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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur
Autoren: Bernard Cornwell
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Mieux que quiconque, je connaissais les fautes de Mordred, ayant été
son tuteur, tâche que j’avais mal accomplie, et à contrecœur. Je n’avais jamais
réussi à être un père pour lui, et bien que ma Ceinwyn ait tenté de se montrer
maternelle, elle aussi avait échoué et le malheureux garçon était devenu rétif
et malfaisant. « Il y avait une servante, qu’il a longtemps gardée près de
lui.
    — Son nom ?
demanda Merlin, la bouche pleine de fromage.
    — Cywwylog.
    — Cywwylog ! »
Le nom parut l’amuser. « Et tu dis qu’il a engendré un enfant avec cette
Cywwylog ?
    — Un
garçon, si c’était bien le sien, ce qui est probable.
    — Et
cette Cywwylog, dit-il en agitant son couteau, où peut-elle bien être ?
    — Probablement
quelque part dans le coin, répondis-je. Elle n’est pas venue avec nous à Ermid’s
Hall et Ceinwyn a toujours supposé que Mordred lui avait donné de l’argent.
    — Alors,
il l’aimait bien ?
    — Je
crois que oui.
    — C’est
un vrai plaisir d’apprendre qu’il y a un peu de bon chez cet horrible garçon.
Cywwylog, hein ? Tu peux me la retrouver, Gauvain ?
    — Je vais
essayer, Seigneur, dit le jeune homme avec empressement.
    — Pas
seulement essayer, réussir ! répliqua sèchement Merlin. Derfel, à quoi
ressemble-t-elle cette fille curieusement appelée Cywwylog ?
    — Petite,
potelée, brune.
    — Cela
limite nos recherches à toutes les filles de Bretagne de moins de vingt ans.
Peux-tu être plus précis ? Quel âge aurait l’enfant aujourd’hui ?
    — Six
ans, et si je me souviens bien, il était roux.
    — Et la
fille ? »
    Je secouai la
tête. « Assez agréable, mais elle ne m’a pas laissé un souvenir
impérissable.
    — Toutes
les filles laissent un souvenir impérissable, dit fièrement Merlin, surtout
celles appelées Cywwylog. Trouve-la, Gauvain.
    — Pourquoi
voulez-vous la retrouver ? demandai-je.
    — Est-ce
que je fourre mon nez dans tes affaires ? Est-ce que je viens te poser des
questions stupides sur tes lances et tes boucliers ? Est-ce que je t’importune
sans cesse de demandes absurdes sur la manière dont tu administres la justice ?
Est-ce que je m’occupe de tes récoltes ? En résumé, est-ce que je t’ai empoisonné
en me mêlant de ta vie, Derfel ?
    — Non,
Seigneur.
    — Alors
je t’en prie, trêve de curiosité à propos de la mienne. Il n’est pas donné aux
musaraignes de comprendre les méthodes de l’aigle. Allez, mange ton fromage,
Derfel. »
    Nimue refusa
de manger. Elle boudait, furieuse que Merlin n’ait pas tenu compte de sa
remarque, lorsqu’elle avait déclaré que c’était Arthur qui gouvernait
réellement la Dumnonie. Merlin ne lui prêtait nulle attention, préférant
taquiner Gauvain. Il ne mentionna plus Mordred, ni ce qu’il avait prévu de
faire à Mai Dun, bien que, pour finir, il me parlât des Trésors en me
raccompagnant jusqu’au portail du palais où Issa m’attendait toujours. Le bâton
noir du druide martelait les dalles tandis que nous traversions la cour où la
foule avait regardé les apparitions aller et venir. « J’ai besoin de
monde, tu comprends, s’il faut évoquer les Dieux, dit Merlin, il y a du travail
à accomplir et Nimue et moi ne pouvons pas le faire seuls. Il nous faut une
centaine de personnes, peut-être plus !
    — Pour
faire quoi ?
    — Tu
verras, tu verras. Gauvain te plaît-il ?
    — Il
paraît plein de bonne volonté.
    — Oh, il
l’est, mais qu’y a-t-il admirable à cela ? Les chiens aussi sont pleins de
bonne volonté. Il me rappelle Arthur quand il était jeune. Cette envie ardente
de faire le bien. » Il rit.
    « Seigneur,
demandai-je pour être rassuré, qu’arrivera-t-il à Mai Dun ?
    — Nous
invoquerons les Dieux. C’est une procédure compliquée et je peux seulement
espérer l’accomplir comme il faut. Je crains, bien sûr, que cela ne marche pas.
Nimue, comme tu t’en es peut-être aperçu, crois que je m’y prends mal, mais
nous verrons, nous verrons. » Il fit deux ou trois pas en silence. « Mais
si nous réussissons, Derfel, si nous réussissons, alors de quelle vision
serons-nous témoins ! Les Dieux se montrant dans toute leur puissance.
Manawydan sortant à grands pas de la mer, tout mouillé et magnifique. Taranis
ébranlant les cieux de ses éclairs, Bel traînant la foudre dans son sillage, et
Don fendant les nuages avec son épée de feu. Voilà bien de quoi épouvanter
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