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Hannibal, Sous les remparts de Rome

Hannibal, Sous les remparts de Rome

Titel: Hannibal, Sous les remparts de Rome
Autoren: Patrick Girard
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bœufs.
    — Et
ils nous accusent de sacrifier des enfants à Baal Hammon, grinça Maharbal.
    — Les
Boïens, poursuivit Sosylos, ont échoué là où Brennus avait réussi en s’emparant
de Rome et en lançant aux parlementaires venus implorer sa pitié : Vae
Victis (malheur aux vaincus !). Mais ils demeurent menaçants et ils
peuvent espérer l’appui de leurs frères de Gaule transalpine dont les Pyrénées
nous séparent et chez lesquels nous comptons de nombreux amis. Les Boïens ne
sont pas la seule menace. De l’autre côté de la mer, les Illyriens sont entrés
en dissidence et leur roi, Démétrios, serait prêt à s’allier à Philippe de
Macédoine pour mettre un terme aux intrigues du Sénat en Grèce. Si forts qu’ils
paraissent, les Romains ne peuvent lutter sur plusieurs fronts et les peuples
italiens placés sous leur domination rêvent de secouer ce joug dès que
l’occasion s’en présentera. Crois-moi, tes adversaires y réfléchiront à deux
reprises avant de s’opposer à nous au sud de l’Èbre. Ce serait déclencher une
nouvelle guerre qui ferait tomber dans notre camp tous leurs ennemis.
    À l’issue
de la réunion, il fut décidé que les armées carthaginoises attaqueraient les
Olcades, les Vaccéens et les Carpétans. Plusieurs milliers de soldats puniques
et des centaines de cavaliers numides entreprirent de ravager les territoires
de ces tribus dont les chefs se montrèrent incapables de s’entendre pour
opposer à l’ennemi un front commun. En deux campagnes menées au printemps et à
l’été, ces peuplades furent contraintes de se soumettre et de livrer leurs
richesses. Hannibal géra habilement ces premiers succès. Il fit verser aux
soldats leurs soldes ainsi qu’une généreuse prime. Puis il fit venir de
Carthage quinze mille hommes de troupe, numides et libo-phéniciens, confiés au
commandement de son frère Hasdrubal le jeune. Dans le même temps, il dépêcha
dans sa ville natale quinze mille mercenaires ibères et baléares qui
remplaceraient les soldats envoyés en Ibérie par la cité d’Elissa. Pour les
recruter, il eut recours aux bons services de son beau-père. Ce dernier ne
savait pas quoi faire pour se gagner la reconnaissance de son gendre tant par
amitié pour lui que par calcul. Sa fille Imilcé était depuis peu enceinte et il
rêvait pour son petit-fils d’une destinée exceptionnelle. Un jour, peut-être,
Carthage devrait son salut au descendant d’un montagnard ibère et cette
perspective le grisait agréablement. Quant à la future mère, elle était
amoureuse de son mari comme aux premiers jours de leur rencontre et ne manquait
pas de le retrouver chaque nuit. Elle exerçait sur lui une influence discrète
mais réelle qui faisait grincer des dents à bien des officiers carthaginois.
    L’heure
était venue de s’attaquer à Sagonte dont les magistrats, comme prévu,
envoyèrent une délégation à Rome pour se plaindre des agissements du fils
d’Hamilcar. La ville fut assiégée par une armée considérable comprenant
cinquante mille fantassins, six mille cavaliers et deux cents éléphants. Depuis
longtemps, ceux-ci constituaient l’un des principaux atouts des armées
carthaginoises en campagne. A l’origine, les Puniques, comme tous les
Orientaux, se servaient pour enfoncer les lignes ennemies non pas d’éléphants
mais de chars de combat traînés par deux chevaux et conduits par un cocher
flanqué d’un archer. Mais, installés sur les côtes d’Afrique, ils avaient
appris des Numides à utiliser ces pachydermes, particulièrement nombreux dans la
région et de petite taille. Au fil des ans, leur importance dans les batailles
n’avait cessé de croître et trois cents d’entre eux étaient stationnés en
permanence dans les vastes écuries construites derrière l’enceinte de la cité.
Aucun chef militaire digne de ce nom ne partait en expédition sans en emmener
une vingtaine tant les ravages exercés par ces animaux dans les rangs ennemis
pouvaient décider du sort d’une bataille.
    Respectés
et chéris, ils n’étaient jamais utilisés comme bêtes de somme ou de trait. Ils
étaient placés en première ou seconde ligne pour enfoncer, le moment venu, les
rangs adverses et y semer la confusion. À Sagonte, Hannibal repéra
immédiatement l’endroit où ils lui seraient le plus utiles. Une partie de la
muraille était construite au débouché d’une vallée plate et spacieuse où il
pouvait disposer ses machines de
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