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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur
Autoren: Bernard Cornwell
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les deux torches et la cour fut soudain plongée dans les
ténèbres.
    Rien ne se
passa. La foule marmonna, demandant à Bel et à Gofannon et à Grannos et à Don
de montrer leur pouvoir. J’avais la chair de poule et j’empoignai la garde d’Hywelbane.
Les Dieux nous entouraient-ils ? Je levai les yeux vers un pan du ciel où
les étoiles scintillaient entre les nuages, et imaginai les grandes divinités
suspendues là-haut, puis Issa hoqueta et je baissai les yeux.
    Moi aussi, j’eus
le souffle coupé.
    Car une jeune
fille, à peine sortie de l’enfance, était apparue dans le noir. Fragile,
ravissante en sa jeunesse et gracieuse en sa beauté, aussi nue qu’un
nouveau-né, elle était svelte, avec de petits seins hauts et de longues
cuisses. Elle tenait un bouquet de lis et une épée à étroite lame.
    Je ne pouvais
la quitter des yeux. Car dans le noir, dans la froide obscurité qui avait suivi
l’engloutissement des flammes, la jeune fille rayonnait. Elle rayonnait
vraiment. Elle brillait d’une lumière blanche miroitante. Ce n’était pas une
lueur vive, elle n’éblouissait pas, elle était simplement là, comme une poussière
d’étoiles déposée sur sa peau blanche. C’était un rayonnement poudreux, épars,
qui couvrait son corps, ses jambes, ses bras, ses cheveux, mais pas son visage.
Les lis luisaient, et la longue lame de son épée chatoyait.
    La jeune fille
lumineuse s’engagea sous les arcades. Elle semblait inconsciente de ceux qui,
dans la cour, présentaient leurs membres atrophiés et leurs enfants malades.
Elle les ignorait, se contentant de parcourir la galerie, délicate et aérienne,
son visage indistinct penché vers les dalles. Ses pas étaient légers comme une
plume. Elle paraissait absorbée, perdue dans son rêve ; les gens
marmonnaient et l’appelaient, mais elle ne les regardait pas. Elle continuait à
marcher et l’étrange lumière miroitait sur son corps, sur ses bras et ses
jambes, et sur sa longue chevelure noire qui encadrait son visage, masque noir
au centre de la lueur mystérieuse, mais je ne sais comment, instinctivement
peut-être, je pressentais que son visage était beau. Elle passa près de l’endroit
où nous nous tenions, Issa et moi, et là, soudain, elle releva cette ombre d’un
noir de jais qu’était sa figure pour regarder fixement dans notre direction. Je
humai quelque effluve marin puis, aussi brusquement qu’elle était apparue, elle
s’évanouit par une porte et la foule soupira.
    « Qu’est-ce
que c’était ? me chuchota Issa.
    — Je l’ignore »,
répondis-je. J’étais effrayé. Il ne s’agissait pas d’une aberration, mais de
quelque chose de réel, car je l’avais vue, mais qu’était-ce ? Une déesse ?
Et pourquoi avais-je senti la mer ? « Peut-être était-ce l’un des
esprits de Manawydan », dis-je à Issa. Manawydan était le Dieu de l’océan
et ses nymphes devaient dégager cette odeur salée.
    Nous
attendîmes longtemps une seconde apparition, et lorsqu’elle se produisit, elle
nous parut bien moins frappante que la luisante nymphe des mers. Une forme
apparut sur le toit du palais, une forme noire qui lentement se transforma en
un guerrier armé, coiffé d’un heaume monstrueux que couronnaient les bois d’un
grand cerf. L’homme était presque invisible dans l’obscurité, mais quand un
nuage libéra la lune, nous vîmes qui c’était et la foule gémit tandis qu’il se
dressait au-dessus de nous, les bras étendus, le visage dissimulé par les protège-joues
de son immense casque. Il portait une lance et une épée. Il resta immobile une
seconde puis lui aussi s’évanouit, mais j’aurais juré avoir entendu une tuile
glisser du pan le plus éloigné du toit avant qu’il disparaisse.
    Juste comme il
partait, la jeune fille nue réapparut, seulement cette fois ce fut comme si
elle s’était simplement matérialisée sur la plus haute marche des arcades. Une
seconde avant, il n’y avait là que ténèbres, puis soudain son long corps
rayonnant se tint là immobile, bien droit, brillant. Une fois encore, son visage
était dans l’obscurité, si bien qu’on aurait dit un masque d’ombre entouré par
ses cheveux chatoyant de lumière. Elle resta sans bouger durant quelques
secondes, puis entama une lente danse, pointant délicatement ses orteils pour
exécuter une figure compliquée qui encerclait et traversait le même point de la
galerie. Elle gardait les yeux baissés en dansant. Il me
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