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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur
Autoren: Bernard Cornwell
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sembla qu’on lui avait
badigeonné la peau de cette mystérieuse lumière miroitante, car je vis qu’elle
était plus brillante en certains endroits, mais ce n’était sûrement pas le fait
d’un être humain. Issa et moi étions maintenant agenouillés, car ceci devait
être un signe des Dieux. C’était la lumière dans les ténèbres, la beauté parmi
les vestiges. La nymphe continuait à danser, la lumière de son corps s’effaçait
lentement et, lorsqu’elle ne fut plus qu’une charmante esquisse miroitante dans
l’ombre de la galerie, elle s’arrêta, bras et jambes largement écartés pour
nous faire hardiment face, puis disparut.
    Un peu plus
tard, deux torches allumées sortirent du palais. La foule criait maintenant,
invoquant ses Dieux et exigeant de voir Merlin. Enfin, il apparut sur le seuil.
Le guerrier blanc portait l’une des torches et Nimue, la borgne, l’autre.
    Merlin s’avança
jusqu’à la première marche et resta là, grande silhouette en robe blanche. Il
laissa la foule poursuivre ses invocations. Sa barbe grise, qui lui descendait
presque jusqu’à la taille, était tressée en mèches enrobées de rubans noirs, et
sa longue chevelure blanche était nattée et attachée de même. Il portait son
bâton noir et, au bout d’un moment, il le brandit pour signifier à la foule de
se taire. « Y a-t-il eu une apparition ? demanda-t-il avec
inquiétude.
    — Oui,
oui ! » répondit la foule, et le vieux visage intelligent et
malicieux de Merlin prit alors une expression de surprise ravie, comme s’il n’avait
pas su ce qui s’était passé dans la cour.
    Il sourit,
puis, s’écartant, fit un geste impératif. Deux petits enfants, un garçon et une
fille, sortirent du palais, portant le Chaudron de Clyddno Eiddyn. La plupart
des Trésors de Bretagne étaient de petits objets, ordinaires même, mais le Chaudron,
lui, était un trésor de bon aloi et, des treize, celui qui possédait le plus de
pouvoir. C’était un immense bol en argent, décoré d’un entrelacs doré de
guerriers et de bêtes. Les deux enfants peinaient sous son poids, mais
réussirent à le déposer à côté du druide. « Je possède les Trésors de
Bretagne ! annonça Merlin, et la foule réagit en poussant un soupir de
soulagement. Bientôt, très bientôt, je libérerai leur puissance. La Bretagne sera
restaurée. Nos ennemis seront écrasés ! » Il marqua une pause pour
laisser les acclamations résonner dans la cour. « Ce soir, vous avez vu le
pouvoir des Dieux, mais ce n’était qu’une petite chose, une chose
insignifiante. Bientôt, toute la Bretagne le verra, mais pour évoquer les
Dieux, j’ai besoin de votre aide. »
    La foule cria
qu’il l’aurait et Merlin les approuva d’un large sourire. Cette bienveillance
me remplit de soupçons. Je me doutais vaguement qu’il se jouait de ces gens,
mais même Merlin, me dis-je, ne pouvait pas faire briller une jeune fille dans
l’obscurité, je l’avais vue, et j’avais si grande envie de croire que le
souvenir de ce corps agile, luisant, me persuadait que les Dieux ne nous
avaient pas abandonnés.
    « Il
faudra venir à Mai Dun ! dit sévèrement Merlin. Il faudra venir. Vous
marcherez jusqu’au bout de vos forces et vous apporterez de la nourriture. Si
vous possédez des armes, prenez-les. À Mai Dun, il nous faudra travailler, et
cette tâche sera longue et difficile, mais à Samain, quand les morts
marcheront, nous évoquerons les Dieux ensemble. Vous et moi ! » Il
marqua une pause, puis pointa l’extrémité de son bâton vers nous. La baguette
noire vacilla, comme si elle cherchait quelqu’un, puis se fixa sur moi. « Seigneur
Derfel Cadarn ! appela Merlin.
    — Seigneur ?
demandai-je, gêné d’être ainsi distingué dans la foule.
    — Reste,
Derfel. Les autres, partez. Rentrez chez vous, car les Dieux ne reviendront pas
avant la Vigile de Samain. Rentrez chez vous, cultivez vos champs, puis venez à
Mai Dun. Apportez des haches, apportez de la nourriture et préparez-vous à voir
vos Dieux dans toute leur gloire ! Maintenant allez ! Allez ! »
    La foule
partit docilement. Beaucoup s’arrêtèrent pour toucher mon manteau, car j’étais
l’un des guerriers qui avaient tiré le Chaudron de Clyddno Eiddyn de sa
cachette, sur Ynys Mon et, pour les païens du moins, cela faisait de moi un
héros. Ils touchèrent aussi Issa, car c’était un autre Guerrier du Chaudron,
mais quand la foule fut partie, mon
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