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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur
Autoren: Bernard Cornwell
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qui s’imaginait que je m’étais assoupi.
    — Il
voulait seulement un bout de terre, un manoir, du bétail, une forge à lui. Il
voulait être un homme ordinaire. Il voulait que d’autres veillent sur la
Bretagne pendant qu’il chercherait le bonheur.
    — Et il
ne l’a jamais trouvé ? demanda Igraine.
    — Il l’a
trouvé », certifiai-je, mais pas durant l’été qui suivit la rébellion de
Lancelot. Ce fut un été sanglant, un temps de châtiment, une saison où Arthur s’acharna
à réduire la Dumnonie à une soumission maussade.
    Lancelot s’était
enfui vers le sud, jusqu’à sa terre des Belges. Arthur aurait bien aimé le
poursuivre, mais les envahisseurs saxons de Cerdic constituaient maintenant un
danger bien plus grand. À la fin de la rébellion, ils étaient allés jusqu’à
Corinium, et se seraient peut-être même emparés de cette cité si les Dieux n’avaient
envoyé une épidémie qui ravagea leur armée. Les boyaux des hommes se vidaient
sans qu’on puisse y mettre fin, ils vomissaient du sang, ils s’affaiblissaient
jusqu’à ne plus pouvoir se tenir debout ; la maladie était à son apogée
lorsque l’armée d’Arthur les attaqua. Cerdic tenta de rallier ses hommes, mais
les Saxons se croyaient abandonnés par leurs Dieux, aussi s’enfuirent-ils. « Mais
ils reviendront, me dit Arthur quand nous nous retrouvâmes parmi les restes
ensanglantés de l’arrière-garde vaincue de Cerdic. Le printemps prochain, ils
seront de retour. » Il essuya la lame d’Excalibur sur son manteau taché de
sang et la remit au fourreau. Il avait laissé pousser sa barbe maintenant
grisonnante. Cela le faisait paraître plus âgé, bien plus âgé ; la douleur
de la trahison de Guenièvre avait creusé son visage, si bien que ceux qui n’avaient
jamais rencontré Arthur avant cet été-là le trouvaient effrayant à voir, et il
ne faisait rien pour adoucir cette impression. Il n’avait jamais été patient,
mais sa colère était maintenant remontée à fleur de peau et pouvait jaillir à
la plus petite provocation.
    Ce fut un été
sanglant, un temps de châtiment, et le destin de Guenièvre était de rester
enfermée dans le sanctuaire de Morgane. Arthur condamna son épouse vivante au
tombeau, et ses gardes reçurent l’ordre de l’y garder à jamais. Guenièvre,
princesse d’Henis Wyren, disparut de ce monde.
     
    *
     
    « Ne sois
pas absurde, Derfel, me rembarra Merlin, une semaine plus tard, dans deux ans,
elle sera sortie ! Un an, probablement. Si Arthur voulait qu’elle
disparaisse de sa vie, il l’aurait livrée aux flammes, et c’est ce qu’il aurait
dû faire. Rien de tel qu’un bon bûcher pour améliorer le comportement d’une
femme, mais inutile de dire cela à Arthur. Ce demeuré est amoureux d’elle !
Et c’est un demeuré. Réfléchis ! Lancelot est vivant, Mordred est vivant,
Cerdic est vivant et Guenièvre est vivante ! Si l’on veut vivre à jamais
en ce monde, la meilleure idée serait, semble-t-il, de devenir l’ennemi d’Arthur.
Je me porte aussi bien qu’on peut l’espérer, merci de me le demander.
    — Je vous
l’ai demandé tout à l’heure, dis-je patiemment, et vous ne m’avez pas répondu.
    — C’est
mon ouïe, Derfel. Je deviens sourd. » Il se frappa violemment l’oreille. « Sourd
comme un pot. C’est l’âge, Derfel, la vieillesse, un point c’est tout. Je
décline manifestement. »
    Ce n’était pas
du tout le cas. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas paru en si en bonne
forme et son ouïe, j’en suis certain, était aussi fine que sa vue qui, en dépit
de ses quatre-vingts ans passés, demeurait aussi perçante que celle d’un
faucon. Merlin ne déclinait pas, mais semblait disposer d’une énergie nouvelle
que lui avaient apportée les Trésors de Bretagne. Ces treize trésors étaient
anciens, aussi vieux que la Bretagne, et ils avaient disparu depuis des
siècles, mais Merlin venait enfin de les retrouver. Ces Trésors détenaient le
pouvoir de faire revenir les anciens Dieux en Bretagne, pouvoir qui n’avait
jamais été mis à l’épreuve, mais en ces temps où la Dumnonie était complètement
bouleversée, Merlin les utiliserait pour mettre en œuvre une formidable magie.
    J’avais
cherché Merlin le jour où je conduisais Guenièvre à Ynys Wydryn. Il pleuvait
fort et j’avais gravi le Tor, espérant le rencontrer là-haut, mais le sommet de
la colline s’était avéré désert et triste.
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