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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur
Autoren: Bernard Cornwell
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second m’attendit au portail pendant que j’allais
voir Merlin. Je le saluai, mais le druide balaya d’un geste la question que j’allais
poser sur sa santé pour me demander si les étranges événements de ce soir m’avaient
plu.
    « Qu’est-ce
que c’était ?
    — Quoi ?
demanda-t-il d’un petit air innocent.
    — La
jeune fille dans le noir. »
    Ses yeux s’élargirent
pour jouer l’étonnement. « Elle était là de nouveau ? Comme c’est
passionnant ! Etait-ce la fille avec des ailes ou celle qui brille ?
La fille qui brille ! Je sais pas qui c’est, Derfel. Je ne peux pas
résoudre tous les mystères de ce monde. Tu as passé trop de temps avec Arthur
et, comme lui, tu crois que tout doit avoir une explication banale, mais hélas,
les Dieux décident rarement de se faire comprendre. Voudrais-tu te rendre utile
en ramenant le Chaudron à l’intérieur ? »
    Je soulevai l’énorme
Chaudron et le transportai dans la grande salle hypostyle du palais. Lorsque j’y
étais entré plus tôt, ce même jour, elle était vide, mais maintenant, il y
avait un lit de repos, une table basse et quatre supports de fer portant des
lampes à huile. Allongé sur la couche, le beau guerrier en armure blanche, aux
cheveux si longs, me sourit pendant que Nimue, vêtue d’une robe noire élimée
allumait les mèches des lampes avec un rat-de-cave. « Cet après-midi, la
salle était vide, dis-je d’un ton accusateur.
    — Elle a
dû te paraître ainsi, répondit Merlin avec désinvolture, mais peut-être
avons-nous choisi de ne pas nous montrer. Connais-tu le prince Gauvain ? »
Il tendit la main vers le jeune homme qui se leva et s’inclina. « C’est le
fils du roi Budic de Brocéliande, ce qui en fait le neveu d’Arthur.
    — Seigneur
Prince », le saluai-je. J’avais entendu parler de Gauvain, mais ne l’avais
jamais rencontré. Brocéliande était le royaume breton d’Armorique et
dernièrement, comme les Francs harcelaient ses frontières, peu de ses habitants
étaient venus jusqu’à nous.
    « C’est
un honneur de faire votre connaissance, Seigneur Derfel, dit Gauvain avec
courtoisie, votre renommée s’est répandue fort loin de la Bretagne.
    — Ne sois
pas absurde, Gauvain, dit sèchement Merlin. La renommée de Derfel n’est allée
nulle part, sauf peut-être dans sa grosse tête. Gauvain est ici pour m’aider, m’expliqua-t-il.
    — En quoi ?
demandai-je.
    — À
protéger les Trésors, bien sûr. C’est un redoutable lancier, à ce que l’on m’a
dit. Est-ce vrai, Gauvain ? Es-tu redoutable ? »
    Il se contenta
de sourire. Il n’avait pas l’air très redoutable, car c’était encore un très
jeune homme, qui ne comptait peut-être que quinze ou seize printemps, et il n’avait
pas encore besoin de se raser. Ses longs cheveux blonds prêtaient à son visage
un petit air féminin, et son armure blanche, que j’avais crue si coûteuse, n’était
en réalité qu’un harnois ordinaire en fer, recouvert de chaux. Sans sa
confiance en lui et son indéniable beauté, il aurait été comique.
    « Qu’as-tu
fait depuis la dernière fois que nous nous sommes vus ? » me demanda
Merlin, et c’est alors que je lui parlai de Guenièvre, disant que je la croyais
prisonnière à vie, et qu’il se railla de moi. « Arthur est un idiot,
insista-t-il. Guenièvre est peut-être intelligente, mais il n’a pas besoin d’elle.
Il a besoin de quelque chose d’ordinaire et de stupide, qui réchauffe son lit
pendant qu’il s’inquiète au sujet des Saxons. » Il s’assit sur la couche
et sourit lorsque les deux enfants qui avaient transporté le Chaudron dans la
cour lui apportèrent une assiette de pain et de fromage avec un flacon d’hydromel.
« Le souper ! dit-il joyeusement. Mange avec moi, Derfel, car nous
souhaitons te parler. Assieds-toi ! Tu trouveras le sol tout à fait
confortable. Installe-toi à côté de Nimue. »
    Je m’assis.
Nimue avait jusque-là fait semblant de ne pas me voir. L’orbite de l’œil qu’un
roi lui avait arraché était dissimulé par un bandeau, et ses cheveux, qu’elle
avait coupés ras avant que nous nous rendions au Palais marin de Guenièvre,
avaient repoussé, même s’ils étaient toujours assez courts pour lui donner un
air garçonnier. Elle semblait en colère, mais cela n’avait rien d’exceptionnel.
Sa vie n’était consacrée qu’à une seule chose, la recherche des Dieux, elle
méprisait tout ce qui la
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