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George Sand et ses amis

George Sand et ses amis

Titel: George Sand et ses amis
Autoren: Albert le Roy
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Légendes rustiques, recueils de glanures, ou des ouvrages de critique généralement indulgente et consacrée à louanger des amis, sous les rubriques diverses de Questions d'art et de littérature, Autour de la Table, Impressions et Souvenirs, Dernières Pages. Il y a plus d'agrément dans les Promenades autour d'un village, où elle a rassemblé des paysages du bas Berry, d'aimables descriptions des rives de la Creuse et des sous-bois de la Vallée Noire, ou dans les Nouvelles Lettres d'un Voyageur, qui nous conduisent à Marseille, en Italie, et sur les vagues confins d'une botanique imprégnée de mysticisme, «au pays des anémones.» La visite des Catacombes romaines a suggéré à George Sand d'admirables pages, d'une éloquence pathétique, sur la mort :
    «Homme d'un jour, s'écrie-t-elle, pourquoi tant d'effroi à l'approche du soir ? Si tu n'es que poussière, vois comme la poussière est paisible, vois comme la cendre humaine aspire à se mêler à la cendre régénératrice du monde ! Pleures-tu sur le vieux chêne abattu dans l'orage, sur le feuillage desséché du jeune palmier que le vent embrasé du sud a touché de son aile ? Non, car tu vois la souche antique reverdir au premier souffle du printemps et le pollen du jeune palmier, porté par le même vent de mort qui frappa la tige, donner la semence de vie au calice de l'arbre voisin !»
    Voici l'oeuvre de George Sand qui touche à son terme, toujours avec la même ferveur de spiritualisme, la même continuité de labeur, la même amplitude d'horizons ! A soixante-sept ans, en juillet 1871, au cours d'une brouille provoquée par le refus de Buloz d'insérer la très belle Lettre de Junius d'Alexandre Dumas fils, elle projette de créer une concurrence à la Revue des Deux Mondes. «Dites-moi donc, écrit-elle à l'auteur de la Dame aux Camélias, pourquoi nous ne ferions pas une Revue, vous, moi, About, Cherbuliez et nombre d'autres également mécontents du droit que s'arroge la Revue, de refuser, de changer, de couper ceci et cela, de faire passer tous les esprits sous le même gaufrier ?» Ce vague dessein n'eut pas de suite. La curiosité de George Sand était surtout portée vers le théâtre. Elle ne venait guère à Paris que pour s'aboucher avec les directeurs, négocier la reprise de ses pièces, apporter quelque manuscrit. A la fin de 1872, elle voulut faire jouer un drame tiré de Mademoiselle La Quintinie. L'ouvrage fut même mis en répétition à l'Odéon ; mais l'état de siège opposa son veto. Le 29 novembre 1872, George Sand écrit à Gustave Flaubert : «Les censeurs ont déclaré que c'était un chef-d'oeuvre de la plus haute et de la plus saine moralité, mais qu'ils ne pouvaient pas prendre sur eux d'en autoriser la représentation.
    Il faut que cela aille plus haut, c'est-à-dire au ministre qui renverra au général Ladmirault ; c'est à mourir de rire.» Et à Charles Edmond elle ajoute : «Ne laissez pas La Quintinie tomber dans la main des généraux !» Parmi les théâtres, l'Odéon est sa maison de prédilection. Elle y est adorée des artistes, des ouvreuses. Pour tous et toutes elle a un mot gracieux et familier. Une restriction vient cependant sous sa plume. «Sarah, dit-elle, n'est guère consolante, à moins qu'elle n'ait beaucoup changé. C'est une excellente fille, mais qui ne travaille pas et ne songe qu'à s'amuser ; quand elle joue son rôle, elle l'improvise ; ça fait son effet, mais ce n'est pas toujours juste.» En revanche, George Sand éprouve une tendresse et une estime profondes pour mademoiselle Baretta, qui allait émigrer de l'Odéon à la Comédie-Française et jouer avec un tact si exquis le Mariage de Victorine. Cette reprise eut lieu la première semaine de mars 1876, sans que l'auteur pût y assister. Elle était retenue à Nohant par le médiocre état de sa santé, mais elle gardait cette humeur sereine qui s'épanouit surtout dans les lettres à Flaubert.» Faut pas être malade, lui écrivait-elle, faut pas être grognon, mon vieux troubadour. Il faut tousser, moucher, guérir, dire que la France est folle, l'humanité bête, et que nous sommes des animaux mal finis ; il faut s'aimer quand même, soi, son espèce, ses amis surtout. J'ai des heures bien tristes. Je regarde mes fleurs, ces deux petites qui sourient toujours, leur mère charmante et mon sage piocheur de fils que la fin du monde trouverait chassant, cataloguant, faisant chaque jour sa tâche, et gai quand même
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