : « Ce n’est pas une chose que je te crois permise de
sortir du camp pour attaquer ton père. Demeure donc, et consens que
cette nuit même je tente de le prévenir et de l’accabler. »
Chramne, pensant que Conobert voulait lui ravir l’honneur de la
victoire, rejeta la proposition du prince breton. Le jour venu, les
armées étaient déjà en présence ; Clotaire, étendant ses mains
vers le ciel, s’écria : « Jette les yeux sur nous, Dieu
puissant ; vois que je souffre injustement par la trahison de
mon fils ; juge entre nous, et prononce l’arrêt que tu
prononças autrefois entre Absalon et David. » On en vint aux
mains. Le combat fut long ; mais enfin les Bretons cédèrent
lorsqu’ils eurent vu tomber Conobert percé d’une flèche. Alors
Chramne prit de nouveau la fuite. Il avait des vaisseaux préparés
sur mer ; mais en voulant mettre en sûreté sa femme et ses
filles, il fut atteint par les soldats de son père, arrêté et
chargé de chaînes. Lorsqu’on vint porter cette nouvelle au roi
Clotaire, celui-ci ordonna qu’il fût brûlé par le feu avec sa femme
et ses filles. On les enferma dans la chaumière d’une pauvre
femme ; Chramne fut lié sur un banc, et étranglé avec un
mouchoir ; puis on mit le feu à la maison, dans laquelle ils
furent tous brûlés.
    À la suite de cette horrible vengeance et de
cette défaite des Bretons, Clotaire s’empara, sans coup férir, de
Nantes, puis de Rennes, où végétait l’indolent Alain, qui se retira
dans la partie occidentale de la Cornouailles. Cependant Macliave,
qui avait embrassé la vie monastique, s’était fait sacrer évêque de
Vannes, quoiqu’il fût marié. Après la mort de Conobert, préférant
le titre de prince temporel à celui de prince spirituel, et l’épée
à la mitre, sans s’effrayer de l’excommunication des prélats de la
province, il se rendit maître du territoire de Vannes, et s’empara
ensuite du comté de Cornouailles, sous le nom de tuteur de son
neveu Théodoric, fils de Budic, dernier comte de ce pays, que
Conobert avait fait périr. Le jeune prince, ayant tout à craindre
de lui, jugea à propos de prendre la fuite. Macliave avait deux
fils, Guérech et Jacob : à l’un il destinait le comté de
Cornouailles, à l’autre celui de Vannes. Mais Théodoric, secondé
par un grand nombre de Bretons fidèles, vint attaquer Macliave, et
le tua avec son fils Jacob. Guérech resta comte de Vannes, et fut
un prince courageux, entreprenant, intrépide, d’une haute prudence
et d’une rare habileté.
    En 594 mourut l’inutile roi de Bretagne,
Alain I er .
    Hoël III, fils
d’Alain I er , occupait le trône depuis la mort de
son père : ses talents rappelèrent les beaux jours de Hoël le
Grand. Il sut se faire respecter des comtes de Vannes, de
Cornouailles et de Nantes ; et Judhaël, roi de Donnonée, ne
méconnut point sa suzeraineté. Hoël fixa sa résidence à Rennes, et
se vit bientôt revêtu d’une autorité que n’avaient eue ni son père
ni son aïeul. Il régna dix-huit années, et personne ne lui contesta
le titre de roi de Bretagne, pas même Judhaël, qui n’en reçut
jamais que celui de duc de Donnonée. Son fils, Salomon II, lui
succéda.
    « Ce roi fut vertueux, et nul, disent les
historiens, n’osa l’attaquer, parce qu’il usait à la fois d’armes,
d’oraisons et de prières, et que Dieu, qui l’écoutait, prenait
lui-même la direction de ses affaires. »
    Judicaël régnait alors en Donnonée. Ce prince
avait reçu la
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