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Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Titel: Histoire de la Bretagne ancienne et moderne
Autoren: Charles Barthélémy (de Paris)
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sa mort, il créa
ses autres enfants comtes de Nantes, de Vannes et de Léon :
disposition qui ne tarda pas à engendrer des guerres civiles aussi
longues que cruelles.
    Hoël II avait la bravoure d’un soldat en
même temps que tous les vices des camps ; mais il ne possédait
aucune des vertus qui font le bonheur d’un peuple et la gloire d’un
souverain. Son impiété fut portée au plus haut point, et sa
coupable faiblesse fit qu’on lui imputa tous les maux qui
accablèrent l’Armorique sous son règne. Il ne sortit pas un instant
de sa lâche oisiveté pour repousser les Frisons, qui étaient
revenus en Bretagne, dans le but de venger les affronts qu’ils
avaient reçus sous Hoël le Grand ; il laissa aux peuples du
littoral de la Grande-Bretagne le soin de purger sa patrie de ces
pirates redoutables.
    Les Saxons avaient envahi la Grande-Bretagne,
et ses habitants, réduits à s’expatrier, émigraient en si grand
nombre dans l’Armorique, que toute la population de l’île semblait
se transporter en masse dans la péninsule. Hoël, enfermé dans sa
ville de Rennes, ne paraissait faire aucune attention à ces chefs
d’aventuriers qui venaient s’emparer de ses terres, quelques-uns en
suppliants, mais la plupart à main armée : il confirmait aux
premiers la jouissance du pays qu’il n’osait pas leur
disputer ; il s’alliait aux autres ; comme s’il se fût
trouvé heureux qu’ils voulussent bien lui laisser quelque portion
de ses États. Un de ces chefs d’émigrants, après avoir délivré
l’Armorique des incursions des Frisons, prit le titre de roi, que
le lâche Hoël lui laissa porter paisiblement. La péninsule se
trouva dès lors divisée en deux royaumes, celui de Bretagne
proprement dit, et celui de Donnonée, composé d’une portion du
Léonais, des diocèses de Tréguier et de Saint-Brieuc. Cependant le
roi de Donnonée reconnut la suprématie du roi de Bretagne.
    Alwen, ou Alain, fils de Hoël II, lui
succéda sur le trône ; mais ce prince n’eut pas assez
d’énergie pour faire sentir son autorité aux comtes créés par son
aïeul, et le sceptre ne fut dans sa main qu’un vain hochet. Les
grands et les seigneurs dédaignèrent le pusillanime Alain,
méprisèrent ses ordres, et, s’éloignant de sa personne,
s’emparèrent de la puissance royale dans leurs comtés, qu’ils
gouvernèrent comme autant de royaumes distincts. Leurs querelles,
leurs guerres et leurs crimes forment seuls la triste histoire du
règne de l’inutile Alain.
    Conao, comte de Vannes, ayant fait assassiner
trois de ses frères, voulut se défaire du quatrième, nommé
Macliave. Il eût exécuté cet horrible dessein, si Félix, évêque de
Nantes, dont la haute naissance était accompagnée des plus rares
qualités, et surtout d’une éloquence persuasive, n’eût intercédé en
sa faveur. Conao consentit avec peine à rendre la liberté à son
frère, et ne le fit sortir de prison qu’après lui avoir fait jurer
sur l’Évangile qu’il n’entreprendrait rien contre son autorité.
Macliave, se voyant en liberté, implora le secours de Conamor,
comte de Léon, qui lui assura un asile. À cette nouvelle, Conao
envoya demander avec hauteur le proscrit à Conamor ; celui-ci,
craignant d’irriter un prince puissant, fit mettre Macliave dans un
tombeau, et introduisant les envoyés, il leur dit :
« Macliave n’est plus ; voilà sa dernière demeure ;
je ne saurais vous le remettre : dites à Conao qu’il n’a plus
rien à redouter de la part de son frère. » Ces hommes le
crurent, burent et mangèrent sur la pierre funéraire et s’en
retournèrent, après avoir accompli cette antique coutume. Cependant
Macliave, craignant les entreprises de son frère, quitta la demeure
de Conamor, renonça au monde en apparence, abandonna sa femme, et
se fit couper les cheveux pour entrer dans un monastère.
    Conobert, comte de Nantes, avait épousé la
seconde fille de Vilicaire, duc d’Aquitaine, dont la fille aînée
avait donné sa main à Chramne, fils de
Clotaire I er , roi des Francs. Caltée, c’était le
nom de la femme de Conobert, s’empressa d’offrir un asile à sa sœur
et à son beau-frère, lorsque Clotaire poursuivit son fils Chramne
et son infortunée famille.
    Clotaire avait confié le gouvernement
d’Aquitaine à son fils Chramne, qui s’était révolté plusieurs fois
contre lui. Après la mort de Childebert, qui l’avait accueilli,
Chramne implora l’appui de
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