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Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Titel: Histoire de la Bretagne ancienne et moderne
Autoren: Charles Barthélémy (de Paris)
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tous deux descendants de l’antique race de Conan ;
ils se nommaient Riwallo et Noménoé. Riwallo, l’aîné, mourut,
laissant sous la tutelle de Noménoé son fils Salomon, que celui-ci
éleva comme son propre enfant. Noménoé avait déployé de grands
talents à la guerre et dans le conseil ; il s’était montré
l’un des plus redoutables adversaires du roi de France, car il
n’oubliait pas le sang qui coulait dans ses veines, et bientôt il
allait prouver à la Bretagne tout ce qu’elle pouvait attendre de
lui.

Partie 2
(845 – 877)

CHAPITRE III
    Noménoé. – Érispoé. – Salomon III. – Pasquiten et
Gurvand se partagent la royauté. – Fin de la royauté en
Bretagne.
    Guy-ô-Marc’h, élu roi de Bretagne en 818 par
les seigneurs et le peuple, qui ne pardonnaient pas à Noménoé
d’avoir accepté le commandement du pays des mains de Louis le
Débonnaire, fut assassiné en 825 ; tous les regards se
tournèrent alors vers Noménoé. La fortune abandonnait enfin les
empereurs ; le vaste empire de Charlemagne venait d’échapper
aux faibles mains de son fils, que ses propres enfants avaient jeté
dans un cloître, après l’avoir dépossédé.
    Profitant de ces dissensions, les Bretons
conçurent l’espoir de reconquérir leur liberté, et ils allaient
demander à Noménoé de vouloir bien être leur chef, quand des
pirates danois inondèrent la contrée et y jetèrent une fois de plus
le désordre et la guerre. Noménoé sentit que l’instant était venu
où le sort de son pays dépendait du succès de ses armes, et que le
sceptre royal serait le prix de la victoire. Une grande bataille se
livra près de Tréguier ; l’action fut sanglante, et le nombre
des morts presque égal de part et d’autre. Pour gagner du temps,
Noménoé proposa un traité aux Danois ; ils ne lui demandèrent
que des vivres, et promirent de ne plus ravager les côtes de la
Bretagne.
    Bientôt une volonté unanime décerna la
couronne au sauveur du pays, trop longtemps méconnu. Noménoé
commença par bannir tout ce qui rappelait les institutions
impériales, et par rendre à sa patrie ses anciennes et chères
libertés. Ayant purgé la Bretagne de ses oppresseurs, il se rendit
à Rennes, dont il fit relever les murailles. Sur ces entrefaites
Louis le Débonnaire mourut, et Charles le Chauve, l’un de ses trois
fils, monta sur le trône paternel. Charles avait auprès de lui deux
seigneurs ambitieux, Lambert et Renaud, qui avaient puissamment
servi sa cause : tous les deux lui demandèrent en récompense
le comté de Nantes, sur lequel Lambert, comte des Marches
nantaises, croyait surtout posséder des droits mieux établis.
Charles crut mieux faire en donnant ce comté à Renaud, et en lui
confirmant de plus celui de Poitiers. Lambert, exaspéré, quitta la
cour du nouvel empereur, et se rendit auprès de Noménoé, dont il
voulait se faire un vengeur.
    Noménoé embrassa la cause de Lambert, et leva
aussitôt des troupes dont il donna le commandement à Erispoé, son
fils, afin de s’emparer du comté de Nantes, que Charles avait donné
à Renaud. Il y eut un combat sanglant sur les bords de la Vilaine,
entre Renaud, à la tête d’une armée composée de Francs, et les
Bretons, commandés par Erispoé et par Lambert. Renaud fut vainqueur
dans une première attaque ; mais Lambert, étant accouru au
secours des siens, battit Renaud à son tour, et le tua dans le
combat.
    Après cette victoire, Noménoé prit hautement
le titre de roi de Bretagne, et Lambert marcha du côté de Nantes
avec son armée victorieuse. Les Nantais, qui n’étaient pas en état
de lui résister, lui ouvrirent leurs portes, et il prit possession
d’un gouvernement qu’il avait si ardemment désiré. Mais quelque
temps après, ayant congédié ses troupes, il se vit maltraité par
les Nantais et contraint de prendre honteusement la fuite.
    Le dépit que lui causa cet affront le poussa à
la funeste résolution d’introduire les Normands dans la Bretagne.
Il alla les trouver sur les côtes de Neustrie, et enflamma leur
cupidité, en leur disant qu’il y avait dans la ville de Nantes des
richesses immenses. Animés par l’espérance du butin, ils
s’embarquèrent aussitôt sous la conduite de Lambert, et en peu de
temps, leur flotte, composée de 67 vaisseaux, parut en vue de
Nantes. La ville, attaquée vigoureusement et faiblement défendue,
fui bientôt prise d’assaut. La plupart des habitants se réfugièrent
dans la
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